Jeudi 5 février 2015, des élèves de 3ème du collège Georges Cabanis se sont rendus à Oradour-sur-Glane, puis au musée de la Résistance de Limoges, encadrés par leurs professeurs d’histoire, de français et d’allemand. Cette sortie a été organisée afin d’illustrer leur programme portant sur la Seconde Guerre Mondiale. Ils sont rentrés en chantant La Marseillaise, tels des soldats sur le front !
Le but premier de cette visite était d’apprendre. À Oradour, les élèves ont pu constater les dégats considérables liés au massacre datant du 10 juin 1944, le jour où tout a basculé. Ce lieu délabré, qui est complètement tombé en ruines, leur a permis de prercevoir toute l’horreur de la barbarie nazie : le vent glacial de la matinée n’a fait que renforcer l’effroi ressenti par tous. Nous avons également pris connaissance de l’indifférence de l’État français suite la tragédie, qui a mis bien longtemps à répondre aux attentes des familles des victimes.
L’après-midi au musée a été beaucoup plus scolaire : les groupes d’élèves devaient circuler librement dans les étages afin de remplir un questionnaire. Ce lieu était tout aussi instructif que le premier. Une salle est dédiée à De Gaulle et à une exposition d’affiches de propagande. Parmi elles, un dessin réalisé par le célèbre Salvador Dali. De nombreux articles traitaient de la Résistance et étaient illustrés par des objets ou des vêtements datant de cette époque.
La sortie a permis à tous de ressentir l’Histoire, et, surtout de semettre en situation, notamment à Oradour : certains se sont sentis oppressés au milieu de ce village, en passant devant l’école dévastée, en s’arrêtant devant ces plaques qui rappellent les métiers de tous ces hommes abattus dans les granges, devant la boucherie ou bien le café du quartier… Oradour semblait mort et, même si cela peut paraître insensé, le vent glacial qui soufflait dans les capuches, ce matin-là, ne faisait qu’amplifier cette impression de vide. Personne n’est resté indifférent en écoutant l’anecdote du boulanger qui, arrété par les SS, se souciait de la cuisson de son pain. Mais le lieu le plus marquant reste l’église : lieu emblématique, puisque c’est ici que nombre de femmes et d’enfants ont été brûlés et fusillés. Le souvenir le plus marquant est l’image des impacts des balles à travers les murs, qui paraissaient d’une taille démesurée! Tous les élèves ont pu se rendre compte de l’horreur du massacre, sur le lieu-même, à travers leurs propres yeux. Cette matinée leur a permis de comparer la réalité aux simples images que l’on retrouve dans les manuels scolaires.
Dans le musée, la Résistance et la guerre ont encore été concrètement illustrées: les élèves ont contemplé, bouche bée, un avion nazi qui s’était écrasé à Limoges. Des armes très variées étaient également enfermées dans des vitrines.
Cette journée a permis de cultiver le devoir de mémoire. En explorant ce qu’il reste d’Oradour et en prenant de nombreux clichés, chacun a, avant tout, raconté ce lieu à sa famille, et partagé son ressenti avec ses camarades, ses parents qui ont déjà visité ce lieu, mais également ses grands-parents, qui ont connu la Seconde Guerre Mondiale et qui ont ainsi pu exprimer leurs sentiments et leurs émotions.
Dans le bus du retour, on a pu entendre un coeur d’élèves chanter La Marseillaise et Le Chant des partisans (avec quelques incursions, aussi, du coté des années 80…). Ce travail de mémoire a également été stimulé lors de la réalisation de travaux portant sur Oradour dans diverses matières. Leur professeur de français a demandé à chaque élève d’écrire un poème pour parler de cela… De quoi dégivrer leurs neurones congelées par le froid!
Pauline MONS (3ème)