Les quelques 2000 habitants de l’île de Tikopia, une minuscule île volcanique située en Mélanésie, au milieu de l’océan Pacifique, maintiennent depuis 3000 ans un fragile équilibre social et écologique qui pourrait faire modèle pour le futur.
Tikopia, découverte vers 1606 par des Européens, de nouveau sous les feux des projecteurs, est habitée depuis près de 3000 ans, et depuis près de 3000 ans, peu de choses ont changé. Les habitants de cette île sont très respectueux de la nature, vivent en totale harmonie avec elle, et s’efforcent de la préserver le plus possible. Tikopia, très isolée par rapport au reste du monde(l’île la plus proche se situe à 130 km) semble avoir échappé aux ravages de la modernité : elle est très peu influencée par les modes de vie des Européens, même si, en 2013, une antenne téléphonique a été installée sur l’île. Pour autant, Tikopia résiste au mode de vie moderne, mais elle en subit les conséquences.
Du fait de son isolement, il est dangereux de sortir de Tikopia. Les habitants utilisent des pirogues, qui ne sont pas des bateaux sûres, pour une traversée très longue : il est donc rare que les gens sortent de l’île. Les importations sont très réduites, et limitées à de petites quantités de nourriture, pour pallier la surpopulation récente enregistrée sur l’île. Il est plutôt facile de trouver de la nourriture sur Tikopia : il est très simple de faire pousser des fruits, des tubercules ou bien des plantes; les habitants vivent également de la chasse et de la pêche. En cas de cyclone et de période sèche, les habitants se nourrissent de l’arbre à pain, et d’autres fruits comestibles. Pourtant, les ressources disponibles ne correspondent plus tout à fait à une population qui tend à augmenter (comme partout sur la planète). Avant l’arrivée des Européens, la régulation de la population se faisait au niveau des naissances. Certaines mamans pouvaient garder leurs enfants, mais les autres devaient les tuer à peine nés, ou bien avorter.
« Avant, nous subissions un cyclone tous les dix ans. Aujourd’hui c’est tous les deux ans. »
L’île est menacée par la montée des eaux et par le réchauffement climatique. Depuis 2002, les eaux ont recouvert deux mètres tout autour de l’île. Et les températures ont changée. En 2018, le roi de l’île, Ti Namo, s’est rendu pour la première fois (accompagné de cinq habitants habitants de l’île) en dehors de Tikopia pour parler du réchauffement climatique qui touche son île. Arrivé à Grenoble, il a présenté le film documentaire Nous Tikopia, sorti au grand public le 7 novembre. Immortalisée, en 1868, par Jules Verne dans son roman Vingt mille lieues sous les mers, l‘île de Tikopia apparaît dans le récent documentaire de Corto Fajal comme une utopie face au dérèglement du monde, un rêve tout proche surgi du passé, et un espoir déjà menacé.
Zélie Chantereau (5ème)
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Sources : fr.wikipedia.org , www.20minutes.fr, www.kaizen-magazine.com