Vote et abstention aux élections de 2017 selon le diplôme et la catégorie sociale
(en %)
Vote systématique | Vote intermittent | Abstention systématique | |
Ensemble des inscrits | 35,5 | 50,8 | 13,8 |
Diplôme (pour les inscrits âgés de 25 ans ou plus) | |||
Sans diplôme | 28,7 | 46,3 | 25,0 |
Inférieur au Bac | 37,5 | 48,6 | 13,9 |
Bac | 34,7 | 53,4 | 11,9 |
Supérieur au Bac | 41,6 | 50,2 | 8,2 |
Catégorie sociale (pour les inscrits âgés de 25 ans ou plus) | |||
Agriculteurs exploitants | 44,1 | 48,8 | 7,1 |
Artisans, commerçants et chefs
d’entreprise |
36,2 | 54,0 | 9,8 |
Cadres et professions
intellectuelles supérieures |
45,1 | 48,5 | 6,4 |
Professions intermédiaires | 35,4 | 55,9 | 8,7 |
Employés | 30,3 | 57,6 | 12,1 |
Ouvriers | 26,1 | 57,9 | 16,0 |
Retraités | 45,8 | 38,2 | 16,0 |
Autres personnes sans activité
professionnelle |
25,9 | 52,6 | 21,5 |
Note : les inscrits sont répartis entre ceux qui votent à tous les tours de la présidentielle et des législatives (vote systématique), ceux qui ne votent à aucun tour de ces scrutins (abstention systématique) et ceux qui votent de façon intermittente.
Champ : inscrits (18 ans ou plus pour l’ensemble, 25 ans ou plus pour les diplômes et catégories sociales) sur les listes électorales en France en 2017 et résidant en France en 2015 (hors Mayotte).
Source : INSEE, Enquête sur la participation électorale, 2017.
Questions :
- À l’aide du document, vous montrerez que l’abstention systématique varie selon le niveau de diplôme.
D’après l’INSEE dans Enquête sur la participation électorale publiée en 2017, en France en 2017, le taux d’abstention systématique était de 13,8 %. Autrement, presque un inscrit âgé de 25 ans ou plus sur 6 ne se présentait jamais aux urnes pour aller voter. Cependant, le comportement électoral diffère selon le niveau de diplôme. 25 % des personnes non diplômées s’abstenaient systématiquement, soit une personne sur 4. Lorsque les individus ont un diplôme supérieur au bac, ils ne sont plus que 8,2 % à se comporter ainsi. Cette part est donc 3 fois plus petite. Plus les individus sont diplômés moins ils sont nombreux à s’abstenir. En effet, 13,9% des personnes ayant un diplôme inférieur s’abstenaient systématiquement alors que ce n’est que 11,9 % de ceux qui ont le bac. Soit un écart de 2 points de pourcentage.
- À l’aide du document et de vos connaissances, vous montrerez que le vote dépend de variables sociodémographiques.
L’engagement politique peut se définir comme le fait de prendre parti sur les problèmes politiques et sociaux par son action et son discours. Il ne se résume pas au fait de rejoindre un parti politique. Ce terme désigne toutes les formes d’action : vote, militantisme, adhésion à une association, comportement de consommation orienté. Le vote qui désigne le fait d’exprimer une opinion lors d’une élection ou d’une prise de décision dépend de variables sociodémographiques. La participation politique est plutôt faible dans nos sociétés mais elle s’intensifie avec le statut social et le niveau de diplôme. L’engagement est fortement corrélé à la détention d’un capital scolaire qui conditionne la capacité à s’intéresser à la politique. La forte abstention électorale dans les classes populaires en témoigne. Traditionnellement, l’engagement est plus marqué chez les hommes mais l’amélioration des conditions féminines a atténué cet écart. Aussi, militantisme partisan ou syndical et la détention de mandats politiques restent plus fréquents chez les hommes. La participation électorale et l’engagement associatif, quant à eux, varient peu selon le sexe. Concernant la génération, les jeunes ont développé un rapport particulier à la politique : la défiance vis-à-vis des formes instituées, abstentions plus marquées, engagement syndical plus faible mais aussi votes plus protestataires. Jacques Ion parle de « militantisme affilié » pour les générations les plus avancées et d’« engagement distancié » pour les plus jeunes. Les 18-30 ans boudent les syndicats et les partis politiques. Ils privilégient les petites associations et les réseaux sociaux pour se faire entendre. Jacques Ion a théorisé le passage d’un engagement « timbre » à un engagement « post-it ». L’engagement timbre est total, intense, caractérisé par une adhésion très forte à une structure comme un parti politique ou un syndicat.
L’enquête sur la participation électorale publiée en 2017par l’INSEE met en évidence l’influence de ces variables sociodémographiques. La pratique la plus récurrente quel que soit la catégorie socioprofessionnelle ou le niveau de diplôme est le vote intermittent sauf pour les retraités. La part des retraités qui vote systématiquement est la plus importante comparé aux autres PCS (45,8%). Deux PCS s’engagent significativement à travers le vote : ce sont les agriculteurs exploitants à hauteur de 44,1 % et les CPIS, 45,1 %. L’écart de comportement entre les 2 PCS n’est pas significatif, 1 point de pourcentage. Les ouvriers se comporte différemment. Seulement un quart d’entre eux vote systématiquement (26,1 %). La part des ouvriers qui s’abstient systématiquement est presque deux fois plus importante que celle des professions intermédiaires (8,7 %).