Les derniers jours d’un homme
Les derniers jours d’un homme de Pascal Dessaint (Rivages, 2013)
Judith a dix-huit ans. Orpheline, elle cherche à éclaircir le mystère qui entoure la mort de son père, qui a grandi puis travaillé dans une cité industrielle très polluée du nord de la France.
J’ai beaucoup apprécié ce roman car il est entraînant. La vie des personnages, en particulier celles de Judith et de son oncle, nous emporte au fin fond de l’histoire, ce qui lui donne encore plus de vie. Le fait de passer des péripéties de Clément à celle de sa fille Judith est d’autant plus passionnante car cela nous donne envie de lire la suite. En revanche, l’histoire de l’usine est quelque peu lassante au cours du roman.
Sans compter ce point négatif, l’histoire est absolument magnifique et le suspens est au rendez-vous.
Dans l’ensemble, c’est un très bon livre, peu de points négatifs sont à noter ; il y a trop d’attente avant de savoir quels sont les rôles et les relations des personnages. Le fait que l’on sache dès le début que Clément est mort, gâche un peu l’histoire.
Au contraire, le style d’écriture, le fait que les deux histoires se rejoignent, les points de vue différents des deux personnages à différentes époques qui se font écho par rapport à un même événement sont intéressants.
De plus, ce livre nous fait réfléchir sur les conséquences de la pollution. Il nous montre la dépendance par rapport à quelque chose qui nous détruit.
La couverture, représentant une sorte d’usine désaffectée est parfaitement en rapport avec l’histoire.
Au final, c’est un très bon livre.
Je n’ai pas accroché à ce livre, j’ai trouvé le rythme et l’histoire beaucoup trop lents. L’histoire des personnages était très touchante, mais la façon dont le livre est écrit la rendait presque banale. Il n’y avait pas assez d’action à mon goût.
Ce livre m’a particulièrement touchée. Outre le message délivré et l’histoire entrainante, l’écriture est tout simplement sublime. Le début installe directement la tension à travers la présentation de la famille. La mère morte, le père seul, l’oncle saoul. Et une petite fille qui attend tout de la vie. Alors que nous lecteurs, nous savons dès le début qu’elle ne recevra rien de bien. Comment pourrait-elle être heureuse dans ces conditions ? Voila la grande question que je me suis posée. Alors on attend de savoir comment elle va faire pour aimer vivre en dépit de sa situation. La voilà, cette tension, qui ne cesse d’augmenter au cours des pages. On se dit qu’elle ne peut pas continuer à croitre, que l’on ne le supportera pas, et pourtant grâce à Judith, on y arrive.
Une autre grande question me tourmente : Qu’est-il arrivé au père ?
Les éléments arrivent les uns après les autres, aboutissant en un gigantesque puzzle, avec un seul élément manquant : la mort. Cette mort promise par le titre, que l’on redoute, puis que l’on cherche. Cette mort qui m’a effrayée et m’a tenue en haleine durant toute ma lecture. On la fuit par attachement aux personnages, on l’attend par promesse non-tenue.
L’histoire n’est pas juste une fiction sortie d’un imaginaire. C’est un message délivré, une trace oubliée que l’on remet en lumière. Dans ce roman, on voit la vie des cités industrielles, les difficultés, les injustices, les horreurs. Et les manipulations. Metaleurop ne se sert des personnages du roman, tous sous sa coupe, que pour les bénéfices de ses actionnaires. Aucune autre intention que l’argent. La vie des personnages ne vaut rien, la preuve : les enfants, malades, qui vivent dans une ville toxique et malsaine. Pourtant, c’est leur ville, et ils l’aiment. Malgré tout, ils y sont attachés, ils sont d’ici, c’est leurs origines. Comme quoi, l’attachement à quelque chose ne vient pas forcement de sa beauté ni de sa valeur marchande, mais plus du collectif et de la propriété.
La séparation entre la ville et le reste du monde marque une différence de mentalité, de santé, d’avenir. D’un côté de la route, on se meurt en silence, de l’autre on évolue chaque jour. Et pourtant, les plus humains ne sont pas ceux que l’on croirait. Ce sont les plus pauvres, les plus démunis qui sont également les plus compréhensifs et touchants. Tandis que les autres, les « évolués » jugent et critiquent ces personnes qui se tuent au travail, pour espérer pouvoir survivre.
En bref, si vous êtes à la recherche d’une vérité brute mêlée à une histoire hypnotique avec un soupçon de tension et de frisson : je vous recommande vivement ce livre.