Une rencontre qui éveille les consciences

Ce  mardi 24 mars le lycée a participé à l’opération Renvoyé spécial organisée en partenariat avec la Maison des journalistes. Cette opération  a permis à 3 classes de terminale (ES / S et L-ES) de rencontrer Monsieur Iyad Abdallah, un journaliste syrien en exil en France.

Grâce au témoignage direct de M. Abdallah, traduit par M Madiane, c’est à un cours d’histoire et de géopolitique sur la Syrie auquel les élèves ont pu assister. Journaliste, écrivain,  professeur diplômé de philosophie, M Abdallah a  procédé à un décryptage de la situation syrienne. Une situation complexe sur laquelle les élèves avaient travaillée en amont avec leur professeurE d’Histoire-géographie. Les élèves, très impliqués dans leur écoute, attentifs,  ont ensuite pu poser leurs questions, toutes pertinentes, qui portaient  sur la situation syrienne ou sur la situation personnelle de notre journaliste.
Monsieur Abdallah a tenu à témoigner également d’une  Syrie que nous connaissons moins en Occident : son riche patrimoine, ses poètes et intellectuels. Il a aussi montré des scènes de rue d’avant  guerre, des terrasses de café joyeuses et pleines de vie. Les très nombreuses images qu’il a présentées (dessins de presse, peintures, graff…) montrent  la volonté de création des artistes et caricaturistes Syriens.

Les élèves de terminale étaient conscients de vivre quelque chose de peu ordinaire par cette rencontre, certains ont souhaité transmettre des remerciements  par écrit ce qui a beaucoup touché Iyad Abdallah.

Et puis une élève a offert un croquis (cf: ci-dessous) pour exprimer son soutien et sa reconnaissance.

M Madiane et M Abdallah croqués par Camille
M Madiane et M Abdallah
croqués par Camille
La montagne 26 mars 2015
La montagne 26 mars 2015
L'Echo de la Corrèze 26/03/2015
L’Echo de la Corrèze
26/03/2015

D’autres articles rédigés par les élèves viendront compléter celui-ci.

 

Invitation au voyage avec Judith Gueyfier

Les élèves de terminale de l’option Arts Plastiques ont embarqué pour un drôle de voyage mercredi 04 février dans leur salle de classe. C’est Judith Gueyfier, jeune illustratrice, qui leur a proposé de naviguer parmi ses oeuvres colorées.

Cette rencontre se situait dans le cadre de la future Journée départementales de Droits de l’enfant organisée par L’OCCE (Office Central de Coopération à l’Ecole) et la Librairie Chantepages de Tulle. C’est en effet Judith Gueyfier qui  illustrera le village des droits qui sera édifié lors de la JDDE. Elle était donc présente à Tulle pendant une semaine pour prendre contact et préparer son travail.

Avec les élèves, elle   a d’abord évoqué son parcours :  un bac d’arts appliqués puis un BTS de graphisme à l’école Dupperré à Paris, et enfin des études aux Arts-Déco de Strasbourg pour ensuite se  lancer dans l’édition jeunesse.

Les élèves étaient doublement intéressés puisqu’ils sont actuellement dans la perspective du postbac avec l’inscription APB (Admission PostBac).

Voyage coloré

       gueyfier

 

L’artiste a ensuite ouvert son carton à dessins. On a l’ impression, en découvrant ses planches pleines de couleurs, que Judith Gueyfier a trempé son pinceau directement dans les pigments naturels trouvés lors de ses nombreux voyages. Car ce sont ses périples à l’étranger qui inspirent l’illustratrice, et nourrissent son univers graphique.

Une belle rencontre qui transmet le goût du voyage et  qui donnera peut-être aux élèves l’envie  de réaliser leurs propres carnets de voyages, et pourquoi pas de se diriger vers une carrière artistique.

Pour découvrir l’univers de Judith Gueyfier, rendez-vous sur son blog.

 

 

 

 

Un Homme Génial

Dans la vie, il avait l’air d’un épagneul triste. A la radio, c’était le roi des fausses colères. Dans ses livres, il était érudit, iconoclaste et souvent dispersé. Mais une fois les micros fermés, les caméras éteintes, Bernard Maris devenait un homme bienveillant, chaleureux, plein d’humour. Ce qui lui avait valu son fameux surnom d’ « Oncle Bernard » dans les colonnes de « Charlie Hebdo », où il écrivait depuis plus de vingt ans. Il œuvrait avec toute son intelligence, son dynamisme et son ingéniosité à la mise en place et aux premiers travaux de ce dernier. Son humour caustique mais jamais haineux .
Ses interventions étaient toujours le fruit d’une mûre réflexion et jamais dictées par les soubresauts de l’actualité. C’était un homme d’une grande bienveillance, qui privilégiait la relation humaine, un homme de conviction, un esprit libre qui choisissait toujours le dialogue plutôt que le conflit.

 

Crédit photo femmesdetunisie.com

Bernard Maris : un regard critique sur l’euro

Cet article a été publié le 24 septembre 2014 dans Charlie Hebdo par Bernard Maris.

Il y critique l’euro et nous montre son inquiétude face à l’avenir de la monnaie européenne en opposition aux autres pays.

«  L’autre politique économique, ou comment échapper aux Chinois.

Sortir de l’euro permettrait de retarder la conquête de notre marché du travail par la Chine.

Existe-t-il un autre modèle que le modèle Valls – Fillon – Juppé – Sarkozy ? Oui, il y en a un, et un seul. C’est le modèle macroéconomique fondé sur une sortie totale ou partielle de la zone euro. Autrement dit, et je pèse mes mots, si on ne sort pas partiellement ou totalement de la zone euro, la seule politique macroéconomique possible est celle de Valls-et-les-autres.

– Si l’on garde l’euro, le seul moyen de ne pas crever face à la politique menée par l’Allemagne est de mener une politique de contre-offensive en vendant nos produits faits par nos petites mains, travaillant plus dur et plus longtemps pour des salaires plus faibles. A cette seule condition, on peut espérer tenir sur le radeau. Combien de temps ? Un demi-siècle environ. Après, toute la technologie sera passée aux Indiens et aux Chinois, qui deviendront nos employeurs.

– Une sortie totale ou partielle de la zone euro permettrait à l’économie française de se redresser plus rapidement, avec un coût inférieur en termes de pouvoir d’achat et de souffrance sociale. On gagnerait 25 ans environ par rapport au plan Juppé-Valls. Une génération de gagnée. Une cohésion sociale plus forte, pour envisager l’avenir (les conditions de travail offertes par nos futurs employeurs, les Chinois et les Indiens ; les conditions de rivalité de nos anciens amis – les Espagnols, les Allemands, etc, à qui nous aurions damé le pion).

Je ne vais pas exposer à nouveau les conditions d’une sortie intelligente et raisonnée de l’euro, négociée avec nos partenaires de la zone.

On aura beau dire que, français ou étranger, un patron est d’abord un patron, et que son capital comme son âme, par définition, sont mondialistes ou apatrides ou internationaux, un gouvernement français dominé par des patrons étrangers serait totalement soumis, muselé, sans aucun pouvoir.

Un gouvernement français dominé par des patrons français aurait plus d’autonomie parce qu’il pourrait négocier ses prébendes, fiefs, affermages contre quelques avantages sociaux relevant du modèle dit « français ». Or, pour pouvoir négocier ces fiefs, affermages (ainsi les concessions des autoroutes honteusement refilées par Villepin), il faut au moins être propriétaire du bien public fondamental qu’est l’argent.

Donc il faut sortir partiellement ou totalement de l’euro. Pourquoi l’euro ? Pour l’Europe fédérale. Qui veut de l’Europe fédérale ? Hollande et Bayrou. C’est peu. L’Allemagne ne veut pas d’Europe fédérale, ni l’Espagne, ni l’Italie, ni personne. Peut-être la Belgique et le Luxembourg, mais certainement pas le Royaume-Uni, la Pologne ou l’Irlande. Ou l’Italie. Ciao l’euro, et vraiment pas de regret !

Bernard Maris

(Charlie Hebdo, mercredi 24 septembre 2014, page 6)

Mise en ligne CV : 27 septembre 2014 »

Claire Vieaud & Pauline Jenty

Le gardien de la liberté

 Marion, Manon et Julie se sont intéressées au rapporteur spécial dans le cadre de leur cours de DGEMC (Droit et grands enjeux du monde contemporain)

       Le Rapporteur spécial est chargé d’enquêter sur les violations et d’intervenir sur des questions précises ou dans des situations d’urgences, les Rapporteurs spéciaux et les Groupes de travail sur les droits de l’homme jouent un rôle de premier plan dans la protection des droits de l’homme. Ils interviennent au titre de ce qu’il est convenu d’appeler les « procédures spéciales ». Dans le cadre de l’établissement des rapports qu’ils présentent au Conseil des droits de l’homme et à l’Assemblée générale, les rapporteurs et groupes de travail se servent de toutes les sources d’information en leur possession, y compris les communications reçues de particuliers et les données recueillies auprès des organisations non gouvernementales. Les Rapporteurs spéciaux et les groupes de travail disposent aussi d’une procédure d’urgence leur permettant d’intercéder auprès des plus hautes instances gouvernementales. Ils conduisent une bonne partie de leurs recherches dans les pays concernés, s’entretiennent avec les autorités et les victimes et collectent des éléments de preuve sur place. Leurs rapports sont rendus publics, ce qui contribue à faire connaître les violations et la responsabilité des gouvernements de protéger les droits de l’homme.

David Kaye a été nommé Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression en août 2014 par le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies.

Le 7 janvier 2015 suite à l’attentat, celui-ci a condamné dans les termes les plus forts l’attaque contre les journalistes du magazine Charlie Hebdo à Paris.

« L’attaque d’aujourd’hui est l’une des plus graves attaques contre des journalistes et la presse libre dans l’histoire récente », a déclaré l’expert en droits de l’homme. Selon les rapports, des hommes armés ont tué au moins douze personnes au siège du magazine satirique situé au cœur de Paris. « Il est crucial à un moment comme celui-ci de réaffirmer l’importance vitale d’une presse libre dans les sociétés démocratiques. »« Il y aura des voix exhortant les satiristes en particulier de faire preuve de prudence dans leur expression », a fait remarquer M. Kaye. « J’exhorte le contraire: que tous ceux qui ont la capacité de réfréner une telle violence le fasse maintenant et en termes clairs et absolus. »

« Choqué par la violence utilisée aujourd’hui, j’exprime ma solidarité avec les journalistes, les satiristes et les artistes menacés », a déclaré l’expert. « J’attends avec impatience non seulement que les responsable d’une violence aussi horrible soient sanctionnés, mais aussi d’entendre toutes les voix du spectre politique entier condamner cette violence sans équivoque. »

Le Rapporteur spécial a adressé ses plus sincères condoléances aux familles des victimes et au peuple français.

Marie C, Manon J et Julie R

 

Journaliste, un métier à risque

Aïcha et Camille  se sont intéressées aux différentes pressions et menaces qui peuvent s’exercer dans certains pays à l’encontre des journalistes dans le cadre de leur cours de DGEMC (Droit et grands enjeux du monde contemporain)

Liste non exhaustive de ce à quoi vous vous exposez si vous devenez journaliste*:

– insulte

– intimidation

– pression sur l’entourage

– surveillance policière

– espionnages

– piratage

– saisie de matériel informatique

– pression financière

– menaces de morts

– campagne de calomnies et de haine

– procès

– licenciement

– privée de revenus

– interdiction de parution

– interdiction d’exercice de sa profession

– arrestation injustifiée

– violence physique

– interdiction de sortie du territoire (confiscation de passeport)

– exil

– emprisonnement

– kidnapping

– torture

– assassinat

« Je suis journaliste. Vous m’avez détruit les mains, mon œil

gauche ne voit plus rien, des cicatrices me recouvrent le corps … mais

vous vous êtes trompé, vous ne m’avez pas coupé la langue. »

Gorka Landaburu, journaliste espagnol

Source image
http://www.lelibrepenseur.org

*Dans les pays suivants : Syrie, Tunisie, Chine, Bangladesh, USA, Russie, Australie, Birmanie, Italie, Cambodge, Vietnam, Chili, Malaisie, Lybie, Tonga, Maroc, Egypte, Grece, Japon, Cuba, Iran, Mali, Ukraine, Yemen, Algerie, Guatemala, Serbie, Liberia, Afganistan, Honduras, Colombie, Pakistan, Inde, Erythrée, Rwanda, Ethiopie, Perou, Tibet, Phillipines, Bulgarie, Slovenie Mexique, Haiti, Israel, Thailande, Mexique, Tchad, Sri-Lanka …

Détails sur Reporters Sans Frontière, http://fr.rsf.org/

Par Aicha O. et Camille V.

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Un ouvrage à découvrir au CDI : des entretiens avec Cabu, Charb, Kroll, Luz, Pétillon, Siné, Willem, Wolinski

 

et, pour découvrir l’esprit Charlie Hebdo, le livre Les Unes de Charlie Hebdo de 1969 à 1981 (Glénat)

 

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mais encore : une exposition de dessins de presse en hommage aux journalistes assassinés et des ouvrages sur la liberté d’expression.

 

Un livre d’or est également disponible où vous pouvez laisser vos impressions, un dessin…

 

 

Camille Senon, la survivante du tramway d’Oradour sur Glane.

La rencontre avec Camille s’est effectuée à la foire du livre 2014 à Limoges. Elle  nous relate son parcours avec émotion. Nous n’oublierons jamais Oradour, Camille Senon nous le rappellera toujours grâce à ses nombreux et poignants témoignages.

Lors du massacre, Camille venait d’avoir dix-neuf ans. Elle avait pour habitude de prendre le tramway de Limoges en rentrant de son travail jusqu’à Oradour pour rentrer chez ses parents. Ce funeste 10 juin 1944, alors qu’elle attendait son tramway à la gare, un des employés informa les passagers qu’ils ne partiraient peut-être pas en direction d’Oradour car les allemands auraient envahit le village. Dans l’impossibilité de joindre Oradour par les centrales téléphoniques, le tramway prit donc sa route. « A mi-chemin, on voyait un gros nuage de fumée au dessus d’Oradour », nous explique-t-elle. Lors d’un arrêt à proximité de sa destination, un jeune homme connaissant Camille cria : « N’y allez pas, ils tuent tout le monde! » Camille se demanda si les conducteurs avaient entendu les paroles du jeune homme car le tram poursuivit son chemin. « Après cent mètres, on voyait l’église en feu » nous dit-elle, complètement bouleversée. Quand soudain un SS fit stopper le train et descendre les vingts voyageurs dans un champ. De là où ils étaient ils voyaient des grenades, les maisons s’enflammaient, tout explosait. Pendant que les passagers attendaient sans aucune explication, un homme dit à Camille « les femmes et les enfants brûlent dans l’église». Sur un ton de mépris et d’agressivité, un allemand réplique « Vous avez peur hein, vous avez peur ; de toute façon il n’y a plus personne à Oradour ». Camille réussit à se sauver en montrant à un officier qu’elle n’était pas d’Oradour en dévoilant sa carte de Limoges. Par chance, l’officier agacé l’envoya dans un village voisin. Lorsqu’elle fut arrivée dans ce village, les habitants  affolés demandèrent à Camille ce qu’étaient devenu leurs proches qui étaient à Oradour. Elle ne répondit pas car elle ne voulait pas accepter ce qu’elle avait vu et entendu durant cette journée.Un homme apeuré ayant son fils à Oradour proposa à Camille de se rendre au village pour avoir des réponses à leurs interrogations. Ils prirent la voiture et en arrivant Camille comprit qu’elle ne reverrait jamais son père, ni ses grands-parents, ni ses oncles et tantes, ni cousins et amis, tous étaient massacrés. Le village était plongé dans l’horreur, elle avait l’impression d’avancer dans un cauchemar, tout autour d’elle était anéanti. Femmes et enfants étaient fusillés et brûler dans l’église, et les hommes étaient massacrés dans les champs.

Depuis ce jour il ne restait presque plus rien à Camille, sauf sa mère qui n’était pas présente lors de ce massacre car elle devait se rendre à l’extérieur. Cette femme a vécu centenaire,  « Belle revanche pour ceux qui voulaient l’exterminer » dit sa fille. Jamais Camille n’oubliera son village, toujours prête à militer auprès d’écoles et d’associations. Elle trouvera aussi la force de témoigner lors du procès des auteurs du massacre à Bordeaux en 1953, défendant  différentes causes comme la lutte contre les discriminations, le racisme. A l’occasion de cette foire du livre, nous avons pu découvrir le livre de Charles Sancet qui souligne l’engagement des femmes des PTT durant la Seconde Guerre Mondiale.

 

Marion Chaumeil et Julie Giudicelli (seconde 3)