Oncle Bernard – Bernard Maris

« L’homme est un animal communicant. Il parle, écoute, et répond » disait Bernard Maris dans son Antimanuel d’économie publié en 2006. Professeur d’économie, écrivain, et journaliste, il s’était en effet efforcé tout au long de sa vie à rendre accessible et compréhensible l’économie en tant que science.

Oncle Bernard -surnom qu’il s’était attribué dans ses articles pour Charlie Hebdo- se voulait simple, clair, et surtout lucide sur les questions sociétales et économiques. Mettant en pratique sa volonté pédagogique d’abord à Sciences Po Toulouse en tant que professeur, il l’avait poursuivie ensuite au travers de différents journaux de toutes opinions politiques (Marianne, Le Figaro, Le Monde…). Avec un art incontestable de la vulgarisation des principes économiques, il prenait plaisir à expliquer en quoi l’économie devait être une science avant tout humaine (ou molle) et non, comme trop souvent considérée, une science mathématique (ou dure). Il portait en effet un message cher à ses idées : « les modèles sont omniprésents, l’économie est formalisée, elle est devenue inabordable aux littéraires ». Prenant par exemple le modèle de concurrence pure et parfaite, il tentait de démontrer en quoi il n’était qu’une utopie, et que cette même concurrence n’avait que des bienfaits illusoires.  Pour oncle Bernard, les économistes contemporains ne pensent plus que par des théories, et ne réfléchissent plus aux pratiques et aux fonctionnements humains. Les hommes sont trop souvent représentés comme « des fourmis raisonneuses, rationnelles, égoïstes, épargnantes, calculatrices ». Il défendait ainsi la doctrine Keynésienne (de l’économiste du même nom) qui voulait que l’humain effectue des choix en fonctions de phénomènes incalculables (la peur, le désir, l’incertitude…). Ce combat qu’il menait contre les économistes classiques lui valait une image d’un humaniste, considérant que « les équations permettent de se boucher le nez » devant « un réel sale, sentant le bidonville, la souffrance ». Il pensait en outre, que l’économie était dominée par des phénomènes subjectifs et politiques, et que l’usage prépondérant des mathématiques dans ce domaine ne servait qu’à faire « plus sérieux ». C’est donc l’aspect « ludique » -bien que complexe- de l’économie  qui poussait Bernard Maris à débattre sur les plateaux de C dans l’air sur France 5 et dans les studios de France Inter (chaque semaine). Accordant sa science et son temps à de nombreux téléspectateurs et auditeurs, il leur avait permis d’écouter un avis différent de ceux de nombreux économistes libéraux, et de se forger ainsi des réflexions éthiques et morales sur le fonctionnement des sociétés actuelles.

En somme, le surnom Oncle Bernard reflétait bien l’homme qu’il était : un personnage public pédagogue, engagé, et en même temps, très proche des gens à qui il s’adressait. Un économiste qui voulait que sa matière de prédilection soit remise à une place plus modeste, qu’elle fasse émerger des principes et des valeurs comme la solidarité et la gratuité, et que les calculs rationnels n’étouffent pas ces idéaux. Finalement, la transmission du savoir était la plus belle chose que Bernard Maris a pu nous offrir, et aujourd’hui quel plus beau cadeau pouvons nous lui rendre, si ce n’est un hommage digne, à la hauteur de l’homme. Keynes disait : « Les idées, justes ou fausses, des philosophes de l’économie et de la politique ont plus d’importance qu’on ne le pense en général. À vrai dire, le monde est presque exclusivement mené par elles ». Espérons désormais que les paroles d’Oncle Bernard puissent ainsi perdurer et entretenir de profondes réflexions sur tous ces thèmes qui lui étaient chers.

Jean-Briac Le Louette

Un Homme Génial

Dans la vie, il avait l’air d’un épagneul triste. A la radio, c’était le roi des fausses colères. Dans ses livres, il était érudit, iconoclaste et souvent dispersé. Mais une fois les micros fermés, les caméras éteintes, Bernard Maris devenait un homme bienveillant, chaleureux, plein d’humour. Ce qui lui avait valu son fameux surnom d’ « Oncle Bernard » dans les colonnes de « Charlie Hebdo », où il écrivait depuis plus de vingt ans. Il œuvrait avec toute son intelligence, son dynamisme et son ingéniosité à la mise en place et aux premiers travaux de ce dernier. Son humour caustique mais jamais haineux .
Ses interventions étaient toujours le fruit d’une mûre réflexion et jamais dictées par les soubresauts de l’actualité. C’était un homme d’une grande bienveillance, qui privilégiait la relation humaine, un homme de conviction, un esprit libre qui choisissait toujours le dialogue plutôt que le conflit.

 

Crédit photo femmesdetunisie.com

Bernard Maris, un économiste pas comme les autres

    

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Crédit photo webullition.info

Cet homme de nature drôle et passionné par ce qu’il faisait avait le don de rendre jubilatoire une discipline,l’économie, très souvent présentée comme étant austère.

    A travers les différents livres qu’il a pu écrire dont «La bourse ou la vie», «Keynes ou l’économiste citoyens» et ses caricatures à «Charlie Hebdo», Oncle Bernard comme ont le surnommait arrivait à expliquer l’économie au grand public tout en critiquant certains de ses confrères néoclassiques. Par exemple lorsqu’il a expliqué que pour sortir de la crise il fallait effacer une partie des dettes de la zone euro. Grâce à son goût du débat et son humour, Bernard Maris trouve un débouché naturel à la radio et à la télévision. Chaque samedi,sa chronique sur France Inter «J’ai tout compris à l’économie» prolongeait les nombreux ouvrages de vulgarisation dans lesquels il montrait les failles du capitalisme et ses excès.

    Bernard Maris laisse derrière lui «le brouillon d’un livre inachevé, un éloge de cette France qu’il a tant critiqué parce qu’il l’aimait» ( A. D’Abbundo)

 

Axel Magadoux.

 

Bernard Maris : un regard critique sur l’euro

Cet article a été publié le 24 septembre 2014 dans Charlie Hebdo par Bernard Maris.

Il y critique l’euro et nous montre son inquiétude face à l’avenir de la monnaie européenne en opposition aux autres pays.

«  L’autre politique économique, ou comment échapper aux Chinois.

Sortir de l’euro permettrait de retarder la conquête de notre marché du travail par la Chine.

Existe-t-il un autre modèle que le modèle Valls – Fillon – Juppé – Sarkozy ? Oui, il y en a un, et un seul. C’est le modèle macroéconomique fondé sur une sortie totale ou partielle de la zone euro. Autrement dit, et je pèse mes mots, si on ne sort pas partiellement ou totalement de la zone euro, la seule politique macroéconomique possible est celle de Valls-et-les-autres.

– Si l’on garde l’euro, le seul moyen de ne pas crever face à la politique menée par l’Allemagne est de mener une politique de contre-offensive en vendant nos produits faits par nos petites mains, travaillant plus dur et plus longtemps pour des salaires plus faibles. A cette seule condition, on peut espérer tenir sur le radeau. Combien de temps ? Un demi-siècle environ. Après, toute la technologie sera passée aux Indiens et aux Chinois, qui deviendront nos employeurs.

– Une sortie totale ou partielle de la zone euro permettrait à l’économie française de se redresser plus rapidement, avec un coût inférieur en termes de pouvoir d’achat et de souffrance sociale. On gagnerait 25 ans environ par rapport au plan Juppé-Valls. Une génération de gagnée. Une cohésion sociale plus forte, pour envisager l’avenir (les conditions de travail offertes par nos futurs employeurs, les Chinois et les Indiens ; les conditions de rivalité de nos anciens amis – les Espagnols, les Allemands, etc, à qui nous aurions damé le pion).

Je ne vais pas exposer à nouveau les conditions d’une sortie intelligente et raisonnée de l’euro, négociée avec nos partenaires de la zone.

On aura beau dire que, français ou étranger, un patron est d’abord un patron, et que son capital comme son âme, par définition, sont mondialistes ou apatrides ou internationaux, un gouvernement français dominé par des patrons étrangers serait totalement soumis, muselé, sans aucun pouvoir.

Un gouvernement français dominé par des patrons français aurait plus d’autonomie parce qu’il pourrait négocier ses prébendes, fiefs, affermages contre quelques avantages sociaux relevant du modèle dit « français ». Or, pour pouvoir négocier ces fiefs, affermages (ainsi les concessions des autoroutes honteusement refilées par Villepin), il faut au moins être propriétaire du bien public fondamental qu’est l’argent.

Donc il faut sortir partiellement ou totalement de l’euro. Pourquoi l’euro ? Pour l’Europe fédérale. Qui veut de l’Europe fédérale ? Hollande et Bayrou. C’est peu. L’Allemagne ne veut pas d’Europe fédérale, ni l’Espagne, ni l’Italie, ni personne. Peut-être la Belgique et le Luxembourg, mais certainement pas le Royaume-Uni, la Pologne ou l’Irlande. Ou l’Italie. Ciao l’euro, et vraiment pas de regret !

Bernard Maris

(Charlie Hebdo, mercredi 24 septembre 2014, page 6)

Mise en ligne CV : 27 septembre 2014 »

Claire Vieaud & Pauline Jenty

Un hommage rendu aux Etats-Unis

Les élèves de 1er Es,602, ont réalisés des travaux à propos de Charlie.

Bernard Maris est mort avec ses amis dans le massacre de Charlie Hebdo. Chez les économistes, il est donc de bon ton de saluer la mémoire de l’ancien collègue. Il y a les hommages émouvants, comme celui de l’équipe de l’émission « On n’arrête pas l’éco » sur France inter qu’on entendait pleurer à l’antenne samedi dernier.

Il y a les hommages distanciés et sincères, comme celui du gouverneur de la Banque de France Christian Noyer qui déplore le décès du membre atypique du comité de politique monétaire qu’était Oncle Bernard. Etonnants, comme la photo (voir ci-dessous) prise par les employés de la Banque centrale de l’Etat de New York.

crédit photo lejdd.fr
crédit photo lejdd.fr

La Fed de New York rend hommage à Bernard Maris

Sur une photo publiée sur Twitter, des membres de la Federal Reserve Bank posent avec un écriteau «Je suis Bernard».

Bernard Maris aurait souri en ce moment. Voir des membres de la Federal Reserve Bank of New York lui rendre hommage en tenant un panneau avec écrit «Je suis Bernard», l’aurait amusé. Décédé dans la fusillade au sein de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, l’économiste était un personnage atypique.

Pourfendeur du libéralisme, candidat en 2002 aux élections législatives sous l’étendard des Verts, il avait été nommé membre du conseil général de la Banque de France en 2011, par le président du Sénat Jean-Pierre Bel.

C’est cette institution qui a posté hier une photo dans laquelle des collaborateurs de la Fed New York saluent l’économiste. La banque fait partie de la Réserve fédérale des États-Unis, autrement dit la banque centrale.

«Oncle Bernard» a collaboré pour différents journaux, dont Charlie Hebdo dans lequel il tenait une chronique économique. Il était également actionnaire du journal à hauteur de 11%. Le jour de l’attentat, l’économiste était en conférence de rédaction dans les locaux de l’hebdomadaire.

Bernard Maris a rédigé de nombreux ouvrages de vulgarisation économique. Ayant une grande estime pour l’économiste britannique John Maynard Keynes, il a publié en 1999 Keynes ou l’économiste citoyen (Les Presses de Sciences Po).

http://video.lefigaro.fr/figaro/video/jean-marc-daniel-attentat-a-charlie-hebdo-retour-sur-le-parcours-de-bernard-maris/3978473087001/

http://www.franceinter.fr/personne-bernard-maris

Dionisio Sara, Arnold Camille, Jammot Camille

 

 

Le gardien de la liberté

 Marion, Manon et Julie se sont intéressées au rapporteur spécial dans le cadre de leur cours de DGEMC (Droit et grands enjeux du monde contemporain)

       Le Rapporteur spécial est chargé d’enquêter sur les violations et d’intervenir sur des questions précises ou dans des situations d’urgences, les Rapporteurs spéciaux et les Groupes de travail sur les droits de l’homme jouent un rôle de premier plan dans la protection des droits de l’homme. Ils interviennent au titre de ce qu’il est convenu d’appeler les « procédures spéciales ». Dans le cadre de l’établissement des rapports qu’ils présentent au Conseil des droits de l’homme et à l’Assemblée générale, les rapporteurs et groupes de travail se servent de toutes les sources d’information en leur possession, y compris les communications reçues de particuliers et les données recueillies auprès des organisations non gouvernementales. Les Rapporteurs spéciaux et les groupes de travail disposent aussi d’une procédure d’urgence leur permettant d’intercéder auprès des plus hautes instances gouvernementales. Ils conduisent une bonne partie de leurs recherches dans les pays concernés, s’entretiennent avec les autorités et les victimes et collectent des éléments de preuve sur place. Leurs rapports sont rendus publics, ce qui contribue à faire connaître les violations et la responsabilité des gouvernements de protéger les droits de l’homme.

David Kaye a été nommé Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression en août 2014 par le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies.

Le 7 janvier 2015 suite à l’attentat, celui-ci a condamné dans les termes les plus forts l’attaque contre les journalistes du magazine Charlie Hebdo à Paris.

« L’attaque d’aujourd’hui est l’une des plus graves attaques contre des journalistes et la presse libre dans l’histoire récente », a déclaré l’expert en droits de l’homme. Selon les rapports, des hommes armés ont tué au moins douze personnes au siège du magazine satirique situé au cœur de Paris. « Il est crucial à un moment comme celui-ci de réaffirmer l’importance vitale d’une presse libre dans les sociétés démocratiques. »« Il y aura des voix exhortant les satiristes en particulier de faire preuve de prudence dans leur expression », a fait remarquer M. Kaye. « J’exhorte le contraire: que tous ceux qui ont la capacité de réfréner une telle violence le fasse maintenant et en termes clairs et absolus. »

« Choqué par la violence utilisée aujourd’hui, j’exprime ma solidarité avec les journalistes, les satiristes et les artistes menacés », a déclaré l’expert. « J’attends avec impatience non seulement que les responsable d’une violence aussi horrible soient sanctionnés, mais aussi d’entendre toutes les voix du spectre politique entier condamner cette violence sans équivoque. »

Le Rapporteur spécial a adressé ses plus sincères condoléances aux familles des victimes et au peuple français.

Marie C, Manon J et Julie R

 

Journaliste, un métier à risque

Aïcha et Camille  se sont intéressées aux différentes pressions et menaces qui peuvent s’exercer dans certains pays à l’encontre des journalistes dans le cadre de leur cours de DGEMC (Droit et grands enjeux du monde contemporain)

Liste non exhaustive de ce à quoi vous vous exposez si vous devenez journaliste*:

– insulte

– intimidation

– pression sur l’entourage

– surveillance policière

– espionnages

– piratage

– saisie de matériel informatique

– pression financière

– menaces de morts

– campagne de calomnies et de haine

– procès

– licenciement

– privée de revenus

– interdiction de parution

– interdiction d’exercice de sa profession

– arrestation injustifiée

– violence physique

– interdiction de sortie du territoire (confiscation de passeport)

– exil

– emprisonnement

– kidnapping

– torture

– assassinat

« Je suis journaliste. Vous m’avez détruit les mains, mon œil

gauche ne voit plus rien, des cicatrices me recouvrent le corps … mais

vous vous êtes trompé, vous ne m’avez pas coupé la langue. »

Gorka Landaburu, journaliste espagnol

*Dans les pays suivants : Syrie, Tunisie, Chine, Bangladesh, USA, Russie, Australie, Birmanie, Italie, Cambodge, Vietnam, Chili, Malaisie, Lybie, Tonga, Maroc, Egypte, Grece, Japon, Cuba, Iran, Mali, Ukraine, Yemen, Algerie, Guatemala, Serbie, Liberia, Afganistan, Honduras, Colombie, Pakistan, Inde, Erythrée, Rwanda, Ethiopie, Perou, Tibet, Phillipines, Bulgarie, Slovenie Mexique, Haiti, Israel, Thailande, Mexique, Tchad, Sri-Lanka …

Détails sur Reporters Sans Frontière, http://fr.rsf.org/

Par Aicha O. et Camille V.

La représentation de la liberté d’expression à travers le droit

   Marie et Ines se sont intéressées à la représentation de la liberté d’expression à travers le droit dans le cadre de leur cours de DGEMC (Droit et grands enjeux du monde contemporain)

   Le droit de répandre des informations et des idées est l’élément le plus évident de la liberté d’expression. Il comprend le droit de dire ce que l’on pense ou ce que l’on sait, en privée ou dans les médias. Mais la liberté d’expression a un objectif plus large, elle permet à chacun d’accéder, le plus largement possible aux informations et aux opinions, cela s’appelle le droit à l’information et il prend plusieurs formes : lire des journaux d’informations, écouter des débats publics, regarder les télévisions, surfer sur Internet et accéder à l’information détenue par les autorités publiques. Cependant, même si la liberté d’expression est garantie, elle n’est pas absolue et comporte des limites dans le but d’assurer le respect de l’ordre public. Comme le dit l’adage « la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres », toute liberté ne peut donc pas être entièrement satisfaite. L’article 10 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestations de trouble pas l’ordre public établi par la loi » nous montre que la préservation de l’ordre public est une notion qui permet de limiter la liberté d’expression. Ainsi, aucune distinction n’est autorisée sur les critères suivants : le niveau d’éducation, la race, la couleur de peau, le sexe, la langue, la religion, les opinions en général, les origines nationales ou sociales et les biens.

Nous allons donc voir dans un premier temps, la liberté d’expression et ses limites au niveau nationale, dans un deuxième temps, la liberté d’expression et ses limites au niveau européen et enfin au niveau internationale.

Au niveau national :

Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen en 1789 :

« Article 10. – Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestations ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. »

« Article 11. – La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux pour l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » Mais elle est aussi consacrée par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, ou l’article 1 garantie la liberté d’impression et de librairie. »

Au niveau européen :

Article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme :

 « 1. Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considérations de frontières. Le présent article n’empêche pas les États de soumettre les entreprises de radiodiffusion, de cinéma ou de télévision à un régime d’autorisations

2. L’exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à l’intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la défense de l’ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d’autrui, pour empêcher la divulgation d’informations confidentielles ou pour garantir l’autorité et l’impartialité du pouvoir judiciaire. »

Au niveau international :

Accords de l’ONU sur les droits de l’homme :

 1. « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions »

2. « Toute personne a droit à la liberté d’expression ; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix. »
3. » L’exercice des libertés prévues au paragraphe 2 du présent article comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales. Il peut en conséquence être soumis à certaines restrictions qui doivent toutefois être expressément fixées par la loi et qui sont nécessaires : 1. Au respect des droits ou de la réputation d’ autrui ; 2. A la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publique. »

Déclaration universelle des droits de l’homme :

Art. 19 : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »


VALETTE Marie et DEBRAS Inès