Le rancard tourne au calvaire!

C’est l’histoire d’une jeune fille pauvre que je veux vous raconter. Cette jeune fille s’appelait Robine. Ce matin-là , elle était au marché où elle tenait un stand, comme tous les dimanches. La matinée passa sans que personne ne pose les yeux sur ses livres.

Soudain, un jeune homme, très beau, arriva, il lui acheta trois livres. La jeune femme, souriant :

–  Je vois que vous êtes d’une beauté immarcescible! Lui dit-il d’une voix sibylline.
–  Merci , vous n’êtes pas Sir Holdric,par hasard, ui répond-elle, pour le flatter et lui montrer que tous le connaissaient.
–  Oui ,c’est moi ,ma chère puis-je vous inviter à diner ce soir, dans mon château?

Elle accepta le rendez-vous,à vingt et une heures tapantes. Le fils ,tout heureux, alla voir sa mère et lui expliqua toute l’histoire.
–  Mais mon fils, tu n’as pas honte d’inviter une roturière? dit la mère, interloquée.
–  Non, mère, cette femme est très belle! lui répond-il sèchement.

La mère lui fit comprendre que les pauvres n’étaient pas des gens bons. Mais le fils n’en avait rien à faire. Le discours de sa mère terminé, il alla à son château où il prépara tout, dans les moindres détails, pour séduire la jeune fille.

Il était vingt et une heures, moins cinq minutes : Sir Holdric s’impatientait. Il attendait, mais il voyait bien que le temps passait. Il attendit ainsi jusqu’à vingt et une heures quarante-cinq minutes, comprenant alors que la jeune femme pauvre ne viendrait pas. Il alla voir sa mère et lui dit :
–  Vous aviez raison,  mère, cette roturière m’a posé un lapin!
–  Tu vois, nous ne pouvons pas faire confiance à cette catégorie de personnes… Mais,dis-moi , elle n’a même pas les moyens de s’acheter une patte ou la queue de ce lapin?
– Ce n’est pas une question de moyens, mais de loyauté, de volonté! lui répondit-il, très énervé.
– Voyons mon fils quelle mouche t’a piquée?
– Mère je ne vous parle pas mouche, ni de toute autre bestiole, mais du lapin qu’elle m’a posé!
– Je persiste à ne pas comprendre comment cette fille a pu te poser un lapin qu’elle n’a pas pu acheter? Et comment t’a-t-elle posé ce lapin, si elle n’est pas venue?
– Mère! vous êtes sourde ou quoi ?
–  Comment oses-tu me parler sur ce ton?

La mère s’emballa, son fils la croyant folle la fit enfermer, et tout ça, à cause d’une jeune fille pauvre qui n’est pas venue au diner parce qu’elle n’avait pas de robe à se mettre…

Kévin Laplasse (5ème – 2011/2012)

Les Expressions imagées