Cela fait désormais 2 semaines que je suis, comme 1,7 milliard de personnes, confinée chez moi. Alors que je désespère de passer mon 14 e anniversaire dans ces conditions, quelque chose d’autre est survenu : depuis longtemps, il m’arrive d’apercevoir des écureuils, gambader dans le jardin, grimper aux arbres. Mais, étant toute la journée en cours, je ne les apercevais que rarement. Maintenant que j’occupe la maison 7j/7 et 24h/24, je ne cesse (ainsi que mes proches) de les voir et cela m’a inspiré la réflexion suivante : ce n’est pas qu’ils sont là plus souvent, ils sont là comme avant, c’est simplement que, comme nous sommes là aussi, nous les voyons ! Dans ma famille, on les appelle d’ailleurs depuis toujours des « Tommy », ne me demandez pas pourquoi…
Depuis, ma principale occupation est de guetter à travers les fenêtres, le moindre bruit ou mouvement de branches, de feuilles. Cela m’a d’ailleurs rendue complètement paranoïaque : par exemple, l’autre jour alors que nous avions conclu que les écureuils étaient partis, après une brève apparition dans la journée (donc plus rien à regarder…), j’ai vu une branche bouger et me suis exclamée : « Il y en a encore un ! Revenez, il est toujours là ! ». Toute la famille rapplique, croyant avoir gagné quelques minutes de spectacle en plus, et tous fixent la branche que je pointe du doigt. Mon père fait alors une remarque très pertinente, qui m’a fait réaliser à quel point le confinement avait fait des ravages sur moi : « Ça, c’est un oiseau… ». Déception générale, le public quitte la salle et je me retrouve seule face à la fenêtre, cherchant malgré tout un quelconque Sciurus vulgaris (oui oui, j’ai cherché le nom scientifique de l’écureuil roux, une preuve de plus sur l’étude que je mène, seule, sur les ravages du confinement sur mon cerveau), mais rien, juste deux gros pigeons qui se disputent une miette.
Pour conclure, je vous propose les conclusions de mon étude sur les conséquences du confinement sur mon cerveau :
- Des hallucinations visuelles et auditives
- Une tendance irrépressible à crier pour exprimer l’émotion de la surprise (une source interne à ma famille nous a aussi confié qu’une évolution de cette conséquence pourrait s’étendre à d’autres émotions telles que la colère ou la joie incontrôlée)
- Une obstination à croire des choses déraisonnables (ex : croire que l’écureuil est encore là, alors que 3 personnes vous ont bien confirmées qu’il était parti, et que vous-même, vous ne le voyiez plus…)
Lana Viers (4ème)
Source image : attention ceci n’est pas un montage, l’image provient de ma photothèque personnelle ! Eh oui, à force de passer mes journées à la fenêtre, j’ai fini par avoir une belle prise !