À moins de vivre sur la banquise (ce qui serait inconfortable : elle fond), au fond d’une grotte (ce qui serait inconscient : la terre gronde), ou sur la Lune (pour ceux qui suivent : je vous y est donné rendez-vous dans une autre chronique), vous le savez certainement : cet été 2024 se dérouleront à Paris les Jeux Olympiques et Paralympiques d’été. Cela fait 100 ans depuis la dernière édition en France. Alors, 100 ans, c’est beau, c’est rond, c’est symbolique. Mais voilà, je crois que je n’irai pas.
Non, j’irai pas, parce que je préfère aller aux Jeux de l’Amitié. Des jeux de l’Amitié? Qu’est-ce donc que cette chose décalée, cette périphrase absconse, ce bidule bizarre?
Vous aimeriez avoir des précisions? Ça tombe bien, j’en ai. J’irai aux Jeux de l’Amitié d’été, mais pas à ceux d’hiver, qui se dérouleront en 2026 (je le dis pour mes nombreux fans, pour la foule de mes admirateurs, pour les cohortes de mes supporters : je n’y serai pas, sur ces dates-là, je suis déjà pris, mais je ne dirai pas où à mes nombreux fans, à la foule de mes admirateurs, aux cohortes de mes supporters, car ils ont surement autre chose à foutre pendant l’hiver 2026). Par contre, en septembre 2024, je peux. J’ai d’ores et déjà pris mon billet d’avion pour Moscou, ainsi que mon ticket de train, pour Ekaterinbourg. Je ne vous l’avez pas dit : les Jeux de l’Amitié sont organisés par la Russie, voulus par Poutine, pensés par le Kremlin Là-bas, pas besoin de prendre une chambre dans un hôtel : mon ami Gérard (Gérard, oui, Gérard quoi! Depardieu, enfin : vous le connaissez, il a tourné dans un super reportage récemment), Gérard, donc, m’a gentiment proposé
de me prêter sa maison en Russie pour toute la durée des Jeux de l’Amitié. Si c’est pas un ami, ça! Si vous allez sur le site des Word Friendship Games, vous y trouverez tout le programme, avec un énorme compte à rebours : non, il ne décompte pas le temps restant avant la fin du monde, ni le temps restant avant l’annexion complète de l’Ukraine, ni le temps restant de la présidence de Vladimir, mais bien le décompte des ces jours, de ces heures, de ces minutes interminables qui nous séparent de la cérémonie d’ouverture, surement présidée par l’Ami de tous les amis qui s’y rendront.
Bon, je sais ce que vous allez dire : ne pas regarder les Jeux Olympiques 2024, ni les Jeux Paralympiques, alors qu’ils sont en France, dans mon pays… Oui, mais moi, j’ai envie de changement d’air, de nouveaux paysages, de perspectives géographiques ? En plus, en Russie, en septembre, il y fait très bon. Entre 8° et 17°, parfois même jusqu’à 27 ! Oui, je sais : la température est déjà descendue à -2. Et bien, je prendrai un anorak, et des pulls, et des moufles, et je devrais pouvoir arriver à suivre les épreuves tranquillement. Épreuves sans contrôles antidopage d’ailleurs : quelle magnifique preuve de confiance, de fraternité, d’amitié quoi! Cela montre bien que, depuis 2014, les athlètes russes ont suffisamment évolués pour ne plus être contrôlés inutilement. Voilà bien un exemple que nous devrions suivre, celui d’une Russie qui montre l’exemple de l’amour entre les peuples.
Camille Le CALONNEC (3eme)