A l’heure où nourrir tous les Humains devient compliqué, les inégalités sont très importantes (voir l’article sur la faim dans le monde) et que la souffrance animale pose question, un courant appelé véganisme est de plus en plus médiatisé et est souvent présenté comme un modèle de développement durable. Mythe ou réalité, nous allons tenter de faire un point sur la situation.

1. Qu’est-ce que le véganisme?

Beaucoup pensent à tort qu’ il s’agit d’un courant récent car nous en parlons fréquemment et librement dans les médias, avec notre entourage ou même dans nos familles, avec souvent quelques débats houleux tant le sujet divise.

En réalité, ce mouvement est apparu en Angleterre, en 1944, avec la création de la Vegan society par Donald Watson.

Selon le site Veganfrance.fr, une personne végane est une personne « qui exclut, autant que possible en pratique tout produit d’origine animale (végétalisme) et adopte un mode de vie respectueux des animaux (habillement, cosmétiques, loisirs)

Le mouvement vegan rejette donc les matières premières issues de l’élevage, de l’abattage, de la chasse et de la pêche. Ce mouvement peut s’inclure aussi dans l’antispécisme se refusant à établir une différence de traitement, de droit, de hiérarchie entre l’homme et l’animal.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Antispécisme

Ce mouvement connait un essor en Europe et aux Etats-Unis avec notamment des actions militantes et des lanceurs d’alerte comme l’association L214 qui ont fait connaître au grand public, des maltraitances animales scandaleuses. Ces actions ont choqué et créé le débat dans la sociétés et ont même en France fait évoluer la loi de février 2015 et celle de décembre 2021 avec une reconnaissance de la conscience et sa sensibilité animales,  une surveillance des abattoirs sur leurs bonnes pratiques. Les delphinariums devraient être interdits en 2026.

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A ce jour, selon planète végan, le pourcentage de Végan dans le monde est de 5% soit environ 375 millions de personnes. En France, il serait 90 000 environ.

 

2. LE VEGANISME AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT DURABLE

Le développement durable selon l’ONU est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des génération futures à répondre aux leurs.

Si aujourd’hui, 5% de la population a adopté le Véganisme, est-il possible qu’il ait un impact positif sur le développement durable ?

En réalité, il serait possible de réorienter les terres cultivables destinées à produire de l’alimentation du bétail vers des céréales pour l’alimentation humaine.

https://www.data.gouv.fr/fr/reuses/surface-cultivee-de-cereales-en-france-en-2020/

 

Selon le ministère de l’agriculture, la (SAU) représente 45 % de la superficie du pays. 40% des terres cultivables sont destinées à la production animale.

Cependant à l’échelle mondiale, tous les pays ne bénéficient pas de terres cultivables en nombre et ces zones sont souvent des zones en sous développement avec de fortes disparités d’accès à l’alimentation végétale ou animale.

Il existe une réelle tension sur la possession des terres agricoles. A ce jour, de nombreux pays riches et en forte extension économique et démographique achètent et exportent  les ressources agricoles à leurs profits au détriment des populations locales, souvent pauvres. En France, en 2016, la Chine a acheté 1700 hectares de terre agricole et exporte le blé produit vers sa population et bloque l’accès en augmentant le prix des terres agricole pour les agriculteurs français.

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La Russie, le Brésil , l’Inde et la Chine se livrent à une compétition pour l’achat des terres notamment à Madagascar, l’Ethiopie, la République Démocratique du Congo, la Tanzanie et le Soudan.

Ces pays pauvres ou moins puissants économiquement ne pourront plus avoir une alimentation indépendante sans élevage, ni accès aux céréales. Pour les peuples nomades ou pauvres, l’accès aux protéines animales est une question de survie n’ayant pas de ressources en terres ou en eau pour les cultures.

 

Concernant le réchauffement climatique, parle des GES

 

3. LE VEGANISME PAS TOUJOURS DD

Le terme « Végan » signifie-t-il que le produit est bio et écolo ?

Si le produit est 100% d’origine végétale, il n’informe pas le consommateur sur sa traçabilité. Les végétaux ont ils été cultivés sans pesticide ? L’appellation végan ne le garantit pas.

Vous pouvez acheter sur les sites végans des produits fabriqués ou produits très loin, avec une empreinte carbone parfois très importante avec des matières premières à fort impact écologique; avocats, noix de cajou ou de pécan soja. Végan, si on veut. Acheter local, c’est encore mieux.

Le véganisme a engendré, de fait, une nouvelle filière qui peut s’avérer polluante. Les fibres animales n’étant pas utilisées dans les produits végan, elles sont remplacées par du coton (culture intensive très gourmande en eau) ou par le polyester (produit synthétique nécessitant 1,5 kg de pétrole pour produire 1kg de fibre).

Nous remarquons que malgré le courant spéciste, il existe des produits alimentaires végans pour animaux de compagnie. Au regard du respect de l’animal, est-il normal que l’humain prive son chat ou son chien de son régime alimentaire naturel ? Un carnivore ou omnivore peut-il changer brusquement son alimentation sans carence ni conséquence pour sa santé ? La réponse est négative car des compléments alimentaires pour animaux de compagnie sont même conseillés et vendus dans les sites végans.

Outre l’alimentation végétale, on note l’apparition d’une véritable économie végane. Le véganisme devient un produit  commercial avec ses dérives. La multiplication des site internet de commerce végan le prouvent. Les produits sont ils pour autant, tous, de qualité ? Des produits totalement végan font aussi polémiques comme le CBD.

https://www.officialveganshop.com

Le mouvement végan réprouve l’existence de parc zoologique, de delphinarium ou d’aquarium. Si l’exploitation commerciale de l’animal fait débat, ces parcs ne font-ils pas aussi prendre conscience de la fragilité des espèces ? Ne contribuent-ils pas à la protection de la biodiversité (singes, reptiles grands mammifères) ? Tout ceci interroge.

 

   Le mouvement végan a le mérite de pointer du doigt la surexploitation animale pour l’accès à l’alimentation humaine et dénonce les maltraitances animales liées notamment à l’élevage intensif. Cette sensibilisation a des effets bénéfiques, nous comprenons mieux notre responsabilité alimentaire et avons pris conscience de la nécessité de s’impliquer dans une consommation animale responsable.

Cependant comme tout choix alimentaire, nous ne pouvons pas dire qu’il s’agisse là aussi d’une solution toujours éco-responsable et durable car ce mouvement nourrit lui aussi ses propres excès sur des ressources sur leur répartition pour la population mondiale avec des tensions géopolitiques de plus en plus fortes. Le consommateur doit rester vigilants si il veut rester dans une démarche de DD.

Nous n’avons pas réellement répondu de façon formelle mais plutôt soulevé une réflexion sur un sujet d’actualité qui est présenté comme une solution possible pour entrer de développement durable mais qui semble nourrir quelques contradictions aussi.

A chacun selon ses préférences alimentaires de faire si possible les meilleurs choix de consommation