Les élèves de 4ème C du collège Victor Hugo à Tulle ont travaillé sur le journalisme et sur les migrants. Ils souhaiteraient vous présenter des articles écrits par leurs camarades. Ils pensent qu’il est intéressant de connaître le point de vue des adolescents sur une vérité qui les touche au quotidien. Comment sont-ils devenus reporters ? La classe a étudié l’éthique du journaliste, grâce à l’ouvrage de Kapuscinski Autoportrait d’un Reporter. Les élèves ont analysé des articles et des poèmes sur les migrants (Apollinaire, Eschyle) et interviewé un certain nombre de personnes au collège (enseignants, administration, élèves…).
Qui sont-ils ?
La classe a accueilli deux migrants en cours d’année. La plupart des migrants viennent des pays du Sud ou de l’Est (Albanie, Maroc, Azerbaïdjan). Ils ont quitté leur pays pour de multiples raisons : « je suis parti pour des raisons familiales » dit E., élève en 4ème. « La vie était difficile », disent M. et B., deux élèves de 3ème. Pour la majorité leur âge varie entre 12 et 16 ans. Dans certaines classes les migrants acueillis sont plus âgés que les autres élèves et comme ils ne parlent pas la langue et n’ont toujours été scolarisés régulièrement, ils ont plus de difficultés. Ce décalage a pour conséquence le fait que plus les migrants sont âgés, plus il est difficile de s’intégrer.
2017-2018 a été pour le collège l’année la plus marquée par l’arrivée des migrants. En effet ils sont de plus en plus nombreux à quitter leur pays en espérant une vie meilleure. “ Les migrants fuient surtout la guerre, la misère et les problèmes économiques ; l’apprentissage de la langue reste décisive” explique Mme Geneste-Forestier au secrétariat du collège Victor Hugo.
D’où viennent les migrants ?
D’après le CPE du collège M.Sacriste « la majorité des migrants que nous accueillons au collège viennent des pays du Maghreb, d’Afrique, d’Europe de l’Est et l’Asie ». En France, les trois principaux pays d’origine des demandeurs d’asile sont la Syrie avec 18,5%, le Kosovo avec 15,9%, et l’Afghanistan avec 10% (chiffres de 2015).
Leur voyage
«J’ai fait le voyage en voiture ; il était long, difficile pour ma famille, pendant ces deux jours de voyage nous avons dormi dans la voiture, les nuits étaient longues et inconfortables, nous étions cinq. Nous avons roulé des heures et des heures, nous faisions quelques pauses et moi j’avais très peur de ne pas pouvoir passer la frontière » témoigne E., élève de 4ème.
Comment les jeunes migrants sont-ils accueillis au collège ?
Les élèves migrants sont d’abord reçus par la principale du collège Mme Faucher, qui les inscrit dans une classe. « Cela n’est pas simple de s’intégrer car chacun a une culture différente. Rencontrer six cents élèves prend du temps » commente Julien, Assistant d’Education au collège. E. a par exemple six heures de FLS (cours de Français Langue Seconde) par semaine, il a un emploi du temps aménagé. Il n’est pas évalué dans certaines matières, comme : Technologie, Mathématiques et en Français. Les professeurs prennent en compte ses besoins.
Le point de vue des élèves
L’accueil des migrants au collège se fait assez facilement mais non sans difficultés. Les élèves font leur maximum pour les accueillir correctement malgré le problème de langue. Par exemple, la classe de 4ème C a mis en place avec E. le fait de rester ensemble pendant les récréations ; cela n’a pas marché car il avait déjà des amis dans le collège. Même avec les efforts qu’ils fournissent, l’intégration reste difficile : elle est souvent plus compliquée à l’adolescence. C’est un âge où le jugement des uns et des autres est particulièrement blessant. « Je pense que j’ai beaucoup de chance d’être arrivée à 6 ans car l’intégration est très compliquée à l’adolescence, surtout par rapport à la langue», témoigne S., d’origine tchéchène, arrivée en France en 2011. « Je suis heureux d’être ici » témoigne B., venu d’Azerbaïdjan en 2016 ; « la vie était trop compliquée », confie M., venu du Maroc puis d’Italie en 2016. Leur attitude exemplaire et leur envie de réussir suprennent parfois leurs camarades.
Les analyses du phénomène
par la communauté éducative
L’intégration au collège Victor Hugo
Du point de vue scolaire, les professeurs pensent que la plupart des migrants s’intègrent bien même si les apprentissages sont difficiles. La classe de FLS (français langue seconde) est décisive pour permettre aux élèves migrants d’apprendre le français plus rapidement.
Nouer des relations sociales n’est pas toujours facile pour les jeunes migrants. Sur le plan social, certains professeurs craignent que « les élèves migrants ne se mélangent pas avec les autres élèves », comme Mme Antraygue, professeur d’EPS.
Après avoir voyagé avec peine, les migrants sont accueillis par le collège et s’intègrent petit à petit à la communauté éducative. Pour faciliter l’apprentissage de la langue, des cours particuliers sont mis à disposition. Malgré leurs différences et les difficultés qu’ils rencontrent, les jeunes migrants se sentent bien accueillis et espèrent enfin une vie meilleure.
Classe de 4eC