Éphémère

« Aujourd’hui ma vie commence »

Cette phrase résonne en moi comme une mélodie lancinante, une phrase mélancolique qui s’accroche à moi, dont je ne peux ignorer la présence.

Aujourd’hui je nais, je vais pouvoir découvrir la vie, la vraie, celle qui vous emplit d’un bonheur inégalable.

Le soleil se lève, je pars à la recherche des merveilles de la nature. Je traverse la ville, ses innombrables immeubles, ses tours plus grandes les unes que les autres.

Pascale Montandon

Après un long chemin, j’arrive à la hauteur d’un parc, vaste et joliment entretenu : beaucoup de monde vient s’y promener, s’y reposer. J’entre par un grand portail en fer, sur lequel un écriteau est vissé. Le nom du parc y est gravé : «  L’Ephémère ». Un nom qui lui convient à merveille : il a la forme de ces insectes aux ailes transparentes.

Entré dans ce lieu féérique, je m’en vais sentir le parfum des fleurs aux milles couleurs. Leur odeur fait naître en moi une vague de plaisir ; c’est la première fois que je ressens cela. Je pense que je ne découvrirais plus jamais d’autres arômes aussi savoureux. Je m’éloigne des fleurs pour me diriger vers des géants verts et marron : les arbres. Le vent fait virevolter les feuilles, c’est magique. Je tourne autour de leurs grands troncs, quand un grattement me parvient au dessus de ma tête. Levant les yeux, j’aperçois un petit animal au poil roux. M’avançant vers lui, je reconnais un écureuil. Ma bouche dessine un sourire : je m’amuse et cela me fait du bien.

M’éloignant des arbres,  j’atteins un lac. L’eau qui le recouvre est d’une clartée éblouissante. A sa surface, le soleil scintille, faisant ressortir la couleur limpide du liquide. M’approchant du bord, j’observe mon reflet, celui-ci me fascine. Le fait que ce soit moi est une chose que je n’arrive pas à croire, l’eau est si pure, je suis surpris de la couleur de ma peau, faisant ressortir mes yeux.  Je regarde le ciel et vois que le soleil a presque disparu. Un pincement au cœur grandit en moi: que le temps passe vite quand on s’amuse…

Soudain un tressaillement me parcourt. À cet instant, la vérité surgit comme une évidence. Le soleil est parti : je m’écroule.

 

Sur son banc habituel, une grand-mère s’est installée pour nourrir les pigeons. À la tombée de la nuit, elle s’apprête à rentrer chez elle, quand une  chose légère tombe sur ses genoux. Elle la prend dans ses mains.

Les ténèbres viennent de se réveiller, un papillon est mort. Ephémère.

Ombeline Piednoel (3ème – 2008/2009)

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