Dilemme

J. me demande de partir, d’aller vivre dans un autre pays. Elle est plus insistante depuis que nous avons adopté notre enfant. Elle a certainement raison, nous sommes peut être tous les trois en danger.

Il y a aussi mon autre famille, celle avec qui je passe énormément de temps, celle avec qui nous avons le même objectif, celui de pouvoir rire de tout. Comme dit mon ami Georges Wolinski : « L’humour est le plus court chemin d’un homme à l’autre. » Nous avons pour but de faire passer, par le dessin satirique même les sujets les plus inquiétants de l’actualité.

C’est vrai mes amis et moi, nous avons été menacé …Mais qui pourrait nous faire du mal ? Notre arme n’est qu’un simple crayon ! Notre vie, c’est le dessin, il est tellement plus facile de dessiner que d’écrire.

Je pourrai changer de vie, recommencer tout à zéro pour rebâtir un avenir plus serein avec ma femme et notre petite M. . Un avenir sans crainte, sans redouter qu’un jour un drame puisse arriver. Depuis trois ans on m’a attribué un garde du corps, quand les menaces se sont faites plus insistantes et que les locaux de la rédaction ont été incendiés.

Ma passion c’est le dessin, je suis bien avec mes camarades, nous avons la même vision du monde. Je n’ai pas l’impression d’égorger quelqu’un avec un feutre. En France, la liberté d’expression n’est pas assez utilisée par ceux qui ont les moyens de s’en servir.

Continuer notre combat pour la liberté d’expression ou espérer vivre libre sans avoir au dessus de nos têtes l’épée de Damoclès…

J’aimerais voir grandir ma fille. J’ai l’amour de ma femme et la passion de mon travail.

Comme dit mon ami Jean Cabut : « L’humour est un langage que j’ai toujours aimé. Notre ressort est de dénoncer la bêtise en faisant rire. » Après tout comme dit mon ami Tignous : « La caricature est un témoin de la démocratie. »

Ce serait peut être la bonne solution ; tout abandonner, laisser ma vie en France,voir grandir ma fille, avoir un avenir plus serein, ne pas avoir besoin d’être accompagné pour ma protection. Vivre à nouveau, sans craindre les dangers que j’affronte quotidiennement.

 Mais puisqu’il faut choisir, je préfère mourir debout que souffrir à genoux.

Ch.

Texte rédigé par Noélie (2nde) pour un devoir de français donné le mardi 06/01 (à rendre le 13/01) : « Rédiger le monologue d’un personnage confronté à un dilemme ; à la fin, il devra prendre une décision ».

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Un ouvrage à découvrir au CDI : des entretiens avec Cabu, Charb, Kroll, Luz, Pétillon, Siné, Willem, Wolinski

 

et, pour découvrir l’esprit Charlie Hebdo, le livre Les Unes de Charlie Hebdo de 1969 à 1981 (Glénat)

 

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mais encore : une exposition de dessins de presse en hommage aux journalistes assassinés et des ouvrages sur la liberté d’expression.

 

Un livre d’or est également disponible où vous pouvez laisser vos impressions, un dessin…

 

 

Adieu Oncle Bernard

 

Bernard Maris Source : http://elisabethparachinicantonales2011.e-monsite.com/
Bernard Maris
Source : http://elisabethparachinicantonales2011.e-monsite.com/

Crise, inégalités, krach, dépression…l’économie c’est un regard sombre sur le monde qui nous entoure .

Loi des rendements décroissants, courbe d’offre et optimum de production,utilité marginale… l’économie ce sont des formules , des théories savantes et parfois un peu soporifiques.

« De quoi parle l’économie?Du partage, du partage de la richesse. Qui regarde le gâteau, qui tient le couteau. C’était le but octroyé à l’économie politique par le grand Ricardo dans son ouvrage, Des principes de l’économie politique et de l’impôt et depuis on n’a pas dit mieux »(B Maris : Antimanuel d’économie. – Bréal. 2003).

Ici les choses deviennent plus intéressantes . Alors, l’économie aurait un sens , un intérêt social évident dans une société qui se dit démocratique : organiser le partage des richesses.

C’est l’un des principaux messages que faisait passer l’économiste toulousain sur les ondes à France Inter , dans ses ouvrages, dans ses articles , et au sein du journal satirique Charlie Hebdo.Il n’a cessé de chercher à désacraliser la discipline pour la rendre accessible à tous,avec un ton souvent provocateur mais toujours pertinent, éclairé, et LIBRE .

Il y a longtemps déjà , il m’a permis de découvrir cette discipline passionnante qu’est l’économie sur les bancs de l’IEP (Institut d’études politiques ) de Toulouse.Aujourd’hui,j’ai du vague à l’âme.

Adieu Oncle Bernard.

V Sabard : professeur de SES ancienne élève du professeur d’économie B Maris