Par chance… – 1

« Nous avions une heure pour décider de l’endroit où nous allions passer les trente prochains jours. Par chance ce lundi soir, 20h00, je me trouvais dans ma maison, avec mes parents et Valérie. Nous nous trouvions exactement à l’endroit où nous souhaitions être. Valérie, notre chère amie tchèque, qui était avec nous depuis bientôt deux mois allait cependant bientôt partir, mais ça, nous ne le savions pas encore. Nous étions ensemble, et nous étions bien.

 Quand le président  Macron, (dont le nom s’avère aussi désigner une espèce d’escargot de mer) annonça un confinement de la population sans pour autant prononcer le mot une seule fois, nous étions tranquillement assis dans le canapé, à acquiescer devant le discours hypnotisant. C’est à ce moment là que j’aurais pu donner mon petit coup de baguette magique, afin de barrer la route à l’avenir qui prévoyait de nous séparer, Valérie et nous trois. Mais depuis mon poste de réalisatrice, car c’est bien d’un récit imaginaire qu’il s’agit, je décide soudain de ne rien changer à ce que je perçois de la réalité. Je décide que tout est bien comme ça, et que je ne souhaiterais pour rien au monde transformer le présent.  Je me projetais donc déjà au moment où nous nous reverrions, car comme a dit Valérie, « brzy na videnou », traduit « à bientôt ». Je ne sais pas vous, mais pendant cette heure de réflexion profonde, j’ai choisi de passer les trente prochains jours exactement à l’endroit où je me trouve actuellement.

LL.

Ce texte fait suite à la proposition de Bérengère Cournut, proposée sur sa page FB, et que nous sommes autorisés à reprendre cf l’article  Confinés et inspirés ! du 20/03/2020