Depuis quelques années, la seconde main rencontre un vrai succès auprès de la population, et ce, partout dans le monde. Comme son nom l’indique, on considère comme seconde main un objet qui a eu au moins deux propriétaires. Mais pourquoi ou contre quoi ce « mouvement » s’est-il développé, quels sont les problèmes les plus flagrants dans notre société, que permet la seconde main et n’y a-t-il que des bons côtés ?

 

I. La surconsommation

La majorité des achats de seconde main se fait sur internet (Rakuten, Vinted, Leboncoin...). Il faut donc faire attention à certaines choses :

– On peut acquérir un objet provenant de n’importe où, ce qui est plutôt pratique lorsque l’on cherche un objet spécifique. Il faut cependant limiter ces achats qui seront au long terme contre productifs de part leur moyen de transport. L’empreinte carbone est alors importante.

Graphique: Où l'achat de seconde main est-il le plus répandu ? | Statista

– Attention aux arnaques. Il est préférable de regarder les avis concernant le vendeur, histoire de se renseigner et vérifier que l’on recevra l’objet si on ne le reçoit pas en mains propres.

– Une forme d’arnaque : la falsification/contrefaçon d’objets. Vous pourrez certaines fois trouver des objets de grandes marques à bas prix : une bonne affaire au premier abord. Mais avant d’en faire l’achat, vérifier bien les caractéristiques de ces objets pour ne pas avoir de mauvaises surprises.

Ces achats peuvent naturellement se faire aussi en brocantes, manifestations devenues très fréquentes en France.

  Le problème le plus flagrant en terme de consommation est sans doute la vente de vêtements. Environ 130 milliards de vêtements sont consommés chaque année, dans le monde, ceJ’ai arrêté la fast fashion (et je ne m’en porte pas plus mal) qui produit 1.2 milliards de tonnes de gaz à effet de serre. Ce chiffre est le reflet de la société de consommation actuelle, dans laquelle on achète souvent, voire majoritairement, sans réfléchir aux conséquences de nos achats.

La fast-fashion, parfois surnommée « mode jetable », est d’ailleurs entièrement basée sur l’hyperconsommation, stimulée par les publicités, les magasins et enseignes qui,  avec leurs collections renouvelées tous les mois, proposant des vêtements peu résistants à des prix attractifs, encouragent  le consommateur à revenir très vite en magasin ou à commander en ligne.

L’industrie textile est une des plus polluantes.⇒

 

II. Les solutions face à la surconsommation

Plusieurs solutions sont possibles :

-l’upcycling (améliorer ou réparer par exemple de vieux vêtements remis en vente),

-le reconditionnement (réparer un appareil, électronique en général mais aussi électroménager, puis le remettre à la vente),

-privilégier la location à l’achat,

-la seconde main

Parmi elles, la seconde main est une solution simple et pratique pour éviter de produire encore plus de vêtements tout en évitant que des articles, souvent presque neufs, finissent jetés ou incinérés. Un article de seconde main vivra plus longtemps, réduisant alors son coût environnemental. En achetant de la seconde main, on achète moins impulsivement, et on réfléchit donc à notre impact environnemental par la même occasion. Vendu moins cher, il devient accessible à tous et toutes. C’est un avantage social très important.

On peut trouver des choses diverses : meubles, vêtements, literie, voitures, électronique, jouets, il n’y a pas grand chose qu’on ne puisse donner ou revendre (les livres font par exemple partis des objets les plus revendus), hormis les articles usagés et ne permettant plus une utilisation correcte ou qui sont hors des normes d’hygiènes et de sécurité. On peut même parfois trouver des articles neufs ! Acheter de seconde main créé même parfois un attachement à un objet, et lui rajoute une histoire, rendant l’acheteur d’autant plus heureux d’avoir trouvé ce qu’il cherchait.

Effectivement, la production d’articles à bas coût n’est pas sans impact sur l’environnement et les ouvriers du secteur textile. Comme pour la majorité de nos actions, ce sont les populations les plus précaires, de l’autre côté du globe, qui en payent les conséquences.

Fast Fashion May Be Cheap, But It Comes at a Cost

Prenons l’exemple de marques connues telles que Shein ou encore Zara, qui sont l’exemple même que choisir la seconde main et refuser la fast-fashion, c’est aussi lutter contre l’exploitation d’ouvriers/ères partout dans le monde. Il existe encore de nombreuses marques qui n’hésitent pas à exploiter enfants et femmes en les faisant travailler dans des conditions déplorables pour un salaire minime. Selon l’Organisation Internationale du Travail, 79 millions d’enfants entre 5 et 17 ans exercent un travail dangereux à travers le monde. Alors est-ce une si grande concession que de limiter sa consommation pour permettre à certaines personnes de mieux vivre ? D’autant plus lorsqu’il existe des alternatives telles que la seconde main ?

Acheter seconde main, c’est éviter à des tonnes d’articles réutilisables de finir dans des sites d’enfouissement chaque année. Par elle, on réduit la demande pour la production de produits neufs. Par ailleurs, plus un objet dure longtemps, plus son empreinte écologique diminue. On limite donc l’impact négatif sur notre planète. Moins de demande pour l’eau, le pétrole, des matières qui se font rares, ou encore le coton et on génère également moins de déchets.

La collecte, la réparation, la distribution et la revente créent des emplois, mais aide aussi de nombreuses personnes à obtenir des produits qu’elles n’auraient pas les moyens de s’offrir autrement. Donc, en donnant ou en achetant seconde main, on offre aussi un coup de main à des personnes qui en ont vraiment besoin.

Le marché de l’occasion a connu un véritable engouement ces dernières années. Vous pourrez en effet voir apparaître de plus en plus d’offres de seconde main dans vos magasins. Selon le rapport annuel de 2021 du géant américain de la revente Thred Up, le marché total de l’occasion pourrait atteindre 74 milliards d’euros en 2030 (84 milliards de dollars). Il devrait ainsi dépasser et même doubler le marché de la fast fashion !

Un engagement | Trifyl

 

De nombreuses boutiques se tournent donc désormais vers le modèle de l’économie circulaire en proposant des articles de seconde main.

Acheter dans ces magasins permet de favoriser le commerce de proximité et de participer à l’économie locale.

En effet, au sein d’une économie qui tourne autour de la surconsommation, les rythmes de production sont hallucinants: selon l’Agence de la Transition écologique (ADEME), entre 2000 et 2015, la consommation de vêtements a progressé de 60%, pourtant, chaque article voit sa durée de vie diminuer.

 

 

L’impact environnemental d’un vêtement issu de la fast-fashion est malheureusement alarmant :

  • On considère qu’un jeans peut parcourir jusqu’à 65 000 km du champ de coton au magasin de vente.
  • La production d’un jeans et d’un tee-shirt en coton conventionnel nécessite une quantité d’eau phénoménale, correspondant environ à 13 ans « d’hydratation ».

Ces chiffres montrent l’importance colossal de consommer mieux et moins tout au long de l’année, en se tournant notamment vers la seconde main. Presque n’importe quel produit existe déjà et n’attend que vous pour le récupérer. Alors autant aller le trouver dans une friperie, une brocante, ou encore au marché ! En faisant cela, vous évitez la création d’un nouveau produit, et donc une nouvelle atteinte à la planète. Evidemment, rien ne vous empêche par la suite de faire de même, poursuivant alors l’initiative de lui donner une vie supplémentaire.

 

III. Ne pas oublier de donner…

Il est important de penser à des personnes qui auraient besoin ou envie de certains objets, mais qui ne peuvent pas se le permettre. C’est pourquoi revendre à un moindre prix c’est bien, mais il faut garder à l’esprit que certaines associations notamment, ont besoin de ces objets pour permettre le bonheur d’autres individus. Les objets les plus représentatifs sont notamment les jouets que vous pouvez recycler en les donnant à une joujouthèque, une bibliothèque, l’école de quartier, une garderie, un centre de dons ou à une connaissance. Vous voyez, il y a également de multiples possibilités pour faire un don, et donc une bonne action.

Boîte En Carton Avec Des Vêtements De Don Et Différents Objets Sur Bois ...La seconde main se trouve partout : dans les centres de dons, sur les réseaux sociaux, sur les sites seconde main, ainsi que de nombreuses boutiques, friperies qui ouvrent leurs portes, mais aussi en brocantes. Une multitude de choix s’offrent à vous. Le plus simple est de commencer pas regarder dans votre ville.

Quelques exemples en Creuse:

En conclusion, la seconde main, c’est donner une « deuxième vie » à un article en lui permettant de trouver un nouveau propriétaire. En effet, elle est la meilleure alternative : pourquoi garder des objets qui ne nous serviront plus ou, pour certains, seront jetés ?

Son essor est inexorablement très positif, mais il ne faut pas en abuser : la seconde main doit permettre une meilleure accessibilité aux produits, réduire l’impact environnemental, réduire la surconsommation et améliorer notre pouvoir d’achat mais il ne faut pas oublier de faire dons de certains objets, pour permettre le développement d’associations offrant de l’aide ou des services à des individus qui méritent tout autant de posséder certains produits.

L’Organisation des Nations Unies, créée en 1945, a mis en place, non sans mal, en septembre 2015, 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) pour fixer des paliers à atteindre avant 2030.

Nouveaux outils pédagogiques sur les ODD - Centraider

Les ODD concernés  en lien avec cet article sont:

  • Les ODD 1, 2 et 3, en effet la seconde main ainsi que le don permettent à la population de faire des économies considérables leur permettant de sortir peu à peu de la pauvreté et d’améliorer leur qualité de vie ainsi que leur santé
  • L’ODD 8, la seconde permet de réduire le nombre de travailleurs exploitées
  • L’ODD 10, il est possible de faire des dons à destination de l’étranger ou dans nos associations locales, limitant peu à peu les inégalités dans le monde
  • L’ODD 12, la seconde main est en elle même un moyen de consommation durable
  • L’ODD 13, la seconde main limite la production intensive et par conséquent les émissions de gaz qui réchauffent notre planète

 

Je termine en vous rappelant qu’il est important de faire bouger les choses dès maintenant car « Il ne faut jamais attendre une minute pour commencer à changer le monde » (Anne Frank).

En effet, « Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde » (Mahatma Gandhi).

Louisa