« Paysage d’antan »
La lune s’est éteinte,
Quand la lumière jaillit de mille feux d’une étreinte,
D’un duvet pourpre et neutre de jacinthes
Le paysage me recouvre d’une brume de crainte
La verdure de nos enfances,
Prisée par la douceur d’une brise clémente
Perdure à nous charrier par son absence
Belles couleurs, voici donc le prix de votre silence ?
Dans l’océan de noirceur,
S’abat le terrible néant
Prise d’une soudaine douleur
Mon cœur cesse ses battements
Un nuage de terreur m’engouffre,
Me voici pétrifiée, impuissante
Durant le cri de la peur qui m’étouffe
Malgré un faciès si doux et innocent
Le vent tressaille dans mes cheveux
Ma respiration se saccade, et se brise en deux
Angoissant, effrayant, horrifiant, qui dit mieux ?
Face à ton habile paysage dédaigneux
Les vagues de pénombre lointaine m’ont raflée,
L’encre déversée sur l’ancien abime de clarté m’a laissé,
Tout au creux de ma main tremblotante et abimée
Cette perle mousseline du muguet
Lisa DARRIN