
Bobigny 1972
Marie Bardiaux-Vaïente (scénario), Carole Maurel (dessin)
Glénat – janvier 2024
126 p. – 25, 00 €
9782344045664
Mon corps, mon choix : un procès historique
En 1972, Marie-Claire Chevalier, enceinte à la suite d’un viol, est dénoncée pour avortement clandestin par son propre agresseur. L’avortement est encore, à cette époque pas si lointaine, un délit passible d’une très forte amende et même d’incarcération. Sa mère qui a tout mis en œuvre pour lui venir en aide, ainsi que des femmes ayant pris part aux événements, comparaissent elles aussi devant la justice, pour complicité. Cette affaire dramatique tristement banale devient l’un des grands procès historiques par le concours de Gisèle Halimi, avocate de toutes les grandes causes féministes et antiracistes. Elle s’empare de l’histoire de Marie-Claire et de sa mère, pour créer un électrochoc médiatique, public et sociétal.
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Un procès vers une révolution : Bobigny 1972 en BD
Une BD engagée au service de la mémoire
La bande dessinée Bobigny 1972 revient sur un procès historique qui a marqué la lutte pour le droit à l’avortement et qui pour le coup, a marqué la France.
Un récit nécessaire
Le livre évoque des personnes importantes, comme Gisèle Halimi, avocate, Simone Veil ou bien Marie-claire, jeune fille jugée pour avoir avorté. L’album, mêlant témoignages et reconstitution des événements, réussit à capturer une époque difficile où l’avortement était encore un crime. Loin d’un simple livre, il souligne l’importance du procès de Bobigny comme un tournant dans la lutte pour les droits des femmes. Le lecteur est ainsi plongé dans une époque marquée par le courage de celles qui ont osé défier la loi.
Un dessin au service du propos
Le style graphique joue un rôle dans l’immersion du lecteur. Par un dessin, les émotions sont mises en avant avec force. L’utilisation de couleurs sombres renforce cette idée.
Un message toujours d’actualité
Alors que les débats sur l’avortement sont régulièrement dans l’actualité, ce récit souligne l’importance de ne pas faire les mêmes erreurs que dans le passé, comme nous le rappelle les premières lignes du livre.
Conclusion
Avec Bobigny 1972, la bande dessinée est prenante avec un graphisme qui donne vie à un moment de l’histoire du féminisme en France. Plus qu’un livre, plus qu’un hommage, c’est un rappel du prix de la liberté et de la nécessité de continuer le combat. Un livre indispensable pour comprendre le passé.
Introduction :
Bobigny 1972, une bande dessinée, écrite par Marie Bardiaux-Vaïente et illustrée par Carole Mauriel, raconte le procès et le périple de Marie-Claire CHEVALIER dénoncée par son propre agresseur pour un avortement illégal à la suite d’un viol. Cette BD nous transpose en premier témoin des terribles faits commis, des violences subies par Marie-Claire, de sa détresse et de sa honte.
Présentation :
Cette BD a une ambiance sombre voire même pesante, principalement transmise par la détresse qui y est dépeinte. Elle transmet aussi un sentiment d’injustice induit par la justice elle-même qui au lieu de protéger la victime d’un acte barbare la condamne pour avoir voulu en assumer les conséquences qu’elle ne pouvait exposer au grand jour de peur d’être insultée par le tribunal populaire.
On y voit aussi un système de justice qui est archaïque et qui discrimine encore énormément les classes sociales et les genres. Ce système est aussi majoritairement masculin ce qui le rend forcément incapable d’impartialité.
Le dessin :
Pour ce qui est du dessin, les couleurs sont sombres ce qui contribue à apporter un poids au récit et renforce l’ambiance pesante et grave, de plus les ombrages renforcent aussi certaines répliques qui n’en deviennent que plus vraies et lourdes de sens.
Un contraste :
Un personnage vient changer le cours de l’histoire il s’agit Gisèle Halimi l’avocate de Marie-Claire qui contraste avec notre personnage principale elle qui est démunie, oppressée tandis que Gisèle Halimi n’hésite pas à tenir tête à la justice elle-même, et transforme complètement ce procès en faisant de ce dernier une affaire médiatique qui dénonce la loi et la condition de la femme à cette époque.
Le scénario nous rappelle aussi le combat mené par toutes ces femmes pour pouvoir disposer de leurs corps sans l’avis de la société et de la justice.
Conclusion :
Cette BD est certes une œuvre de fiction, mais elle est inspirée de faits réels, elle nous permet de nous rappeler les actes barbares du passé qu’il ne faut pas oublier afin de ne pas recommencer les erreurs du passé.
Bobigny 1972 est une BD écrite par Marie BARDIAUX-VAÏENTE et dessinée par Carole MAUREL publiée en 2024, dont l’histoire est basée sur des faits réels arrivés à Marie-Claire CHEVALIER.
Une histoire poignante et à la dure réalité du 20ème siècle, retransmise dans une BD à la réalisation peaufinée. Dont l’histoire explore les thèmes de la place de la femme dans la société et plus particulièrement du droit à l’avortement.
Le thème global :
Cette BD traite de l’histoire d’une femme du nom de Marie-Claire CHEVALIER qui à l’âge de 15 ans subit un viol puis tombe enceinte ce qu’elle refuse. Par la suite, elle effectuera un avortement clandestin qui dans les années 1972 est un fait contre la loi. Celle-ci sera dénoncée, et encourra une peine qui fera une grande médiatisation grâce à une association féministe qui utilisera cette affaire pour faire sa « campagne » et mettre fin à l’article 317 du code pénal qui stipule que « Quiconque, par aliments, breuvages, médicaments, manœuvres, violences ou par tout autre moyen aura procuré l’avortement d’une femme enceinte ou supposée enceinte ; qu’elle y ait consenti ou non, sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans, et d’une amende de 1800F à 100000 F. »
Critique :
De mon point de vue, cette BD est une belle réalisation, de part le fait de la manière dont elle a été écrite, mais aussi de la manière dont les dessins et les mises en scène ont été détaillés. On arrive très bien à suivre l’histoire, on se sent intégré au tribunal, et les flash-back présents suivent très bien le cours du jugement sans nous perdre. On sent réellement le message qui est transmis par la BD. La simple citation de Simone de Beauvoir au tout début de l’histoire « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant . » nous montre que cette BD a une vraie âme qu’il ne faut pas ignorer.
L’histoire :
L’histoire se basant sur des faits réels, on sent la volonté de l’écrivaine de nous faire ressentir la situation et ses émotions qui l’entoure. Pour ma part certaines scènes m’ont donné froid dans le dos. De par ce qu’il est décrit, mais aussi énormément par le dessin qui l’a complété.
Les dessins :
Le style de dessin me plaît énormément, c’est un style assez moderne qui est parfois mélangé à un style vintage avec des couleurs plus jaunâtres et une découpe des dessins plus floutée, ce qui m’a plu. Les dessins suivent réellement l’histoire et nous plongent profondément dans celle-ci.
Conclusion :
Pour ma part, cette BD est une réussite, elle parle d’un sujet qu’il ne faut pas oublier, elle transmet donc un vrai message. Les dessins sont très bien réalisés et les personnages mis en scène sont bien réalisés, on arrive à tous les distinguer et à comprendre leur point de vue dans l’histoire. Cette BD est à lire et devrait être à lire pour la culture de notre passé et la prévention.
La bataille d’une vie pour sauver des vies
Bobigny 1972 est une bande dessinée écrite par Marie BARDIAUX-VAIENTE et Carole MAUREL qui retrace le combat de Marie-Claire, tombée enceinte suite à un viol, puis dénoncée par son propre agresseur pour avoir avorté clandestinement. Les autrices nous font vivre à travers le livre le déroulé de ce procès qui marquera l’histoire ainsi que toutes les difficultés rencontrées dans cette époque pas si lointaine.
I- Les faits
Janvier 1972, Marie-Claire et sa mère sont arrêtées à leur domicile, telles des délinquantes, à six heures du matin, suite à la dénonciation de l’avortement clandestin de Marie-Claire, aidée par sa mère, par l’agresseur du viol dont la jeune fille a été victime, datant de novembre 1971. Leur appartement est fouillé aussitôt par les policiers. Pour ma part, malgré la banalité des faits pour l’époque, je trouve cette façon d’agir très excessive voire abusive. En effet, on découvre au début de l’histoire que l’agresseur se fait arrêter pour vol de voiture avec délit de fuite et refus d’obtempérer, mais lors de sa garde à vue il se sert de l’avortement clandestin de Marie-Claire, qu’il a lui-même violée, pour négocier avec les policiers ! Dans cette situation c’est finalement la victime qui se retrouve en garde à vue, dénoncée par son propre agresseur.
II- La bataille
Replongeons-nous maintenant dans cette bataille pour accéder à l’avortement à cette époque, en France avorter était illégal donc certaines femmes se tournaient vers des gynécologues à l’étranger, mais ils demandaient une forte somme en contre partie, 4500 francs d’après la BD. Autant dire que c’était réservé à une certaine classe de la population, plutôt aisée. A partir de ce moment-là, la mère de Marie-Claire se lance dans des recherches afin de trouver une solution pour l’avortement de sa fille. Nous pouvons nous rendre compte des difficultés pour une femme à cette époque, qui rappelons-le n’est pas si lointaine, seulement 50 ans, d’être libre de son corps, d’être libre de vouloir avorter ou non et ce même après avoir été victime d’un viol.
Revenons ensuite au procès, pour commencer on nous montre une belle image de l’inégalité homme/femme de l’époque, cinq femmes sont donc accusées et elles seront jugées par une cour entièrement masculine. Tout au long du procès on peut voir cependant que Marie-Claire bénéficie d’un énorme soutien populaire grâce à la médiatisation de cette histoire.
III- Les graphismes
Tout au long de la BD on retrouve des couleurs jaunâtres lors des passages racontant les faits liés à l’avortement de Marie-Claire, pour le reste de l’histoire les couleurs restent normales. Pour ce qui est des dessins ils sont simples mais sans être enfantins, ils correspondent parfaitement aux situations décrites et nous permettent une compréhension complète de ce que les autrices ont voulu exprimer. Les pages restent assez épurées en dialogues, ce qui fait que cette BD reste légère malgré un sujet assez lourd.
IV- Conclusion
Pour conclure, je dirai que cette BD nous montre que ce procès fut une grande bataille pour une grande victoire pour toutes les femmes !
Bobigny 1972 est une bande dessinée écrite par Marie Baridiaux-Vaïente pour le scénario, et Carole Maurel pour les dessins et les couleurs. Ce livre nous fait découvrir le procès de Marie-Claire Chevalier et Michelle Chevalier, qui a été un élément majeur dans le vote de la loi de légalisation de l’IVG.
Ce livre comporte énormément d’informations ce qui peut rendre la compréhension du livre difficile. Nous commençons par une course-poursuite en voiture qui se finit par une arrestation, et ensuite une perquisition. Ce que l’on retient le plus, est l’importance du procès de Bobigny dans l’élaboration de la loi sur l’IVG. Durant cette lecture, une tension est maintenue tout au long du livre, nous arrivons aussi à ressentir la pression qui est portée sur les accusées tout au long du procès. Nous sentons aussi l’engouement autour de ce procès par l’implication de nombreuses célébrités, la détermination de l’avocate, mais aussi toutes les personnes venues assister au procès. Tout cela montre l’importance de ce procès et la pression subie par la mère et la fille. De plus, la fille vit le fait d’une possible inculpation et d’un viol qu’elle a subi.
Ce livre démontre aussi plusieurs injustices faites aux femmes en commençant par le viol, et l’avortement de Marie-Claire, nous avons aussi d’autres avortements, le quotidien des mères seules donc vivant dans la précarité. La médiatisation de ce procès nous permet de concentrer toutes les classes sociales de milieu différent sur le même but final, nous y retrouvons un juge, un procureur, une avocate, un médecin, une actrice. Ces classes, étant bien différentes, nombreuses d’entre elles sont passées aussi par l’illégalité, car ont dû aider, faire ou bien se faire avorter ce qui rassemble tout le monde. Nous avons aussi une inégalité, car une députée, une actrice, ou bien même une juge se sont fait avorter pourtant aucune d’elles n’a été jugée, alors que les classes pauvres avec moins de moyens se font juger systématiquement.
Bobigny 1972 est un livre commençant par la scène du viol de Marie-Claire, nous nous rendons compte que l’homme a menti à la jeune fille afin qu’il ait plus de facilité à la ramener chez lui. En lui faisant croire que des amis, et même la mère de l’homme seront présents alors qu’aucune de ces personnes n’est présente. Alors très vite, nous avons un doute sur l’honnêteté de l’homme et ressentons une atmosphère plus pesante, surtout due au changement de couleurs qui passe en noir et blanc, nous avons même une image choc où sur deux pages de la BD nous voyons l’homme de dos allongé sur sa victime, ce qui montre bien que la fille est impuissante fasse à son agresseur.
Ce livre nous montre que parfois, il est important de parler de son cas aux bonnes personnes comme l’a fait Michelle Chevalier, en allant voir l’association CHOISIR elle décida de parler du procès à l’échelle nationale, cela a permis un plus gros engouement, ce qui a fait pression sur le juge. Durant tout le procès nous voyons le juge réfléchir, écouter chaque témoignage, très patient. Appuyant bien sur le point qu’il ne pouvait ni changer ni modifier les lois, cependant, il pouvait faire ce qu’il semblait juste.
En conclusion, ce livre est un livre très intéressant qui nous fait découvrir que quelques années en arrière l’IVG n’était pas une idée partagée par tout le monde et bien plus compliquée à mettre en place. Cela montre aussi plusieurs types d’inégalités entre les hommes et les femmes, les inégalités des classes.
Bobigny 1972
Engagé et puissant
Bobigny 1972 raconte le procès de Marie-Claire , c’est le jugement d’une jeune fille pour avoir avorté après un viol, l’avocate a joué un rôle décisif dans le sujet de l’avortement qui a mené à la loi de Simone Veil.
L’un des points forts de cette BD est son engagement clair et les approches, qui mettent en avant les injustices d’une société où les femmes n’ont pas le droit de disposer librement de leur corps, des scenarios mis en avant avec l’injustice subie par Marie-Claire et l’inégalité entres les hommes et les femmes à cette époque. Ceci s’appuie sur des faits réels puis montre l’injustice du procès et l’engagement des militantes qui soutiennent Marie-Claire.
Le dessin joue un rôle essentiel dans la transmission des émotions avec une œuvre puissante, nécessaire, grâce à la mise en page, l’argumentation maîtrisée, des dessins très expressifs et maîtrisés, des couleurs marquantes.
Au-delà de l’événement historique, Bobigny résonne encore aujourd’hui. Ceci reste un débat dans plusieurs pays encore aujourd’hui. De plus, les médias et la justice montrent comment la société juge les victimes d’agressions sexuelles.
En conclusion, Bobigny est une BD forte, émouvante en mettant en avant la force des militantes et la brutalité du système judiciaire de l’époque. Rappelle aussi que c’est un moment clé de l’histoire des droits des femmes en France, qui raconte une histoire vraie tout en faisant réfléchir sur les luttes de nos jours. Avec un style graphique expressif puis qui est immersif.
Cette BD est une lecture pour quiconque s’intéresse à l’histoire des droits des femmes, aux luttes et montre que les combats du passé sont encore d’actualité et que la vigilance reste essentielle.
Titre : La revanche de sa vie
Le livre Bobigny 1972 est intéressant de pas mal de points de vue sauf peut-être un ou bien deux critères.
Par la suite, on va parler des graphismes et de la qualité du dessin, des couleurs, contraste et traitement des ombres. On va aussi voir la mise en page, l’organisation des cases dans les différentes pages, la profondeur et l’intérêt des personnages, l’histoire, scénario, efficacité en fonction du message qu’il peut y avoir. Pour terminer on verra la profondeur et l’intérêt des dialogues.
Pour commencer, parlons des graphismes et de la qualité du dessin. Les graphismes sont assez sympas avec des couleurs différentes selon les moments où se passe l’histoire. La qualité des dessins est assez présente avec des traits et des couleurs qui font bien ressortir l’histoire.
Passons ensuite aux couleurs, au contraste et au traitement des ombres. Les couleurs ont un teint plutôt marron, beige, jaune ce qui permet de se mettre dans l’ambiance des années 1970. Il y a présence de quelques ombres qui permettent de donner de la profondeur dans les différentes scènes.
On continue avec la mise en page et l’organisation des cases dans les pages. Il y a entre deux et six cases par planche en général, ce qui permet soit de ralentir la cadence de la lecture (s’il y a deux cases) ou bien d’augmenter la vitesse de lecture (s’il y a six cases). C’est-à-dire que nous n’allons pas avoir la même intensité, et le même suspense si c’est rapide ou non. Pour l’organisation, les pages du passé sont avec un fond de couleur assez jaune alors que pour les scènes du présent, le fond va être de couleur banche. Avec cette méthode, il n’est pas possible de mélanger le passé et le présent assez facilement puisque la différence est visuel. Il n’est pas obligatoire de rappeler la date à chaque fois puisqu’on la voit.
Continuons avec la profondeur et l’intérêt des personnages. Le personnage principale s’appelle Marie-Claire Chevalier et c’est cette personne qu’on va suivre avec autour d’elle d’autres personnes qui peuvent être importante dans l’histoire mais donc on a beaucoup de détails sur leur vie.
Ensuite, on va parler de l’histoire, des scénarios et de l’efficacité en fonction du message. On commence l’histoire avec une situation « banale » de la vie en 1972. Pa la suite, on va apprendre à comprendre la vie de Marie-Claire et son histoire sur l’avortement avec comment cela est arrivé et comment cela s’est passé. A la fin il y a un dénouement qui est compréhensible au vue de la situation.
Il y a pas mal de personnage qui interviennent à certains moments, ce qui peut être un peu compliqué à suivre.
Pour finir, on va parler des dialogues avec leur profondeur et l’intérêt qu’ils ont. Les dialogues permettent de comprendre l’histoire globale ; après, par moments, il y a trop de texte ce qui alourdit beaucoup.
Pour conclure le livre Bobigny 1972 est très intéressant autant à lire qu’à étudier. Et il permet de comprendre et d’apprendre des choses sur l’histoire de l’avortement.
A priori
Lors de la lecture de BOBIGNY 1972, je pensais passer un moment ennuyeux, mais après avoir dévoré cette histoire j’ai changé d’avis.
Pourquoi je ne pensais pas passer un bon moment ?
Lors de la prise en main de cette BD, la première chose que j’ai remarquée sur la première de couverture c’est les couleurs froides, beaucoup d’ombre, reflètant une histoire triste et barbante. Les graphismes n’ont pas l’air excellent, c’est quelque chose d’essentiel pour apprécier la lecture d’une BD. J’ai lu les premières pages en reculant suite à cette première analyse rapide. Mais bon on m’avait conseillé de la lire.
Comment j’ai changé d’avis ?
Bon, pour tout vous avouer, j’ai eu un peu de mal à lire jusqu’à la page 21, c’est une page pour moi très importante car l’illustration, notamment le trait noir, permet l’installation d’une tension, cette tension m’a fait l’effet d’un petit pincement et a grandement contribué à ma poursuite de lecture.
Au fur et à mesure de la lecture on se prend pas mal de claques et la tension s’intensifie de plus en plus, cette tension est très bien illustrée par CAROLE MAUREL aux pages 21-23 ; 62-73 ; 104-107 ; 142-143. Lorsque vous lirez ces pages, vous allez avoir une montée d’émotion que vous-mêmes ne vous doutiez pas avoir, pour le croire il faut lire !
On est complètement absorbé par cette histoire, que l’on en oublie les défauts racontés précédemment, en tant que petit lecteur c’est la première fois que je finis en une heure une BD. La scénariste MARIE BARDIAUX-VAÏENTE a tout simplement fait un CHEF D’ŒUVRE, on est intéressé du début à la fin de l’histoire. C’est une histoire qui se dévore sans faim.
L’histoire est touchante, bouleversante, c’est la BD dans laquelle je me suis mis le plus à la place des personnages, reflètant une bonne scénarisation.
Pour conclure je dirais que l’histoire, les dessins peuvent changer les gens et que cette BD est une bonne illustration de cette phrase. Il faut lire cette BD au moins une fois dans sa vie !
Plongez-vous au sein du procès le plus important du XXème siècle : Retour sur Bobigny 1972
Évolution de la condition féminine : Révolution ?
Nous nous plongeons dans l’histoire de Marie-Claire Chevalier qui accompagnée par sa mère et son avocate se bat pour être innocentée dans le procès porté contre son avortement clandestin. La puissance de ces femmes ainsi que de toutes celles qui se sont battues pour nos droits est un rappel de l’importance de l’égalité des sexes et du droit à disposer de son corps. Ce combat était mené contre des hommes tels que le juge ou contre des violeurs, Daniel dans cette histoire. Aujourd’hui cette bande dessinée agit comme un rappel de la fragilité de la législation et comme une démonstration de l’importance de nos droits. D’autre part, à la fin de l’œuvre, nous avons un hommage à la femme symbole de cette lutte. Celui-ci est très bien amené et met en valeur et en lumière cette grande dame tout comme celles de l’ombre : Marie-Claire, sa mère, l’avocate et toutes les autres.
Une immersion du public dans un évènement privé.
Le procès de Bobigny concerne le viol, intime donc, de Marie-Claire. Mais, afin de faire connaître cette histoire, des tracts et une mobilisation générale ont eu lieu. L’ouvrage nous permet de comprendre à quel point cette mobilisation a pu être difficile pour la principale concernée mais également à quel point elle était nécessaire afin de changer les lois et d’ouvrir la parole à toutes les femmes de tous les milieux sociaux. D’autre part, les auteures Marie Bardiaux-Vaïente et Carole Maurel ont choisi d’effectuer un travail approfondi sur la mise en page de leur livre. En effet, dans le but de mettre en évidence la narration, elles ont réalisé différentes mises en page. D’une part, le temps actuel (de 1972) est présenté sur fond blanc avec des cases entourées d’un cadre noir et dont les couleurs sont plutôt sombres. Les dessins sont toujours très lisses et les prises de paroles sont précises. D’autre part, le récit des évènements passés est présenté sur fond jauni dans des cases non définies par un cadre, avec des bords arrondis sur des tons clairs. Les dessins sont les mêmes, mais le côté indécis des souvenirs est rappelé par un voile de petits points noirs ainsi que par la forme arrondie des cases et des dessins.
En outre, afin de réaliser une bande dessinée accessible à tous, les dessins et leurs graphismes ainsi que les ombres masquent la nudité, la violence d’un viol et la dureté d’un avortement clandestin de l’époque tout en faisant comprendre au lecteur l’intérêt des lois et des structures hospitalières pour la protection des femmes.
Le contexte historique, clé de l’œuvre :
Comme nous le savons, les évènements relatés datent de 1971 à 1972. En ce sens, nous pourrions penser que le combat pour le droit à l’avortement est terminé. Cependant, il n’en est rien. Aujourd’hui, ce combat est toujours au cœur de l’actualité. Ainsi, il est nécessaire qu’il existe ce type de livre pour que les jeunes générations, à l’instar des guerres, se souviennent de la dureté du passé et de l’importance de ce que nous avons gagné mais pas acquis. Le travail des auteures permet une immersion plus importante du lecteur dans les évènements passés grâce à l’ajout d’anciens documents tels que l’appel de 343 femmes ou le discours à l’Assemblée. De fait, les plus jeunes lecteurs qui n’étaient pas forcément nés à l’époque du procès peuvent mieux s’imaginer comment les journaux et médias transmettaient l’information au grand public. Par exemple, le journal L’Express.
Le graphisme des dessins et de la mise en page sont selon moi travaillés de la meilleure des manières pour dévoiler ce procès majeur dans l’Histoire de l’avancée des droits des femmes. En ce sens, Bobigny 1972 devrait selon moi être lu par tous mais surtout par chaque jeune femme qui se construit et qui se doit de connaître l’origine de ces droits et l’enfer que les femmes ont pu vivre à l’époque.
Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour les femmes
I-Une quête de justice
Dès le début de la bd, nous sommes plongés dans l’histoire, particulièrement avec la venue de policiers dans l’appartement de Marie-Claire. A ce moment-là, le lecteur ne comprend pas encore la raison de leur venue et l’arrestation de la fille et de sa mère. Très vite, il se rend compte qu’il s’agit une nouvelle fois de ce que la société appelle un « crime » mais que beaucoup de femmes appellent un « combat » : l’avortement. C’est donc à travers sa quête de justice et non de punition que le lecteur suivra Marie-Claire à travers l’histoire. Marie-Claire est coupable d’avorter d’un enfant qu’elle ne souhaite pas tandis que son violeur, Daniel, n’a aucun reproche. C’est contre cela que plusieurs femmes lutteront : le droit à l’avortement. La bd montre comment les femmes font pour avorter, elles s’aident mutuellement mais cela ne peut plus durer : le risque est trop grand. Certaines se mobilisent, forment des associations et luttent pour leurs droits : celui de choisir. Marie-Claire raconte son histoire au monde entier afin de rassembler la population, les associations grandissent jusqu’à obtenir une audience au tribunal pour son procès : tout va se jouer, la condamnation de Marie-Claire mais aussi le droit à l’avortement pour toutes les femmes.
II- Egalement percutant visuellement
L’histoire évolue grâce à de percutants dialogues entre les personnages qui permettent d’avancer jusqu’au dénouement final, de comprendre l’enjeu sans trop de violence vis-à-vis du sujet traité. Cela est aussi possible grâce aux graphismes. Ils sont assez sombres, avec des contrastes et peu de couleurs vives. Les dessins en eux-mêmes sont réalistes et de bonne qualité, notamment grâce au papier. Ce dernier n’est pas fin et donne plus de profondeur, de réalisme au dessin. Il n’est pas brillant comme certains, ce qui renforce également le côté sombre et réaliste de l’histoire.
Bobigny 1972 est un bd traitant d’un sujet réel et malheureusement toujours d’actualité. On remarque une évolution de la société au fil de l’histoire en raison des combats menés. Ces combats se répètent encore aujourd’hui, renforçant une fois de plus la profondeur du passé.
Bobigny 1972, une bande dessinée retraçant l’Histoire
Bobigny 1972 est une bande dessinée poignante qui raconte un procès historique d’une jeune fille accusée d’avoir avorté en 1972 alors que c’était interdit par la loi française. Les auteurs et illustrateurs nous plongent au cœur d’une lutte sociale et féministe.
Les couleurs ont été parfaitement choisies. En effet le fait de faire passer les scènes émouvantes en noir et blanc permet aux lecteurs de s’imprégner de l’image et de la gravité de la scène qui se déroule. Cela permet également de renforcer l’intensité des scènes de tensions lors du procès, qui sont illustrées de sorte à ce que le lecteur ait l’impression d’assister en temps réel au procès.
Avant d’être un récit historique, cela reste une vraie histoire émouvante et courageuse. Celle-ci a un impact sur chacun, plus particulièrement sur les femmes. Elle mène à réfléchir sur le droit de disposer de son propre corps et sur la liberté de choix de chacun. Ainsi que l’importance de défendre ses droits.
C’est un ouvrage à la fois instructif et émouvant, qui témoigne d’un combat pour permettre aux femmes des années 70 et à celle d’aujourd’hui de pouvoir avorter librement et gratuitement, si c’est LEUR choix. A l’heure actuelle, cette loi est remise en cause par la société, y compris des femmes. Cette BD permettrait peut-être à certains de mieux comprendre pourquoi cette loi a été adoptée, et peut-être les faire changer d’avis.