Essentiellement vôtre

Novembre 2020 : Crise sanitaire, nouveau confinement, nouvelles mesures… Le gouvernement appose allègrement son tampon NON ESSENTIEL sur des produits, des professions, des personnes… avec des conséquences parfois dramatiques ! Par contre, pas de chance pour les ados, le retour au collège est, paraît-il, ESSENTIEL !

En ces temps de crise sanitaire, tout est pensé pour lutter contre la propagation de ce satané virus Covid 19, et le gouvernement fait apparemment de son mieux. De nouvelles mesures ont été promulguées sur les déplacements, les rassemblements, le travail, ce qui est fermé, ce qui reste ouvert, ce que l’on peut faire, ce qui est interdit…sous peine d’amende, voire d’emprisonnement ! Bon, on pourrait se croire revenus en 1940, sous le régime du Maréchal, mais c’est pour notre bien, nous dit-on !

© Félix – Charlie Hebdo 06/05/2020

Or, quand on regarde de plus près ces nouvelles mesures, on s’aperçoit que les mots « esssentiel », « non essentiel » sont un peu mis à toutes les sauces : commerces, produits, voyages, déplacements, éducation, économie, le gouvernement décide de tout ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas. Mais avec une logique qui, pour l’instant, nous échappe (normal, me direz-vous, on n’a pas fait l’ENA, du moins pas encore!) : petits magasins fermés, grandes surfaces ouvertes ; petits restaurants fermés, Mac Do ouverts ; bibliothèques et librairies fermées, Amazon ouvert ; promenades restreintes, chasse autorisée ;  universités fermées, écoles et collèges ouverts… On y perdrait son latin, si on en avait fait !

Alors, nous, adolescents,  devrions nous réjouir :  scolarisés en collège, nous voilà autorisés à / sommés de / contraints à retourner à l’école car aller au collège est ESSENTIEL! Certes, mais pour qui ? Le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, a fait part de son inquiétude sur les conséquences d’un nouveau confinement pour les enfants, et a réaffirmé sa volonté d’ « éviter le décrochage scolaire induit par les fermetures d’établissements ». On vous rassure Monsieur le ministre, on décroche, même quand ils restent ouverts!

Arguments pédagogiques, psychologiques,sociaux, tout y passe ! Au fond,il y a sûrement un peu de vrai dans tout ça… Mais, soyons francs : était-il vraiment ESSENTIEL de nous renvoyer à l’école, Jean-Michel ? Vous auriez pu nous demander notre avis, non ? Faire un sondage ?Ne souhaitez-vous pas aussi qu’on vous dise ce que l’on pense de votre  « protocole sanitaire renforcé »? Si le Petit Prince de St Exupéry était interviewé à BFMtv, aujourd’hui, il répondrait encore : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux». Et il aurait raison, car, dans toute cette histoire, dans ces décisions, ces mesures, ces restrictions, ces interdictions, ces injonctions de notre gouvernement, ça manque un peu de cœur…

Le Sujet du Bac Philo 2021 © blagues-et-dessins.com

Au premier confinement, nous, enfants, adolescents étions montrés du doigt et devions être absolument confinés, quasiment mis en quarantaine car, a priori, « porteurs », « transmetteurs » en puissance ! Là, au deuxième confinement, nous voilà « blanchis » et sommés de sortir ! Enfin de sortir… juste pour aller au collège !  Pas de sorties entre amis, pas de virées au skate-park car, manque de chance, à plus d’un kilomètre de notre domicile ! Donc, collège-maison, toute la semaine, dans la joie, la bonne humeur et la motivation, qualités bien connues de tout adolescent qui se respecte !

De plus, nous sommes, parait-il, a priori, peu contaminables, plus résistants, avec une très faible mortalité face au virus…(si, si, ce n’est pas encore prouvé, mais…) donc, soyons sages et disciplinés et retournons à l’ ESSENTIEL, le vôtre, et allons gaiment retrouver nos masques, nos gestes-barrières, nos distances de sécurité, notre distanciation si facile à conserver au sein du collège, des couloirs, des classes, du self, si facilitatrices des bons apprentissages, et chantons en cœur, sur l’air bien connu de l’amie France : « Sacré…Jean-Michel! ».

Léonard LOMME, pour le texte (3ème)

Lana VIERS, pour le Pioupiou (3ème)

Source d’information : who.int, education.gouv.fr, humanite.fr