SPM et Email : n'attendez pas "la venue des coquecigrues"!

Le Mot du jour : COQUECIGRUE…

Pour adopter des mots de la SPM (« Société Protectrice des Mots » : à ne pas confondre, comme me le faisait remarquer un élève facétieux, avec « Sauver Philippe Mathieu »…), et marquer des points dans le match des mots rares qui font désormais partie de notre quotidien, vous pouvez utiliser la participation orale en cours (toujours dans une situation pertinente!), les copies (là encore, en respectant et en enrichissant le sujet proposé), et les échanges que nous avons par email!

Pour exemple, Mme Payen (qui use avec subtilité de ce support) a marqué un nombre considérable de points en m’envoyant ce courriel :

« Je te salue, toi le chantre des mots oubliés.

Sais-tu que je suis en concurrence serrée avec certains élèves de 6ème5? Et comble de l’audace, Martin Bordes qui dit m’avoir dépassée (!) ne cesse d’utiliser les mots de la liste dans mes cours, m’obligeant par là-même à valider son avancée! Je ne veux pas céder aux sirènes du narcissisme, mais je me pose la question. Vais-je en rester là, et laisser aux élèves le plaisir de la réussite? Ou vais-je rentrer dans la compétition? Mais alors, est-il préférable de procrastiner encore un peu, pour laisser de l’avance à mes élèves dans leurs tribulations langagières, ou bien dois-je rentrer tout de suite dans la compétition, car toute procrastination pourrait les décevoir d’une victoire trop facile?

Ah, pas facile. Et, crois-moi, ce ne sont pas là coquecigrues. Il n’est pas dans mes habitudes de prendre les choses à la légère, tu me connais , et je détesterais que l’on me considère comme une vieille cacochyme, incapable d’accepter que ces jeunes insolents la dépassent et abîment de ce fait son égo. Non, je ne suis pas narcissique! Je te le dis sans ambages, je ne sais trop quelle voie suivre, et tu mériterais bien que je te houspille pour m’avoir mise dans cette situation inconfortable. Note bien que mon ire est encore contrôlable, je n’en suis pas encore à te menacer de te trucider … Mais je dois bien l’avouer, malgré toutes mes jérémiades, je m’amuse bien avec ces mots ressuscités. Et j’espère que la mode que tu as lancée sera immarcescible.

Voilà j’en ai peu ou prou fini avec ce long message. Mais Martin, toujours lui, m’a rappelé que les mots pouvaient être utilisés plusieurs fois et être pris en compte tout de même. Cela tombe sous le sens quand on y réfléchit, mais je n’avais pas compris ce détail (serais-je atteinte de béotisme?). Alors, tu risques de recevoir encore plus de courriels. Pas trop peur de sombrer sous le poids? Mais, promis, j’essaierai de rester à l’écart des lourdeurs béotiennes. »

Elle est très forte! Mais la réaction ne s’est pas faite attendre : Martin Bordes, notre élève de 6ème grand compétiteur de la SPM, m’envoie à son tour un message éloquent :

« Bonjour, Monsieur

J’ai découvert quelque chose de sibyllin : je suis en vacances chez mes grands-parents, où je procrastine sans ambages! Je surnomme mon grand-père Papou. Saviez-vous que les habitants de la Papouasie-Nouvelle-Guinée se nommait les Papous,comme en France les Français? »

Ma réponse, sous la forme d’une page de BD que je l’invite à découvrir :

« Tu liras certainement avec plaisir ces tribulations de l’immarcescible Gaston Lagaffe! »

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Sa réaction enthousiaste :

« Pour une fois que je peux lire une BD sans me faire houspiller ou me faire traiter de béotien par mes grands-parents! J’ai bien aimé cette planche, surtout quand l’enfant rit de rimes qui finiront à la venue des coquecigrues… »

 

A vos claviers…

 

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