Au tribunal : des enjeux déterminants !

Affaire Stéphane – 4

Dans cette affaire, je jouais le rôle de l’éducateur de Jimmy, l’un des mis en cause.

Ayant rencontré la famille, les parents, les amis et les professeurs de ce jeune, je devais être en mesure d’informer le juge et les assesseurs de la situation de Jimmy sur le plan familial et scolaire. De plus, je devais aussi répondre aux questions des différents  avocats et notamment  de celui de Jimmy auquel je devais donner des éléments nécessaires pour sa plaidoirie.

J’étais très stressé à l’idée de prendre la parole à la barre car en plus des difficultés que je rencontre régulièrement face aux exercices oraux, je trouvais assez peu d’éléments sur Stéphane et je craignais de ne pas pouvoir répondre à toutes les questions qui me seraient posées.

 

 

L’éducateur de Jimmy à la barre.
Crédits photos: CR

Plus tard, quand je me suis retrouvé face au tribunal la première fois, même si je n’étais que le spectateur du procès joué par mes camarades de l’autre groupe, j’avais  un sentiment d’anxiété qui montait. Je savais que le bâtiment était très solennel, ce qui engendre une atmosphère lourde, presque palpable quand on y pénètre. Ce même sentiment s’est intensifié lors du passage officiel au procès auquel j’allais participer. D’autre part, la salle dans laquelle se déroulait le procès était  impressionnante non pas par sa taille mais par sa fonction et son activité : on nous avait dit que des gens libres y étaient entrés mais que ce sont des condamnés qui en étaient ressortis.

Pendant la séance, je redoutais de plus en plus le moment inévitable ou j’allais devoir prendre la parole à la barre. J’attendais mon tour, je réfléchissais déjà aux éventuelles questions qu’on pouvait me poser. J’accumulais un peu plus de stress au fur et à mesure de la séance. Quand enfin arriva mon tour, je me suis présenté à la barre. J’ai évacué une bonne partie du stress quand j’étais face au micro. Contre toute attente, je suis parvenu à faire une prestation orale honorable à mon goût et je fus capable de répondre aux questions que l’on me posât. Cette expérience fut pour moi assez stressante mais également très enrichissante car je pouvais pour une fois me faire une idée concrète d’un véritable procès.

Achille Salmon