La proposition de loi de « sécurité globale », qui prévoit, dans son article 24, de pénaliser la diffusion d’images ou de vidéos des forces de l’ordre, menace le travail des journalistes et la liberté de la presse. Depuis son vote, le mardi 20 novembre, à l’Assemblée nationale, la loi suscite diverses polémiques et oppositions.
La loi de »Sécurité Globale » est un texte qui a été proposé à l’Assemblée nationale le 20 octobre et votée le 20 novembre 2020. Elle a pour but de protéger ceux qui nous protègent, les policiers, lorsque ceux-ci sont notamment jetés en pâture sur les réseaux sociaux. Elle prévoit de pénaliser d’un an de prison et 45000 euros d’amende la diffusion de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » de membres de forces de l’ordre en intervention, quand elle porte atteinte à leur « intégrité physique ou psychique » a déclaré le Ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin.
Les défenseurs des libertés voient en cette loi une atteinte à la liberté d’informer. En effet, c’est grâce aux caméras piétons ou aux photos et vidéos des journalistes, et aux réseaux sociaux (Instagram, Tweeter, Facebook), que certains faits ont déjà été portés à la connaissance de l’opinion publiques et jugés : le délogement par la police de migrants sans abris fait avec une violence inouïe va, par exemple, permettre de sanctionner les policiers concernés. La privation de ce type d’informations est donc vue comme une atteinte à la liberté, à l’égalité et à la justice.
Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur, s’émeut de cette violence, mais déclare que cette loi vise à protéger autant les policiers que la liberté de la presse, en précisant que ce n’est pas un système contre un autre. Mais, considérant que ce projet de loi met en cause les fondements de la démocratie, les opposants durcissent le mouvement : des milliers de personnes, partout en France, ces amedi 28 novembre (500 000 personnes, dont 46 000 à Paris) ont manifesté pour dénoncer le caractère liberticide de cette loi. Ils réclament le retrait du texte qui, selon eux, contient de nombreuses atteintes à la liberté d’informer mais aussi au droit de manifester, au principe d’égalité, à la liberté de la presse, dans un contexte où, ces dernières années, la répression s’est accentuée notamment contre les jeunes, les gilets jaunes ou les militants des syndicats.
Suite aux manifestations contre cette loi dont l’article 24 porte atteinte à la liberté d’informer, le gouvernement propose une réécriture de cet article, mais rien n’est encore fait. Cela entraînera encore bien des tensions et des débats.
Bastien MOURIGAL, pour le texte et le Pioupiou (4ème)
Sources d’information : lepoint.fr, lemonde.fr, leparisien.fr