J’aimerais commencer mon discours par une citation de Harvey Milk, une militante transgenre héroïne des émeutes de Stonewall en 1969 : « Tous les jeunes indépendamment de leur orientation sexuelle et de leur identité méritent un environnement sûr et favorable leur permettant de réaliser leur plein potentiel». Luna, c’est le nom d’une jeune fille transgenre, elle avait 17 ans, ses amis disaient d’elle qu’elle était une fille remplie de joie, bienveillante et toujours optimiste. Et pourtant le 15 décembre dernier, elle s’est enlevée la vie, trois jours avant de commettre cet acte on lui avait interdit de porter la jupe qu’elle aimait tant mettre et qui voulait tant dire pour elle. Le harcèlement qu’elle subissait, seulement car elle était elle-même lui a enlevé la vie, elle avait pourtant tellement de choses à vivre et à accomplir. Cette détresse psychologique qu’elle vivait et qui touche beaucoup d’autres, quand va-t-on la voir? Quand le meurtre de nos adelphes va t -il s’arrêter ? Nous ne sommes plus tristes, nous sommes en colère, je prononce ce discours pour tous ceux qui sont partis, tous ceux à qui on a enlevé le droit le plus fondamental de l’humain. Nous sommes en colère d’être censurés quand nous essayons de faire valoir nos droits, d’être constamment moqués nous met en colère. Nous sommes en colère qu’on remette nos droits en question. Luna n’a même pas eu le respect qu’elle méritait et même après sa mort, certains ont continué d’utiliser le prénom qui n’était plus celui auquel elle s’identifiait. Je ne veux plus être en colère, je ne veux plus être triste, je veux la justice, je veux de la reconnaissance pour les 331 personnes qui comme Luna ont perdu la vie en 2019. Je veux la justice pour Shelby, Angie, Brandy, Ashley, Islan et tous les autres. Je ne veux plus qu’on utilise la divergence d’opinion pour excuser le meurtre de mes adelphes. La transphobie a tué, elle tue, et elle tuera toujours, mais il reste un espoir, l’espoir de l’unification, l’espoir d’un monde où chacun serait libre d’être celui qu’il est, l’espoir d’unir nos forces pour faire changer la honte de camp. La transphobie n’est pas un avis, c’est un délit.
Sacha Dezier, élève de 2nd Gt.