Ernestine Chasseboeuf
2 boulevard Henri 2 Jouvenel
Dans Brive
A M. Marc Lévy
Avenue Jean-Jacques Rousseau
Dans Paris
Cher Monsieur Marc Lévy,
Après avoir refermé un de vos livres, Voleur d’ombres, je suis passée devant une boutique de pantalon qui faisait l’étalage de jeans portant votre nom : je me suis décidée, je suis entrée, j’ai réussi malgré mon grand âge à en enfiler un (même si la vendeuse a voulu me refiler un truc pour vieux, du « temps des cerises ») et je l’ai réglé à la caisse… Rien à voir avec le prix de vos livres! Avec un seul de ces pantalons, je pourrais m’acheter tout un rayon de livres à la Fnac! C’est pas un reproche que je vous fais : la marchande m’a expliqué que le pantalon avait des trous exprès, que vous les usiez vous-même pour m’éviter de le faire. Tout ça doit prendre du temps, tout ça a un prix, je veux bien le croire.
Mais ça m’a donné à réfléchir, à propos du prix de vos livres : c’est pas payé le même prix? Ou bien vous mettez si peu de temps à les écrire que ça coûte si peu cher? Peu importe : une telle somme pour une liquette qui est déjà déchirée de partout et ne me durera que l’hiver, comparée aux quelques sous pour acheter votre prochain livre qui me durera tout le reste de ma vie, aucune hésitation : je vais de ce pas chercher votre nouveau bouquin qui s’appelle, je crois, « et si c’était à refaire« , et je vous dis tout net que, pour le jeans, si c’était à refaire, j’irais plutôt acheter une jupe à la mère Berthe, qui tient sa boutique au marché du jeudi!
J’espère que ma lettre vous trouvera de même,
Ernestine Chasseboeuf
Marine Viard (4ème)