Le Monstre d'Afrique

Il y avait très longtemps, une famille vivait au bord de la mer, en Afrique, vers le sud, avec un petit garçon qui s’appelait Noah. Ils étaient très heureux, et pouvaient subvenir à tous leurs besoins essentiels.

Mais, un jour, il ne resta plus rien à manger, plus aucune plante pour guérir les blessures, plus assez d’eau pour étancher la soif. Il ne restait plus rien ! Personne ne comprenait ce qui s’était passé… Alors, Noah décida de partir à l’aventure pour retrouver un autre village qui pourrait accueillir sa famille, leur offrir de nouveau une vie heureuse. Un long périple commença : ils vécurent plusieurs semaines dehors, dans le vent, sans nourriture.

Un matin, Noah se réveilla le premier et aperçut au loin une dame vêtue tout en noir, telle une sorcière. Il réveilla tout de suite sa famille et ils partirent tous en courant la rejoindre, car leur misère était si grande que toute rencontre leur paraissait un espoir. Noah demanda à la dame en noir de la nourriture, car ils avaient tous très faim, et des médicaments, car le père de Noah avait pris froid et était très malade. La sorcière voulait bien accéder à leur requête, mais pas sans conditions : il devait passer une épreuve, et la réussir, pour obtenir ce qu’ils souhaitaient.

Elle leur demanda de prendre tout le sable qui se trouvait sur les plages et de le répandre à l’intérieur des terres, là où le malheur s’était abattu. Ils avaient trois jours pour recouvrir ses étendues désolées avec tout le sable fin des plages : il ne devait pas en rester un seul grain que les vagues pourraient atteindre. Malgré tous leurs efforts, malgré les immenses espaces qu’ils réussirent à recouvrir de sable, au bout de trois jours, il restait encore du sable sur les plages : il ne semblait pas possible d’en venir à bout, ni en trois jours, ni même en une éternité, car l’océan en ramenait chaque jour davantage. Au bout de trois jours, la sorcière leur dit qu’ils avaient échoué, mais Noah la supplia de leur donner une nouvelle chance.

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Celle-ci y consentit, mais elle leur annonça que cette dernière épreuve serait encore plus difficile que la première. Il s’agissait de faire bouger le soleil, d’infléchir sa courbe, qui parcourait le ciel du côté Est, et de faire en sorte qu’il traverse le ciel dans la partie Ouest du ciel. Cette demande surprit tout le monde : la dame en noir expliqua qu’ainsi, en parcourant le ciel du côté Ouest, le soleil projetterait une ombre devant la fenêtre de sa chambre, qui serait alors plus agréable et tempérée.

Noah ne comprit pas ce caprice, mais il saisit l’objet magique que la dame en noir lui donnait pour réaliser cette épreuve : une sorte de corne dans laquelle il pourrait souffler pour pousser le soleil de l’autre côté du ciel. Il avait sept jours pour réaliser cet exploit. Il ne ménagea pas ses efforts, et souffla tant qu’il put tous les jours : le soleil commença à infléchir sa course dans le ciel en direction de l’Ouest. Mais, au bout de sept jours, le charme de la corne magique se rompit, alors que le soleil n’avait parcouru que la moitié du chemin nécessaire. Il se trouvait alors que sa course, durant la journée, passait exactement à la verticale des terres : ce fut une catastrophe pour le pays : il faisait terriblement chaud, le soleil dévorait et brûlait toute la nature, séchait la terre, assoiffait hommes et bêtes, rendait toute vie impossible. Le sable apporté par Noah et sa famille, qui recouvrait de vastes étendues, n’offrait aucun abri pour se protéger de ce monstre de chaleur.

La dame en noir eut pitié de Noah et de sa famille, et des autres familles qui souffraient terriblement du résultat de son caprice. En plusieurs endroits, dans ce désert de sable qu’elle avait créé, elle creusa, fit jaillir des sources, replanta des arbres qui résistèrent au soleil et offrirent aux humains, qui traversaient ses déserts, des oasis de repos.

Le soir, dans ces oasis, à la lueur de la lune, à côté des sources rafraîchissantes, les hommes racontent encore l’histoire de Noah qui créa les déserts et le monstre d’Afrique qui brûle toute vie de ses rayons ardents.

Maëlys DUMAS (6ème)

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