Cher Père Noël,
Je suis le dernier de la fratrie des trois petits cochons. Alors voilà, c’est Noël, et, sachant cela, je me suis dit que je pouvais écrire tout envoyer une liste de cadeaux un peu particuliers, c’est vrai, mais tu es le père Noël, n’est-ce pas?
Bon, ne tournons pas autour du pot, et venons-en au fait : j’ai un énorme problème (un peu comme mon ventre…) : tu sais bien que dans toutes les histoires qu’on nous raconte, c’est un peu la même chose : le chevalier est toujours courageux, costaud, blond, et séduisant, il se lance sur sa fière monture, armée d’une formidable épée étincelante, et affronte, sans même transpirer, les dangers les plus invraisemblables. Il terrasse des dragons et brave la nature hostile (c’est ce que fait mon copain Jean, dans La Belle au Bois Dormant, dans l’histoire, parce qu’en vrai, je le soupçonne plutôt armé d’un sécateur…) et n’hésite pas à mettre sa vie en péril pour sauver une belle inconnue.
Et nous, les cochons, dans tout ça ? Nous sommes la risée du lecteur dans tous les comptes : on nous décrit peureux, stupides, et un peu grassouillets. On est juste bons à finir dans le ventre du loup pour faire peur aux enfants. Eh bien moi, je veux renverser tout ça, je veux avoir un corps de rêve et un mental d’acier. Je voudrais, cher Papa Noël que j’adore, avoir un mot de ta main pour pouvoir m’engager dans l’armée, me battre corps et âme sur le front, devenir le héros des nouveaux contes. Je veux que tous les enfants disent : » Oui, c’est encore Don Queue en Tire-Bouchon qui va sauver la princesse! »
Bon, c’est vrai aussi, voilà, je dois bien avouer, j’en pince un peu pour Blanche Neige… C’est un peu pour cela que j’aimerais avoir une superbe musculature : ça la changerait de ses nains…
Alors si tu pouvais penser un peu à moi cette année, et ne pas m’amener, comme d’habitude, mon colis de chaussettes, mais un bel uniforme de héros!
Ton ami grassouillet, mais plus pour très longtemps…
Apolline ROUANET (3ème)