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Organisation du travail : Du taylorisme au Fordisme

L’idée de diviser le travail pour augmenter le rendement des travailleurs, va être mise en évidence par A Smith, dans son livre recherches sur la nature et les causes de la richesses des nations ( 1776) ; Il va alors énoncer 3 raisons qui vont expliquer comment la division du travail permet un accroissement des richesses :

 

– D’abord, chaque travailleur étant spécialisé dans une tâche la maîtrisera mieux et la réalisera plus rapidement. Et on pourra utiliser chaque travailleur dans la tâche pour laquelle il est le mieux «doué».

– Ensuite, chaque travailleur ne faisant plus qu’une seule tâche ne perdra plus le temps qui était auparavant nécessaire pour changer de tâche. Et il consacrera ce temps à produire davantage.

– Enfin, les tâches les plus simples pourront même être effectuées par des machines: la division technique du travail va donc inciter les scientifiques à inventer des machines capables d’effectuer ces tâches les plus simples (et, au fur et à mesure du temps, des tâches de plus en plus complexes). On voit ici directement le lien avec les deux autres éléments que nous allons présenter, l’accumulation du capital et le progrès technique.

 

Au total donc, la division technique du travail augmente la productivité(elle permet ainsi a l’entreprise de diminuer ses coûts donc d’être plus compétitive et de réaliser plus de profits) et permet de produire de beaucoup plus grandes quantités dans le même temps donc de satisfaire plus de besoins (avantage pour les ménages).

1.          Le taylorisme

Frederick Winslow Taylor naît à Germantown (Pennsylvanie) le 20 mars 1856. Sa jeunesse, au sein d’une famille de forte tradition quaker, n’est pas une partie de plaisir. Il reçoit une éducation rigoureuse basée sur le travail, les exercices physiques et la discipline. Bon élève, le jeune Taylor n’en oublie pas le sport. Il pratique à un haut niveau le base-ball et le tennis. Il est aussi un bricoleur hors pa

ir. Ainsi, il confectionne sa propre raquette de tennis en vue d’accroître ses performances. En 1872, il prépare le concours d’entrée à Harvard, mais un problème de santé vient bousculer ses plans. Il change d’orientation et intègre un atelier pour apprendre le dessin et la mécanique. A 22 ans, il entre aux aciéries de Midvale. Il s’y ennuie profondément et décide de suivre des cours du soir pour décrocher un diplôme d’ingénieur. Son ascension est alors fulgurante. En l’espace de six ans, il devient ingénieur en chef de l’usine.

A 37 ans, une nouvelle carrière s’ouvre à lui : celle d’ingénieur consultant. Voici venu le temps de ses premières publications ( A Piece of Rate System , 1895) et des premières interventions. En 1898, la Bethlehem Steel Company fait appel à lui pour réduire les coûts. Taylor réorganise la production, la gestion financière et la gestion des temps en chronométrant toutes les tâches. L’OST (organisation scientifique du travail) en gestation soulève déjà la révolte des ouvriers. Taylor est congédié en 1901. Il se met à écrire : Shop Management en 1904, les fameux Principles of Scientific Management en 1911, et il donne des conférences à travers le monde pour vanter les mérites de son OST. Mais il se heurte à une forte résistance, notamment syndicale, qui impulse une commission d’enquête sur les effets du « système Taylor ». En 1915, il est hospitalisé. Motif : dépression. La mort l’emporte à 59 ans, sa montre à la main, selon la légende.

 

Le travail avant Taylor :

 

Le point de départ de Taylor est double : d’une part, il constate «la flânerie» des ouvriers, motivée à la fois par un penchant naturel à la paresse et par la stratégie des directions profitant du progrès technique pour augmenter le rendement au lieu d’inciter, par la hausse des salaires, à l’accroissement de la productivité. D’autre part, il remarque le rejet de l’ouvrier faisant preuve de zèle par ses confrères.

 

 

 

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l’OST est basée sur plusieurs principes :

  • la division des taches
  • la spécialisation des salariés
  • le salaire au rendement et le contrôle des OS une double division des taches : . Cela permet une plus grande efficacité des ouvriers, qui ont pour seule mission de se concentrer sur l’exécution de quelques gestes simples. On aboutit ainsi à une division du travail selon les aptitudes de chacun (the right mon in the right place). L’application stricte des principes de Taylor conduit à instaurer un salaire aux pièces, salaire directement lié au rendement de chacun.

 

une double division des taches :

horizontale : chaque ouvrier à des taches simples et répétitives. Ces taches sont bien délimitées et chronométrées è c’est l’instauration de la rémunération liée au rendement, et à la parcellisation du travail.

verticale : séparation entre la conception et la réalisation : l’organisation du travail revient à la direction (bureau des méthodes), l’ouvrier est dépossédé du produit fini (Marx et l’aliénation).

. Cela permet une plus grande efficacité des ouvriers, qui ont pour seule mission de se concentrer sur l’exécution de quelques gestes simples. On aboutit ainsi à une division du travail selon les aptitudes de chacun (the right mon in the right place).

La parcellisation des tâches (« le travail en miettes » Friedmann) exprime ce mouvement où chaque ouvrier se voit confier quelques tâches localisées et au terme duquel il perd la vision d’ensemble de l’acte productif.

L’application stricte des principes de Taylor conduit à instaurer un salaire aux pièces, salaire directement lié au rendement de chacun.

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RQ : en effectuant seulement un travail répétitif décomposé en taches élémentaires et ne nécessitant pas de qualification, le taylorisme a ouvert la porte aux OS ( ouvriers spécialisés)

Les principes du Taylorisme

 

2.          Le Fordisme

Ford (1863 – 1947) :industriel américain qui applique les méthodes de Taylor dans la construction automobile (ford T)

 

Ford reprend la double division du travail, mais instaure en plus trois nouveautés :

  • le convoyeur et la chaîne
  • la standardisation des produits
  • des salaires élevés qui permettent de trouver des débouchés.

 

 

le convoyeur et la chaîne permettent de fixer le rythme de travail et de limiter les déplacements des ouvriers (Économiquement, le convoyeur supprime la manutention et favorise la gestion rigoureuse des stocks. Socialement, il impose ses cadences de travail et dépossède les salariés du contrôle de leur rythme de travail).

Le « freinage », qui résultait selon Taylor de la rémunération des salariés à la journée, ne peut plus se produire dès lors que ces salariés ont perdu la maîtrise des modes et des temps opératoires, lesquels sont imposés, désormais, par le convoyeur. La rémunération et surtout l’évolution des rémunérations peut alors s’effectuer sur la base des gains de productivité de l’atelier ou de l’entreprise.

la standardisation des produits à permis des économies d’échelle ( à travers la production en grande série) et une réduction des coûts imputable aux consommations intermédiaires réduites et des économies d’apprentissage (on fait mieux ce que l’on connaît bien) è cela a induit une diminution du prix.

Mais le point le plus intéressant, consiste dans l’augmentation des salaires qui assure des débouchés à la production de masse et la « motivation » des travailleurs c’est le compromis Fordien contre un salaire élevé on réalise un travail inintéressant.

 

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L’organisation du travail chez ford
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Au-delà des fortes augmentations de salaire obtenues en fonction des gains de productivité, dans le cadre de négociations collectives, par des syndicats devenus des partenaires sociaux, le développement de l’État- Providence a permis de régulariser l’évolution de la demande à travers la protection sociale et la couverture des principaux risques sociaux grâce à la distribution de revenus de transfert. Le développement du crédit à la consommation est aussi un phénomène qui a fortement contribué à l’ajustement entre l’évolution de l’offre et celle de la demande sur un rythme particulièrement élevé. – le développement du système bancaire et de crédit : augmentation des dépôts bancaires et augmentation– le développement de l’État providence qui assure, grâce à la protection sociale (maladie, chômage, retraite…), une certaine continuité aux revenus des ménages et donc stabilise la demande en évitant une brutale dégradation de celle-ci lorsque la conjoncture se dégrade. L’État finance aussi les infrastructures indispensables à l’activité économique des entreprises ;

du crédit aux ménages et aux entreprises à taux d’intérêt réels bas ;

Les moyens institutionnels concernent :

– le développement du système bancaire et de crédit : augmentation des dépôts bancaires et augmentation du crédit aux ménages et aux entreprises à taux d’intérêt réels bas ;

– le développement de l’État providence qui assure, grâce à la protection sociale (maladie, chômage, retraite…), une certaine continuité aux revenus des ménages et donc stabilise la demande en évitant une brutale dégradation de celle-ci lorsque la conjoncture se dégrade. L’État finance aussi les infrastructures indispensables à l’activité économique des entreprises ;

– le développement des conventions collectives et des droits syndicaux favorise la négociation entre employeurs et salariés, et permet de stabiliser pour un temps la relation salariale assurant un partage jugé plus équitable des gains de productivité.