Il arriva à l’entrée du parc, descendit et prit une mallette de plastique noir. Il marchait en direction de la lumière des gyrophares qu’il distinguait, au bout du chemin. Il scrutait les alentours : il était minuit, le froid et les arbres dans la pénombre de la nuit le mettait mal à l’aise.
Il portait un chapeau melon, un blouson en cuir usé sur lequel était plaqué un badge gravé « SMITH » en lettres d’argent. Il arriva enfin. Devant lui, un cadavre gisait dans la boue.
– Quel âge ? demanda-t-il,
– Vingt-quatre ans, sexe masculin, lui répondit le policier à côté de lui.
Une troupe de scientifiques se mit à examiner le corps en décomposition. Le cadavre semblait être là depuis quelques jours. Il n’était pas intact : la tête devait pourrir ailleurs… Un agent lui débita l’explication attendue :
– Officier Smith, nous avons découvert le corps il y a deux heures, mais comme vous le voyez, il n’est pas complet… Une brigade est à sa recherche.
Il ne répondit pas, ouvrit sa mallette, sortit son appareil photo et prit quelques clichés de la scène de crime. Toute cette mise en scène lui rappelait un meurtre commis quelques semaines auparavant : une jeune femme retrouvée dans les mêmes circonstances. Il remballa sa mallette lorsqu’un brigadier cria au loin : « On l’a trouvée ! La tête ! Par ici ! » Smith regarda une dernière fois le corps de la victime et murmura : « On doit trouver le malade qui a fait ça…».
Thomas Rosa (3ème – 2011/201)