Ensemble Scolaire Edmond Michelet à Brive

TQ7 Montrer en quoi les stratégies de passager clandestin peuvent contraindre la mise en place d’accords environnementaux à l’échelle internationale.

À l’aide d’un exemple, vous montrerez en quoi les stratégies de passager clandestin peuvent contraindre la mise en place d’accords environnementaux à l’échelle internationale.

Éléments de réponse :

Un pays ne peut lutter seul contre le réchauffement climatique, notamment car le climat est un exemple de la tragédie des biens communs (biens qui ont la double caractéristique d’être rivaux et non exclusifs). Par conséquent il est nécessaire de mettre en place des accords environnementaux internationaux. Toutefois, en l’absence de régulateur supranational, ces accords peuvent se heurter à des comportements de passager clandestin de la part de certains États. En effet, un État peut refuser de prendre part aux accords internationaux, car la lutte contre le réchauffement climatique implique des coûts, liés par exemple à l’adoption de nouvelles méthodes de production moins énergivores. Ainsi, il peut sembler rationnel à un État de ne pas ratifier ces accords internationaux, donc de ne pas en subir les coûts, tout en bénéficiant des effets positifs en matière environnementale des changements de comportement des autres pays ayant eux appliqué les accords. Le passager clandestin profite d’un bien sans en supporter le coût. Les négociations, quand elles sont fondées sur la coopération, sont particulièrement touchées par le comportement de passager clandestin. La convention climat, adoptée en 1992 puis ratifiée par la quasi-totalité des pays du monde (196 parties), pose les fondements de la coopération internationale. La négociation se réalise dans le cadre de la conférence des parties (COP) et son efficacité dépend de la bonne volonté des signataires. Plusieurs phénomènes de passager clandestin se sont produits suite au protocole de Kyoto. Les États-Unis n’ont pas ratifié le protocole et ont entraîné avec eux les Australiens (qui l’ont ratifié seulement en 2007). Le Canada s’est retiré en 2011 car les États-Unis et la Chine, les deux pays les plus émetteurs, n’étaient pas impliqués dans les efforts à consentir ; l’un par choix et l’autre par absence de contraintes imposées aux pays classés « hors Annexe I » (les pays en développement). Les pays émergents n’étant pas soumis aux engagements ont, par ailleurs, fortement augmenté leurs émissions à ce moment. L’accord de Paris, quant à lui, stimule la mobilisation des acteurs volontaires, mais ne comporte pas de règles communes qui limiteraient le risque de « passagers clandestins ».