L’ancien élève Hubert Artiguebère raconte la 1ère rentrée de Maupassant et la naissance du journal Les Mots passants

Dès la rentrée au nouveau collège (à peine fini et ne disposant ni de tableau ni de craies) nous avions installé, avec mes potes de 5ème A, notre point de ralliement du matin en face du « bahut » devant une maison qui possédait comme un auvent. Là, et arrivés pour certains en vélo demi course (dont c’était la mode pour les ados) nous évoquions – notamment le lundi matin – le programme que nous avions regardé la veille sur la 1er chaine de l’ORTF. Le lundi matin nous commentions, voire nous « refaisions » le film du dimanche soir en commentaires, citations et plaisanteries. Cela faisait du bruit et le vieux propriétaire de la maison sortait nous indiquer calmement – mais aussi parfois avec virulence – que nous pouvions aller plus loin pour discuter… La maison, semble-t-il, existe toujours au tout début de la rue François Coppée.

Le collège était dirigé, à l’époque par le fameux et remarquable principal Flisseau. Celui-ci avait demandé aux élèves de classique (A) des initiatives en matière de création, d’animation et même de communication (déjà à l’époque). C’est ainsi qu’après un remue-méninges à 6 ou 7, était apparue la proposition d’un journal interne pour les collégiens. Tout le monde avait des idées, des envies, des suggestions ; ça fusait de partout ! Il fut décidé d’appeler notre journal : « Les mots passants » ! Nous étions 4 finalement pour sortir le premier numéro et je devais me retrouver bien seul pour les suivants…

A l’époque, notre journal était imprimé sur une machine à stencil maitrisée exclusivement par…la secrétaire du collège.

Comportant une rubrique « mots croisés » (de notre cru) il était délicat de bien caler les définitions horizontales et verticales de la page. Et, bien qu’ayant relu avant bouclage, nous constatâmes après impression une erreur dans les cases dessinées pour notre grille. Patatras !

Avec une grande bienveillance, monsieur Flisseau lui-même, m’autorisa à rééditer après recomposition, la page entière du numéro.

C’est d’ailleurs ce même monsieur Flisseau qui, à la fin de la 3ème, passa dans nos classes pour nous conseiller 20 grands livres de la littérature française à lire absolument (pendant les vacances !) avant notre passage au lycée, pour la plupart à Gay-Lussac !

Sa consigne fut exécutée pour l’achat, même s’il fallut un peu plus que les vacances pour lire les œuvres en question.

En tout cas , pour tout, merci encore à notre principal Monsieur Flisseau !

 

Hubert Artiguebère est devenu banquier.