Autrefois, sur la planète Terre, vivait une famille corrèzienne assez pauvre. Les parents avaient une fille âgée de sept ans, très intelligente et spirituelle, et passionnée de bricolage. En ce temps-là, les roues des véhicules étaient carrées, car le monde était tout de travers : aucun endroit n’était plat. En effet, les hommes n’aimaient pas les courbes, ils avaient déformé les routes pour qu’il n’y ait que des pentes et des côtes, ils avaient aussi transformé la végétation ainsi que les nuages, pour que tout ce qui existe ait au moins un angle droit. Donc les roues carrées étaient bien utiles, car le contenu de la charrette n’était pas bousculé dans l’habitacle et ça ne se cassait pas.
Mais voilà, un jour comme les autres, le sol trembla et les vitres se brisèrent, toutes les pentes et les côtes devinrent plates : la nature était en train de se venger des hommes qui avaient industrialisé la planète. Ces derniers se rendirent bien vite compte que ça leur était impossible de circuler dans ces conditions, sachant que les roues carrées n’avançaient pas sur le plat et créaient d’énormes bouchons le long des routes.
Alors, les officiers de justice n’autorisèrent plus la libre circulation des véhicules et lancèrent un appel désespéré à la population : « Celui ou celle qui trouve la solution pour se déplacer dans notre malheureux monde aura le devoir de venir se présenter au palais de justice le plus proche et gagnera une importante somme d’argent en guise de récompense. »
La semaine suivant l’appel, de nombreuses personnes attirées par la récompense se présentèrent, mais leurs inventions ne donnèrent aucun résultat. Toutes sortes de formes géométriques encombraient l’esprit de l’humanité : des triangles (mais bien trop dangereux à cause de leurs angles qui volaient en éclats), des losanges (mais cela basculait trop brutalement et n’allait toujours pas assez vite) ; aucune proposition ne convenait à la situation. En effet, personne n’avait pensé aux roues rondes, car ce n’était pas une forme connue par les hommes (ils n’aimaient pas les courbes). Pendant plus d’un mois, les recherches continuèrent, en vain.
Un jour, la jeune corrèzienne eut un exercice à faire pour son école dans lequel elle devait associer des noms et des adjectifs qui commençaient par la même lettre et qui avait un rapport. Elle décida de chercher dans le dictionnaire à la lettre « r » et de relever l’adjectif et le nom le plus proche. Elle trouva « rond » et « rondin », elle lut l’exemple de « rondin » et eut un déclic : si elle sciait les coins des roues carrées, les roues seraient rondes et rouleraient parfaitement sur les routes plates. Elle essaya son idée sur la charrette de ses parents et le résultat ne laissa plus aucun doute, elle avait trouvé la solution pour le monde entier !
Après la révélation, elle se rendit au palais de justice de son village où elle fut accueillie chaleureusement. Elle présenta son idée qui fut acceptée. Peu de temps après, elle reçut sa récompense élevée à un million de pièces d’or et vécu, avec sa famille, riche et célèbre jusqu’à la fin de ses jours.
Si bien que les roues sont rondes !
Alexia PEYRARD (6ème)