Un roman épistolaire particulier, et particulièrement émouvant : Oscar et la dame rose, paru en 2002, est une petite perle commise par Éric-Emmanuel Schmitt, dramaturge, nouvelliste, romancier et réalisateur de cinéma.
Oscar, malade d’un cancer de la moelle osseuse, est à l’hôpital. Il sait qu’il va mourir, et cela lui fait peur. Cependant, il a rencontré Mamie-Rose, une « [hi]dame en rose[/hi] » ((L’association « Les Blouses Roses » lutte contre la solitude des personnes agées et des malades, enfants et adultes : www.lesblousesroses.asso.fr )) qui divertit les enfants à l’hôpital, et dont il est très proche. D’autant plus proche qu’Oscar pense que ses parents l’ont trahi, parce qu’ils n’ont pas eu la force de lui annoncer qu’il allait bientôt mourir… Mamie Rose, elle, affronte la réalité : elle lui propose alors d’écrire à Dieu pour se libérer, mener une sorte de journal intime. Pour chaque lettre, il aura le droit à un vœu. Oscar n’aime pas écrire, ne croit pas forcément en Dieu, mais, dans un premier temps, pour faire plaisir à sa nouvelle amie, va se forcer à rédiger, avant de se prendre totalement au jeu. Surtout quand Mamie-Rose va lui proposer de passer par toutes les étapes d’une vie, en douze jours…
Écrire à Dieu, pour lui raconter sa journée et lui demander de réaliser un voeu, n’est pas commun, car personne ne répond à Oscar. Pourtant, quelque part, on sent une réponse, qui apparaît et se fixe dans la tête du garçon : des sentiments et des idées, dans son esprit, qui l’aident dans sa fin de vie difficile.
Ce livre fait énormément réfléchir sur la vie, la mort et la maladie. Il est aussi très émouvant, car l’enfant va vivre une vie entière, avec ses amitiés (l’inoubliable Popcorn, faiseur d’embrouilles), ces joies, ses amours (le mariage avec l’étrange Peggy Blue), et ses peines, en tellement peu de temps…
L’auteur navigue à merveille entre le langage familier de l’insouciance et la juste écriture d’une voix soutenue. Cela est fascinant car, quand on commence le livre, et qu’on entend tous ces noms d’oiseaux, on ne s’attend ni à une telle justesse, ni à une telle vérité dans un aussi petit livre…
Célia Chabassier (4ème)