En Sciences Economiques et Sociales, il vous sera demandé de maitriser un certain nombre de connaissances et de compétences spécifiques pour construire un raisonnement cohérent. On appelle cela des tâches complexes. C’est en effet assez complexe de maîtriser des outils, des connaissances, des procédés et d’être capable de les mobiliser à bon escient en un temps limité.
Pour y arriver, vous allez pouvoir vous entraîner, utiliser ce que vous savez déjà faire et apprendre à nouveau.
Chaque élève a son propre fonctionnement et ses propres objectifs mais il est commun à tous d’avoir besoin de se sentir progresser et de connaître ses objectifs. Pour cela, c’est tout à fait pertinent de comprendre comment l’on fonctionne, ses propres blocages et ainsi de trouver des stratégies adaptées.
Apprendre, c’est transformer son cerveau
Pour commencer, une petite vidéo de Stanislas DEHAENE pour comprendre ce qui va vous aider à être plus efficace.
Donc, différents mécanismes s’opèrent lorsque vous réfléchissez.
On parle de plasticité cérébrale ou de neuroplasticité. Elle permet l’acquisition de nouvelles compétences, une meilleure organisation cognitive et l’amélioration de la mémoire. Votre cerveau se transforme, comme lorsque vous faîtes du sport : il se muscle… Et grâce à l’entraînement, il va gagner en efficacité. Il va être meilleur pour assurer les trois fonctions exécutives.
Les trois fonctions exécutives, qu’est ce que c’est ?
Les fonctions exécutives sont des processus cognitifs de haut niveau qui permet aux individus de réguler leurs pensées et leurs actions au service du comportement adapté vers un but.
Ces processus permettent de maintenir et de manipuler en mémoire de travail les informations à traiter. Mais parfois, il est nécessaire de bloquer des informations non pertinentes à la résolution d’un problème. Il faut aussi faire preuve de flexibilité pour s’adapter aux évolutions du problème à traiter. Ces capacités sont requises dans les contextes ou les automatismes, les réflexes, les intuitions sont inopérants. Apprendre implique donc de mobiliser les fonctions exécutives de votre cerveau.
La mémoire de travail
aussi appelé l’atelier du cerveau, elle permet de retenir des informations afin de les organiser, les relier pendant quelques dizaines de secondes afin de résoudre un problème. La mémoire de travail a une capacité limitée mais cette capacité se développe jusqu’à l’âge adulte en mettant en place des stratégies.
Cette capacité se développe dans le cerveau grâce à la répétition, grâce à des stratégies spécifiques (comme les moyens mnémotechniques)
Le contrôle inhibiteur
C’est une autre capacité du cerveau. Le contrôle inhibiteur permet de s’adapter aux changements de l’environnement et de résister aux habitudes. Par exemple, c’est la capacité à faire abstraction de l’environnement, de distractions potentielles.
On distingue l’inhibition comportementale, l’inhibition cognitive et l’inhibition sélective.
L’inhibition comportementale est la capacité de résister avant de répondre trop vite, contrôler l’impulsivité, gérer les émotions. Elle permet de rester engagé dans une activité, de ne pas se laisser tenter à la procrastination, d’être capable de résister à une récompense immédiate pour obtenir une récompense future plus importante.
L’inhibition cognitive, quant à elle, est nécessaire pour limiter l’activation des automatismes rapides, peu couteux et qui la plupart du temps fonctionnent. Elle est nécessaire notamment en orthographe. Par exemple, « il les mange » nécessite une inhibition cognitive. En effet, l’automatisme est de mettre au pluriel un nom après le mot « les ». Sans inhibition cognitive, l’élève peut faire la faute : « il les manges ».
L’inhibition sélective (ou contrôle attentionnel) permet de résister aux interférences et de rester focalisé sur les éléments visuels ou auditifs importants. Cette fonction permet de ne pas se laisser distraire.
Les performances du contrôle inhibiteur s’améliorent avec l’âge mais il arrive qu’à la période de l’adolescent, cette fonction soit à travailler particulièrement.
La flexibilité cognitive
Cette fonction permet de s’adapter au changement, d’être capable de chercher d’autres manières de raisonner, de penser.
————–
Ces fonctions exécutives sont impliquées dans de nombreuses tâches de la vie quotidienne :
- être à l’initiative d’une tâche ;
- Manipuler de multiples informations ;
- planifier, organiser et prioriser ;
- réguler des émotions et des impulsions ;
- se concentrer.
Comment améliorer ces trois fonctions exécutives ?
Quels outils pour faciliter la mémorisation ?
On ne peut pas mémoriser sans intention. Il vous appartient de vouloir mémoriser. Ici, je vous propose quelques outils pour vous aider.
La prise de notes
3 choses essentielles :
- la gestion de l’espace
utilisez l’espace pour mettre en évidence les liens entre les éléments.
-
- Les flèches pour les relations de causes, conséquences
- les tirets pour les listes
- les accolades pour associer des idées
- les sauts de ligne pour séparer des idées différentes ou des paragraphes.
- les couleurs
Choisissez votre propre code. Chaque couleur doit avoir une signification.
Par exemple :
-
- Le rouge : les grands titres et les notions spécifiques du chapitre
- Surligné en orange : les définitions à connaitre précisément
- le turquoise : pour les exemples
- le jaune pour les auteurs
- l’orange : pour des sujets d’évaluations possibles
- ….
- les abréviations
Vous en connaissez déjà mais voici quelques propositions pour le premier chapitre.
Les cartes mentales
Les flash cards
Voici un exemple de flash cards pour le premier chapitre de Terminale :
Les bandelettes de mémorisation
On apprend mieux en se posant des questions. Il vaut bien réviser en se posant des questions qu’en se donnant des réponses.
Extrait de https://sciences-cognitives.fr/wp-content/uploads/2019/06/AGIR-Bandelettes-de-m%C3%A9morisation.pdf
Quels outils pour mieux contrôler l’inhibition comportementale ?
Méthode Stop-Réfléchis-Agis
C’est une méthode qui peut vous aider à temporiser alors que vous avez généralement l’habitude d’agir immédiatement. Parfois, vous avez tendance à réagir trop vite que ce soit à l’oral ou à l’écrit. Cette technique vise à vous apprendre à contrôler votre comportement, à analyser ce que vous allez dire ou écrire avant de le faire.
STOP : Je marque un temps d’arrêt
RÉFLÉCHIS : Je réfléchis à ce que je vais devoir dire/faire en analysant la pertinence. Cette réponse est-elle adaptée à la question ? Mon comportement est-il adapté à la classe ? Mon vocabulaire correspond-il aux attentes ?
AGIS : C’est bon, je peux y aller !
Quels outils pour mieux contrôler l’inhibition cognitive ?
L’attrape piège
En évaluation, on peut avoir tendance à toujours répéter les mêmes erreurs. C’est par ce que vous avez mis en place des automatismes. Parfois, il faut savoir les bloquer. L’attrape piège est un pense-bête à préparer en début d’évaluation et à placer dans l’angle de la table. Voici un exemple mais les erreurs sont propres à chacun.
La fiche « analyse de mes productions personnelles »
Remplissez la à la suite de chaque évaluation en intégrant les appréciations sur la copie et surtout votre auto-analyse. Soyez sincère et fixez vous des objectifs progressifs.
PS : me consulter en cas d’hésitations.
La fiche « évaluation de l’acquisition des compétences en SES »
Quels outils pour mieux contrôler l’inhibition sélective ?
On parle aussi de contrôle attentionnel.
Peut-être qu’il vous est difficile de rester concentré en classe…Votre tête part dans différentes pensées et les heures défilent…sans même que vous en soyez maître. Il s’agit de prendre conscience et de vouloir contrôler votre concentration.
Par exemple, voici quelques ressentis qui peuvent être les vôtres ….
« Je n’arrive pas à me motiver. »
« Je me laisse facilement distraire, et je mets des heures pour faire des choses simples : je regarde mon téléphone, je fais tout autre chose… »
« Je me dis que je dois faire mes devoirs, mais je me laisse distraire et j’oublie. »
« Je suis distrait par tout ce qui se passe autour de moi. »
« J’ai plein de pensées dans la tête et je ne peux pas me concentrer. »
« Je bouge dans tous les sens et ça m‘empêche de me concentrer. » « J’ai tout le temps envie de me lever pour faire autre chose. »
Cet état peut vous être régulièrement reproché et il s’agit d’évoluer progressivement pour pouvoir reprendre le contrôle de votre cerveau.
Fixez vous des objectifs abordables et mesurables.
La gestion du temps hebdomadaire
Prendre le temps d’établir une bonne gestion du temps hebdomadaire est une excellente façon de mieux gérer son temps et ses priorités. En début de trimestre, faites l’exercice de remplir cette grille hebdomadaire en suivant ces étapes. N’hésitez pas à utiliser un code de couleur pour les tâches reliées à l’école, au travail ou à la routine personnelle. Il existe un temps pour tout : le temps physiologique, le temps des trajets, le temps du travail, le temps des loisirs et le temps à soi. Chacun est indispensable et doit avoir sa place.
- Indiquez les activités fixes : horaire de cours, temps pour manger, temps pour dormir, temps pour se préparer le matin, temps pour se déplacer d’un endroit à un autre, les entraînements ou les activités extra-scolaires en cours.
- Dans les cases restantes, indiquez les activités qui n’ont pas un horaire fixe : temps pour étudier, temps pour préparer les repas, temps pour les loisirs, etc. Choisissez à quel moment vous allez travailler, à quel moment vous allez vous relaxer…
- Assurez‐vous de laisser quelques cases flottantes où rien n’a été prévu. Ce temps flottant sera primordial pour pouvoir faire face aux imprévus ou encore, vous reposer. L’objectif n’est pas de remplir toutes les cases de votre horaire (sinon vous vous épuiserez vite), mais plutôt de vous assurer que tout ce qui doit se faire se fasse véritablement.
Lorsque vous travaillez à la maison, utilisez un timer. Vous ne resterez pas concentrés longtemps si vous n’êtes pas habitués à cela. Un temps de concentration de 20 minutes est déjà un objectif convenable (à la condition d’être très efficace pendant ce temps relativement court). Par la suite, imposez vous des pauses d’une durée définie. Elles sont importantes. Et reprenez le travail une fois que vous avez soufflé. Vous pourrez modifier les temps progressivement.
L’efficacité en classe
A la fin de chaque séance ou de chaque activité, prenez le temps d’organiser vos idées.
Nous le ferons régulièrement en classe mais devenez de plus en plus autonome en mettant en place ce réflexe.
A la fin d’un temps de travail, vous devez retenir quelque chose. Ce que vous avez fait doit vous servir.
Posez vous cette simple question : Que dois-je retenir ?
Exemple :
Question : Que dois-je retenir de la séance d’aujourd’hui ?
Réponse : aujourd’hui, j’ai découvert la définition de la croissance économique et j’ai vu qu’elle se mesurait pas le taux de variation du PIB en Volume. Ne pas dire qu’elle se mesure avec le PIB.
Quels outils pour augmenter la flexibilité cognitive ?
Vous allez devoir activer cette fonction notamment pour vous adapter aux attentes spécifiques de chaque épreuve du baccalauréat.
Par exemple, les attendus ne sont pas les mêmes en Epreuve composée et en dissertation. Mais aussi, les épreuves ne seront pas les mêmes qu’en philosophie ou en autre spécialité.
Prenez le temps d’organiser les idées en mettant en lumière les points communs et les spécificités de chaque épreuve.