Un procès historique pour la cause féministe

Gisèle Pelicot a été agressée sexuellement pendant de longues années à son insu, et l’organisateur n’était autre que son mari. Un procès public s’est tenu à l’automne 2024 et a condamné de nombreux agresseurs.

Source Image : Larepublica.net

Gisèle Pelicot est âgée de 72 ans. Elle a été victime à son insu (= sans le savoir elle-même) de viols pendant plusieurs années par plus de 51 hommes. Ces hommes se sont révélés être des hommes « ordinaires » : pas des délinquants sexuels fichés par la police, mais des hommes dont certains avaient des rôles importants dans la société, certains étaient mariés, avaient une vie de famille, un travail fixe, des amis, une vie « normale »…

Qui a organisé ces agressions ?

Source Image : Geelongadvertiser.com.au
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C’est Dominique Pelicot, son mari, qui avait 57 ans lors du début des viols de Gisèle Pelicot. Dans la vie, c’était un mari charmant. Ce masque parfait cachait en fait un monstre. Il utilisait des médicaments pour endormir profondément sa femme qui se trouvait donc sous soumission chimique.

Il avait une manière de fonctionner très précise pour éviter de se faire démasquer. Il recherchait d’abord des hommes intéressés sur le site coco.gg (qui a dû fermer récemment), ensuite une fois l’homme trouvé, ils continuaient leurs discussion dans un fil privé qui se nommait « A son insu », il décrivait ensuite toute les étapes à l’intéressé, il le contactait ensuite en appel vidéo sur Skype pour lui expliquer les étapes pour réussir le mieux possible : par exemple comment se garer a distance et de ne pas avoir de moyen de laisser des traces de son passage.

Comment a t-elle pris conscience de ces agressions ?

Pour savoir cela, nous devons remonter au 12 septembre 2020 vers 15h30, Dominique Pelicot alors âgé de 67 ans, est surpris par un agent de supermarché E.Leclerc grâce a la vidéo surveillance à filmer sous la jupe de plusieurs clientes à leur insu. Lorsqu’il s’en prend à sa quatrième victime, l’agent de sécurité l’interpelle et contacte la police qui le menotte et l’arrête. Il sera relâché de sa garde a vue le lendemain.

Mais l’agent a vu des vidéos inquiétantes enregistrées sur le téléphone de Dominique Pelicot, qui filmait les agressions et en gardait la trace. Une enquête préliminaire se poursuit et il y eu une saisie de tout son matériel informatique, ce qui démontre les échanges sur le site coco, et qui prouve donc l’existence de son canal « à son insu » où il recrute les violeurs et où il explique toutes les soumissions chimiques.

C’est donc la police qui a informé la victime des agressions qu’elle subissait depuis 10 ans. Gisèle Pelicot a eu un entretien avec la police où on lui a proposé visionner les vidéos que son mari avait filmées d’elle. Elle a mis un moment à déterminer qui était la victime, jusqu’à ce qu’elle comprenne que c’était elle… Ce fut un véritable choc et un traumatisme.

Quelles ont étés les condamnations prononcées envers les agresseurs ?

Les agresseurs, reconnus à l’intelligence artificielle mais aussi par leurs témoignages à la barre, ont été condamnés de plusieurs peines allant de 4 à 20 ans, le maximum de 20 ans de réclusion a été prononcé pour Dominique Pelicot. Certains ont fait appel sur leurs peines, d’autres non.

Pourquoi ce procès sera retenu dans l’histoire de la cause féminine ?

Gisèle Pelicot, est une femme forte ! Elle s’est rendue au procès, a pris connaissance des faits et a su accepter la vérité, aussi horrible soit-elle.

Elle a tenu à rendre le procès entièrement public et a surmonté le sentiment de honte qu’ont souvent les victimes de viols. Elle souhaitait que ce procès permette au monde entier de prendre conscience que cela existe et que les monstres ordinaires sont partout. Et en effet, le procès a été très médiatisé, tout le monde en a parlé et cela a fait avancer la cause féministe et le droit des femmes à être respectées. Un homme ne dispose pas du corps de sa femme, jamais.

Malgré les séquelles mentales et les traumatismes, Gisèle Pélicot mérite donc d’être saluée pour son courage et sa force.

Sources : Wikipédia, Sud Ouest, BBC,

Article de Paul

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