Idiss

La bande-dessinée IDISS, basée sur l’œuvre de Robert Badinter, raconte « l’histoire » de la grand-mère de l’auteur. Ce livre aborde donc les sujets de l’antisémitisme du 20ème siècle et par voie de conséquence l’émigration de milliers de juifs en Europe de l’ouest et aux Etats-Unis.
Idiss est présentée par son petit-fils comme une femme courageuse et forte. Elle se montre prête à tout pour sa famille. On voit donc que Robert Badinter ne cherche pas à retracer de façon exacte et réelle la vie de sa grand-mère mais plutôt de montrer l’image qu’il avait d’elle et ce qu’elle représentait pour lui. Il précisa à la sortie de son livre : « J’ai écrit ce livre en hommage à ma grand-mère maternelle, Idiss. Il ne prétend pas être ni une biographie, ni une étude de la condition des immigrés juifs de l’Empire Russe venus à Paris avant 1914. Il est simplement le récit d’une destinée singulière à laquelle j’ai souvent rêvé. Puisse t’il être aussi, au-delà du temps écoulé, un témoignage d’amour de son petit-fils. »
Cette image d’une femme tendre entourée d’une famille aimante est très bien représentée dans la BD et ceci du début à la fin. En effet, avant le début de l’histoire, a été dessiné un arbre généalogique qui présente la famille d’Idiss. Celui-ci est coloré et entouré d’animaux ce qui présente cette famille comme un refuge, un lieu apaisant où la joie et les rires sont commun. De plus le dessin de Fred Bernard est singulier et agréable s’harmonisant à la perfection avec l’attendu que le lecteur du roman peut avoir ; à rajouter que l’utilisation de l’aquarelle pour les couleurs rajoute une ambiance apaisante à la lecture de l’œuvre. J’avoue apprécier énormément les yeux bleus d’Idiss que je trouve captivants.
Ensuite cet œuvre est bien structurée. En effet le scénario de Richard Malka est à mon goût très bien construit. Il n’y a pas de période d’ennui et les personnages sont attachants. Suivre les malheurs (comme la perte de son mari) et aussi les moments de bonheurs d’Idiss (comme le mariage entre sa fille et Simon Badinter nous fait nous attacher à elle. La voir évoluer et donner tous ce qu’elle a et tout ce qu’elle est pour sa famille est émouvant ; par exemple elle a vendu illégalement du tabac pour offrir un petit peu de confort à ses enfants et elle fuit même en France où elle ne connaît même pas la langue pour offrir une meilleure vie à son entourage.
Je tient à souligner le parallèle entre la vie d’Idiss et des événements historiques qui dans la suite de l’œuvre vont s’unir ( exemple de l’occupation allemande en France) ce qui permet la clarté de l’œuvre et le sentiment écoulement du temps.
Pour conclure, je trouve que cette BD est très belle. Elle est structurée, explicite et apaisante. En effet on ne montre pas cette période de l’histoire comme une fatalité mais comme un moment d’où l’on peut apprendre et avancer ce qui pour moi se confirme, à la fin de l’histoire, par un récapitulatif des conséquence de la seconde guerre mondiale sur la famille qui vient en parallèle de la présentation de certaines lois antisémites françaises et allemandes Ces éléments cherchent à montrer que ce qui s’est passé avait des causes et que les conséquences ont été catastrophique. Ainsi il faut apprendre des erreurs du passé pour ne pas les reproduire. Je recommande donc cette BD à tous le monde. Elle se lit avec une grande facilité et porte un message important.

Andréa