Ensemble Scolaire Edmond Michelet à Brive

TQ3 Vous montrerez que la capacité à exporter d’un pays peut reposer sur ses firmes.

À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que la capacité à exporter d’un pays peut reposer sur ses firmes.

DOCUMENT 1

La compétitivité hors prix traduit la capacité à vendre des entreprises indépendamment du niveau des prix pratiqués et du dynamisme de la demande étrangère. Son niveau dépend des caractéristiques des produits (contenu en innovation, gamme, design, fiabilité) et de celles des producteurs et des vendeurs (image de marque, réputation, service après-vente). […] Plus particulièrement, la montée en gamme protège de la concurrence de pays émergents ou en voie de développement reposant sur des prix de facteurs de production peu élevés. En outre, le positionnement sur des marchés de niche1 permet de cibler des segments de marché où la faiblesse de l’intensité concurrentielle […] assure une rentabilité élevée. […] Les secteurs disposant de la meilleure compétitivité hors prix correspondraient globalement aux points forts de l’économie française (aéronautique, maroquinerie, vin).

La compétitivité hors prix de l’industrie française se serait dégradée depuis 2008 sous l’effet de la compression des marges et du faible dynamisme de l’investissement dans les années 2000. Son faible niveau ne la protège pas assez de la concurrence internationale et accroît sa sensibilité à l’évolution des facteurs de compétitivité-prix.

Source : « L’industrie française a amélioré sa compétitivité-prix mais doit encore renforcer sa compétitivité hors prix », Direction des Entreprises, Ministère de l’Économie, 2017.

1 : Un marché de niche s’adresse à des consommateurs précis, pour des biens et services produits en petites quantités.

Construction du plan possible : 

I La capacité à exporter d’un pays peut reposer sur ses firmes s’explique potentiellement par la compétitivité prix

II mais il est possible que le pays soit compétitif par la qualité de ce qu’il produit.

Analyse du dossier documentaire :

Document 1

Ce document rappelle que la compétitivité prix et la compétitivité hors prix sont des facteurs explicatifs de la capacité à exporter, la compétitivité hors prix permettant notamment de se protéger de l’intensité de la concurrence internationale. Ce document montre l’importance de l’investissement et des innovations réalisés par les firmes qui augmentent leur productivité et leur part de marché à l’international. Pour le cas français, on note aussi la relation entre les deux formes de compétitivité: une dégradation récente de la compétitivité hors prix des produits exportés accroit la sensibilité à la compétitivité prix.

Document 2

Le document 2 montre qu’une petite partie des entreprises nationales sont exportatrices : c’est le cas de 17,1% des entreprises industrielles, ou de 13,4% des entreprises du secteur du commerce. Malgré cette faible part, le chiffre d’affaires total à l’exportation est loin d’être négligeable : 719 milliards d’euros en 2017. On peut aussi noter l’importance des entreprises industrielles exportatrices : en moyenne, 42,7% de la valeur ajoutée des entreprises industrielles exportatrices est effectivement exportée. La capacité à exporter repose donc sur certaines firmes.

Document 3

Ce document illustre la sensibilité des entreprises françaises insérées dans le commerce international à la compétitivité prix : dans les secteurs exposés à la concurrence internationale, les coûts salariaux ont très faiblement progressé entre 2000 et 2016, au contraire des entreprises protégées. Ces coûts salariaux sont en général les plus importants de la valeur ajoutée des entreprises: ne pas les augmenter garantie une meilleure compétitivité prix, et sans doute une capacité à exporter.

Introduction possible pour cette  EC3 : 

Brève accroche sur le thème de la compétitivité

Définition de la compétitivité et lien entre firmes et capacité à exporter

Annonce du plan

 

Proposition de raisonnement possible :

La compétitivité d’un pays repose sur la capacité de ses secteurs productifs à répondre à la demande intérieure et à la demande étrangère, et à faire face à la concurrence internationale. On peut donc ainsi la mesurer par les parts de marché détenues à l’exportation : l’aptitude à exporter est un bon indicateur de la compétitivité d’un pays. Cette capacité à exporter repose principalement sur les firmes. Il s’agit d’entreprises soumises à des impératifs de compétitivité prix et hors prix. 

Augmenter le nombre de firmes exportatrices suppose donc d’abord de les faire progresser en matière de productivité. La productivité dépend notamment du coût du travail et du capital. Le coût du travail est l’ensemble des dépenses supportées liées à la main d’oeuvre, soit les salaires et les cotisations sociales (salariales et patronales). Le coût du capital se mesure par le montant des investissements. Cela permet de maintenir des prix concurrentiels et donc de garantir une compétitivité prix satisfaisante. Par ailleurs, en captant des parts de marché à l’international, les entreprises bénéficient aussi en retour d’économies d’échelles, c’est à dire une diminution du coût unitaire liée à l’augmentation de la taille de l’entreprise. Dans les évolutions récentes du commerce international, l’essor du sud-est asiatique et de la Chine est ainsi d’abord dû à des coûts de production relativement bas. Dans les secteurs exposés à la concurrence, la progression du coût du travail a été extrêmement faible comparativement aux secteurs abrités (moins de 5% en 16 ans contre 38%), permettant de maintenir la productivité du travail (document3).

La productivité est aussi positivement affectée par le progrès technique incorporé dans la production, l’amélioration de l’organisation du travail, ou pour le dire plus généralement par la productivité globale des facteurs. Ces éléments peuvent être favorisés par les pouvoirs publics nationaux qui fournissent les institutions nécessaires (au sens large -on peut penser aux institutions créatrices de marché-), et la formation du capital humain. Ces éléments conduisent aussi à faire progresser la compétitivité hors prix des entreprises installées sur le territoire. Cette compétitivité hors prix désigne la capacité à conquérir des parts de marché indépendamment du niveau de prix grâce à l’adaptation à la demande, à la qualité réelle ou supposée du produit, à la montée en gamme, au service après-vente, etc. La différenciation des produits et la logique de niche permettent à l’entreprise d’apparaître en position de quasi-monopole, face à des produits similaires mais non identiques. Elle répond aussi aux désirs des consommateurs de se différencier grâce à la variété proposée. Pour illustrer l’importance de maintenir cette compétitivité hors prix, le cas français peut servir de contre modèle (document 1). La perte de compétitivité hors prix récente peut s’expliquer par un faible dynamisme de l’investissement dans les années 2000, pouvant conduire à une faiblesse des innovations, et un niveau de qualité ne la protégeant pas assez de la concurrence internationale.

Lorsque la part des exportations dans la VA des entreprises est importante, ceci est signe d’une spécialisation efficace ou d’une attractivité forte de leurs produits, liées à leur productivité. La compétitivité d’un pays dépend de la productivité des entreprises présentes sur son territoire car la productivité permet de diminuer les prix ou de fabriquer des produits de meilleure qualité. Des entreprises plus productives exportent plus et donc augmentent la compétitivité de leur pays, que ce soit une compétivité prix ou une compétitivité hors prix.