Haro sur le PQ

On entend cette phrase un peu à toutes les sauces, en ce moment, pour essayer de voir du positif dans cette situation de confinement : « Cela nous permettra aussi de réfléchir à notre mode de fonctionnement… ». Pourquoi attendre, on a du temps, en ce moment : réfléchissons!

Des sujets de réflexion, il y en a un par minute qui me traverse l’esprit! Comment se fait-il que les gens aient stocké en priorité du papier toilette? Alors même qu’on pouvait craindre ne pas avoir de nourriture en abondance, ce qui aurait, de fait, réduit considérablement la consommation des petites feuilles blanches? Pourquoi autant de gens font du footing dans des tenues très voyantes alors qu’il n’y a plus aucune voiture dans la rue, ni aucun cycliste, ni aucun piéton? Pourquoi autant de gens font-ils du footing, d’ailleurs? Qui sont ces gens qui passent aux informations, avec le visage masqué, pour nous dire qu’ils savent, eux, de quoi ils parlent?

Mais, comme je suis toujours professeur de Français (mes pauvres élèves le savent : un prof, ça a la peau dure!), j’ai surtout réfléchi à la manière de faire travailler tout mon petit monde. Dire qu’ils pestent toute l’année : « Monsieur, pourquoi on fait du numérique? C’est dans les programmes? »! Évidemment que c’est dans les programmes, mais je pourrai maintenant leur répondre : « On fait du numérique parce que c’est ce qui vous a permis de pouvoir continuer à travailler presque normalement! ». Bon, je ne sais pas si je vais utiliser cet argument, quand je les reverrai : je risque prendre un coup de clavier…

© www.amazon.fr – Inutile de cliquer sur le lien : ils sont en rupture de stock, mais cela donne un élément de réponse à cette « razzia sur le PQ »

Alors, entre deux lectures, un travail de correction, la création d’un Pioupiou et l’analyse logique d’une phrase (c’est l’accrobranche grammaticale), j’ai pensé leur faire rédiger un billet d’humeur sur leur confinement, pour qu’ils puissent prendre la parole, expliquer ce qui leur traverse l’esprit (j’en entends déjà certains me répondre : « Rien. »), prolonger le lien, et faire du Français. D’ailleurs, je me demande si je ne vais pas leur demander de m’expliquer le titre de mon billet d’humeur, avec une petite récompense (compétences HDA du D.5), et un indice (« vous devez travailler sur la frise culturelle, non? Alors vous avez la réponse!)

Philippe MATHIEU