Le féminisme à travers le planning familial

Mardi 23 mars 2021, deux bénévoles et féministes de l’association du Planning Familial, Jeannie Ceyrat et Elise Paterour, se sont déplacées au lycée Edmond Perrier pour répondre à toutes nos questions concernant leurs actions et leurs motivations.

 

Photographie de Jeannie Ceyrat (photo Agnès Gaudin, La MOntagne Tulle)

 

      L’antenne tulliste du Planning Familial a vu le jour  il y a un an, grâce à l’implication  d’une trentaine de bénévoles qui sont majoritairement de la gente féminine. Les deux jeunes femmes, Jeannie Ceyrat et Elise Paterour,  que nous avons interviewées, comptent également parmi ces bénévoles engagées dans cette association.

      Tout d’abord, le Planning Familial est une association non-médicalisée principalement tournée vers la parole et l’écoute. Elle aide beaucoup de femmes perdues que ce soit  par rapport à leurs vies personnelles ou professionnelles, leurs doutes, leurs questionnements… L’antenne tulliste du  planning est en attente de l’ouverture des permanences d’accueil prévue pour le printemps. L’association est actuellement à la recherche d’un local. Dès le mois d’avril, il est prévu d’organiser des permanences au sein d’autres associations. Pour l’heure, Jeannie Ceyrat et Elise Paterour  participent à la gestion du numéro d’appel national « Sexualités, contraception, IVG », le 0800.08.11.11.

Solidarité féminine

 Ces deux jeunes femmes ont initié ce projet sur le territoire tulliste, poussées par de fortes convictions féministes. Pour elles, il est nécessaire que toutes les femmes soient solidaires entre elles. C’est ce qui leur donne envie de partager leurs propres connaissances et leurs convictions. Toute personne (pas que les femmes) voulant des conseils ou juste parler, pourra trouver une écoute et des conseils au sein de l’association.

Ces bénévoles féministes sont plus ou moins  sensibles à certains sujets. Elise, psychologue de formation, est plus touchée par les violences sexuelles, sans parler obligatoirement de viols mais d’actes à caractères sexuels forcés. Une première expérience forcée est nécessairement très mal vécue et entraîne des conséquences néfastes à plus long terme dans la vie des jeunes filles. Pour elle, il faut sensibiliser les jeunes à la notion de consentement dès le collège pour éviter les risques de violences sexuelles.

Jeannie, elle, s’intéresse plus à la question de l’inceste, violences sexuelles intrafamiliales sur lesquelles pèse « une logique de silence beaucoup plus importante que lors de violences sexuelles ordinaires ».  Elle constate également que « l’inceste n’est pas beaucoup pris en compte ».

 

Pour contacter le Planning familial de Tulle : pf.tulle@mailo.com

Kelly G. – Marjorie N.

Un peu d’humour vache !

Aff-STJust-2015Le 1er octobre les Terminales du lycée Edmond Perrier de Tulle se sont rendus au Festival International de la Caricature et du Dessin de Presse et d’Humour dans une atmosphère conviviale et bon enfant ! Ils sont allés à Saint-Just le Martel où a eu lieu la 34ème édition du festival.

Cette année, plusieurs expositions ont été mises à l’honneur autour du thème « la Liberté d’en rire ». De nombreux salariés et bénévoles se sont démenés dans le cadre de l’organisation du Salon de l’Humour, celui-ci ouvert toute l’année, pour permettre à leurs visiteurs de découvrir pendant une dizaine de jours des caricaturistes et des dessinateurs du monde entier. C’ est « avec la volonté de faire partager des éclats de rires et de faire se dessiner des sourire » nous dit Monsieur Gérard Vandenbroucke, président du salon, que quiconque sait prendre son mal en patience, peut se faire croquer par des professionnels gratuitement, dont les crayons comme la langue sont parfois bien pendus !
Les lycéens ont donc pu assister aux nombreuses expositions dont celle dédiée à la caricaturiste vénézuelienne Rayma, la gagnante du 33ème festival. Ou encore celle de Cartooning for Peace présentée par une association d’artistes pour la liberté d’expression, en passant par l’exposition historique des caricatures de la IIIème République. Ils ont eu le loisir de reproduire pendant la journée, les caricatures ou les dessins qu’ils ont le plus appréciés, et d’en expliquer le sens par leur propre interprétation !
Les élèves ont aussi été particulièrement touchés par l’hommage aux dessinateurs de Charlie Hebdo. Notamment par le geste de Madame Wolinski qui a tenu à faire don du bureau de son mari au festival. Ils ont donc eu la chance de contempler l’espace de travail du caricaturiste dans l’ état exact dans lequel il était du temps où le dessinateur y travaillait encore. Les bénévoles ont fait un travail formidable en numérotant tous les livres de sa bibliothèque et en les replaçant exactement dans le bon ordre. On retrouve ses derniers dessins, des ébauches au crayons, posées pêle-mêle sur le bureau sous les yeux attentifs de Madame Wolinski dont le dessinateur gardait la photographie près de lui.
A la mémoire des caricaturistes, un arbre de la paix a été planté samedi matin après le très émouvant discours de la fille d’Honoré, symbolisant une éternelle « Liberté d’en rire ».

St Just 2015

Une partie de l’exposition était donc consacrée à Charlie Hebdo suite aux attentas qui ont entaillé la liberté d’expression. Après avoir interrogé des élèves d’une classe de CM1 sur leur atelier de discussion, autour des caricatures qu’ils avaient fait, les lycéens ont pu constater que le festival est accessible aux petits comme aux grands. Les enfants âgés de 7 à 9 ans ont manifesté leur enthousiasme aux lycéens se bousculant pour raconter ce qu’ils avaient entre autre que dessiner une caricature est une bonne chose, elle sert d’arme contre les stéréotypes même si y en a qui font peur !. En voilà une vision innocente sans être pour le moins irréaliste ! La classe de CM2 de la même école également présente à l’exposition ont, eux, retenu un dessin en particulier, un homme est suspendu à un lustre car il a peur d’ un crayon. Les enfants ont fait le lien entre le crayon et les dessinateurs de Charlie Hebdo ainsi qu’entre l’homme suspendu et les terroristes. Le dessinateur est un héros qui se bat pour la liberté d’expression victime d’une mort injuste. Leurs enseignants nous ont confiés que cette journée au salon permet aux enfants d’accéder à la culture de manière plus vivante, d’avoir la possibilité de connaître les informations notamment pour le nouvel enseignement moral et civique. L’atelier leur a permis d’appuyer leurs pensées sur un support visuel favorisant leur interprétation personnelle.
[…]
En outre, le dessinateur Ydel, présent au salon, nous confie son parcours et ses idées : « enfant j’ai toujours été intéressé par le dessin mais pour faire plaisir à mes parents j’ai fait de longues études ! Il y a 20 ans, j’ai décidé de reprendre le dessin, et je travaille aujourd’hui dans la presse en tant que dessinateur humoristique. (…) J e suis pour la liberté d’expression dans le sens « extrémiste » du terme, c’est à dire que je ne souhaiterais aucun cloisonnement politique. »
Comment ne pas terminer, enfin, avec une note d’humour ? Méditez cette phrase de Desproges :  « on peut rire de tout mais pas avec tout le monde ! »

Pauline J / India B -TL2

La représentation de la liberté d’expression à travers le droit

   Marie et Ines se sont intéressées à la représentation de la liberté d’expression à travers le droit dans le cadre de leur cours de DGEMC (Droit et grands enjeux du monde contemporain)

   Le droit de répandre des informations et des idées est l’élément le plus évident de la liberté d’expression. Il comprend le droit de dire ce que l’on pense ou ce que l’on sait, en privée ou dans les médias. Mais la liberté d’expression a un objectif plus large, elle permet à chacun d’accéder, le plus largement possible aux informations et aux opinions, cela s’appelle le droit à l’information et il prend plusieurs formes : lire des journaux d’informations, écouter des débats publics, regarder les télévisions, surfer sur Internet et accéder à l’information détenue par les autorités publiques. Cependant, même si la liberté d’expression est garantie, elle n’est pas absolue et comporte des limites dans le but d’assurer le respect de l’ordre public. Comme le dit l’adage « la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres », toute liberté ne peut donc pas être entièrement satisfaite. L’article 10 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestations de trouble pas l’ordre public établi par la loi » nous montre que la préservation de l’ordre public est une notion qui permet de limiter la liberté d’expression. Ainsi, aucune distinction n’est autorisée sur les critères suivants : le niveau d’éducation, la race, la couleur de peau, le sexe, la langue, la religion, les opinions en général, les origines nationales ou sociales et les biens.

Nous allons donc voir dans un premier temps, la liberté d’expression et ses limites au niveau nationale, dans un deuxième temps, la liberté d’expression et ses limites au niveau européen et enfin au niveau internationale.

Au niveau national :

Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen en 1789 :

« Article 10. – Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestations ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. »

« Article 11. – La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux pour l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » Mais elle est aussi consacrée par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, ou l’article 1 garantie la liberté d’impression et de librairie. »

Au niveau européen :

Article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme :

 « 1. Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considérations de frontières. Le présent article n’empêche pas les États de soumettre les entreprises de radiodiffusion, de cinéma ou de télévision à un régime d’autorisations

2. L’exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à l’intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la défense de l’ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d’autrui, pour empêcher la divulgation d’informations confidentielles ou pour garantir l’autorité et l’impartialité du pouvoir judiciaire. »

Au niveau international :

Accords de l’ONU sur les droits de l’homme :

 1. « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions »

2. « Toute personne a droit à la liberté d’expression ; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix. »
3. » L’exercice des libertés prévues au paragraphe 2 du présent article comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales. Il peut en conséquence être soumis à certaines restrictions qui doivent toutefois être expressément fixées par la loi et qui sont nécessaires : 1. Au respect des droits ou de la réputation d’ autrui ; 2. A la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publique. »

Déclaration universelle des droits de l’homme :

Art. 19 : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »


VALETTE Marie et DEBRAS Inès