Camille Senon, la survivante du tramway d’Oradour sur Glane.

La rencontre avec Camille s’est effectuée à la foire du livre 2014 à Limoges. Elle  nous relate son parcours avec émotion. Nous n’oublierons jamais Oradour, Camille Senon nous le rappellera toujours grâce à ses nombreux et poignants témoignages.

Lors du massacre, Camille venait d’avoir dix-neuf ans. Elle avait pour habitude de prendre le tramway de Limoges en rentrant de son travail jusqu’à Oradour pour rentrer chez ses parents. Ce funeste 10 juin 1944, alors qu’elle attendait son tramway à la gare, un des employés informa les passagers qu’ils ne partiraient peut-être pas en direction d’Oradour car les allemands auraient envahit le village. Dans l’impossibilité de joindre Oradour par les centrales téléphoniques, le tramway prit donc sa route. « A mi-chemin, on voyait un gros nuage de fumée au dessus d’Oradour », nous explique-t-elle. Lors d’un arrêt à proximité de sa destination, un jeune homme connaissant Camille cria : « N’y allez pas, ils tuent tout le monde! » Camille se demanda si les conducteurs avaient entendu les paroles du jeune homme car le tram poursuivit son chemin. « Après cent mètres, on voyait l’église en feu » nous dit-elle, complètement bouleversée. Quand soudain un SS fit stopper le train et descendre les vingts voyageurs dans un champ. De là où ils étaient ils voyaient des grenades, les maisons s’enflammaient, tout explosait. Pendant que les passagers attendaient sans aucune explication, un homme dit à Camille « les femmes et les enfants brûlent dans l’église». Sur un ton de mépris et d’agressivité, un allemand réplique « Vous avez peur hein, vous avez peur ; de toute façon il n’y a plus personne à Oradour ». Camille réussit à se sauver en montrant à un officier qu’elle n’était pas d’Oradour en dévoilant sa carte de Limoges. Par chance, l’officier agacé l’envoya dans un village voisin. Lorsqu’elle fut arrivée dans ce village, les habitants  affolés demandèrent à Camille ce qu’étaient devenu leurs proches qui étaient à Oradour. Elle ne répondit pas car elle ne voulait pas accepter ce qu’elle avait vu et entendu durant cette journée.Un homme apeuré ayant son fils à Oradour proposa à Camille de se rendre au village pour avoir des réponses à leurs interrogations. Ils prirent la voiture et en arrivant Camille comprit qu’elle ne reverrait jamais son père, ni ses grands-parents, ni ses oncles et tantes, ni cousins et amis, tous étaient massacrés. Le village était plongé dans l’horreur, elle avait l’impression d’avancer dans un cauchemar, tout autour d’elle était anéanti. Femmes et enfants étaient fusillés et brûler dans l’église, et les hommes étaient massacrés dans les champs.

Depuis ce jour il ne restait presque plus rien à Camille, sauf sa mère qui n’était pas présente lors de ce massacre car elle devait se rendre à l’extérieur. Cette femme a vécu centenaire,  « Belle revanche pour ceux qui voulaient l’exterminer » dit sa fille. Jamais Camille n’oubliera son village, toujours prête à militer auprès d’écoles et d’associations. Elle trouvera aussi la force de témoigner lors du procès des auteurs du massacre à Bordeaux en 1953, défendant  différentes causes comme la lutte contre les discriminations, le racisme. A l’occasion de cette foire du livre, nous avons pu découvrir le livre de Charles Sancet qui souligne l’engagement des femmes des PTT durant la Seconde Guerre Mondiale.

 

Marion Chaumeil et Julie Giudicelli (seconde 3)

Portraits de lecteurs

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 … Nous avons pu recueillir des avis de lecteurs au salon du livre : sur neuf visiteurs, trois sont habitués de ce genre de foires, trois y vont très rarement et deux souvent. Ensuite, les résultats sont plus mitigés, car autant de personnes aiment aller la bibliothèque que se rendre à la foire, de façon à avoir une rencontre directe et conviviale avec l’auteur, dans le second cas. Bien évidemment, les personnes ayant dit préférer la bibliothèque ont avancé deux arguments bien particuliers : la gratuité et le calme.

En outre, un autre sondage est fourni, celui de dialogues entre utilisateurs de la BFM et élèves. D’après les sondages, 100 % des personnes interrogées (de tous âges et de toutes cultures) sont des habitués de la médiathèque, quant à l’inscription (gratuite), 85% le sont. Une fréquence irrégulière pour les emprunts apparaît, car deux personnes vont emprunter jusqu’à dix livres dans le mois, alors que d’autres seulement deux à quatre. Une autre partie déclare venir à la médiathèque seulement dans le but de travailler ou de lire sur place les journaux et livres proposés, ou encore de regarder des DVD et d’écouter de la musique.

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Tiphaine B. et Anne-Pascale C. (seconde 3)