Une mobilisation pour faire revivre la culture

Depuis le lundi 15 mars 2021 le théâtre de l’Empreinte, scène conventionnée Tulle Brive, prend part au mouvement national d’occupation des salles de spectacle qui a débuté le 4 mars au théâtre de l’Odéon.

Photo : Calixte

Le collectif corrézien  » Occupation 19  » exige notamment  » le retrait de la réforme chômage, une prolongation de l’année blanche et son élargissement à tous les travailleurs précaires  » nous indique Vincent Acampo, régisseur plateau, l’obtention d’un calendrier d’ouverture fixe avec le respect des consignes sanitaires et continuer le « partage d’émotions avec des êtres vivants ».

Ainsi, 15 personnes se relaient afin d’assurer une présence constante dans le théâtre et une assemblée générale de 12h à 14h a lieu quotidiennement au forum du théâtre. Ces assemblées sont ouvertes à tous bien que les personnes travaillant dans la culture soient majoritaires, nous avons pu constater que des personnes extérieures  au monde de la culture ont eu droit à la parole comme par exemple des enseignants, des personnels de santé ou encore des personnes retraitées. 

Dessin réalisé par Nell

«  Aux Assemblées Générales nous sommes environ 70, tout le monde peut être présent et nous prenons des décisions pour les manifestations à venir. Nous faisons en sorte que tous les jours il y ait un concert ou un autre événement artistique  » nous informe la metteuse en scène Marie-Pierre Bésanger. Durant les assemblées générales, les participants abordent des sujets divers autour de la santé, des hôpitaux, de l’éducation et essentiellement du monde culturel. Des décisions sont prises et votées pour les prochaines manifestations sous la surveillance d’un président de séance.

L’occupation n’a pas de durée déterminée et les intermittents du spectacle sont déterminés à faire entendre leurs revendications.

Retrouvez l’évolution de la mobilisation et les différentes actions engagées par le théâtre ici 

Florian Calixte et Lisa

Dominique Grador, une femme aux multiples engagements.

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Source image La Montagne

Dominique Grador, ancienne élue de la Corrèze, nous raconte son engagement auprès de Peuple et Culture (PEC) et de Réseau Education Sans Frontière (RESF).

Pourquoi vous êtes vous engagée auprès de Peuple et Culture après votre carrière politique ?

« Je ne me suis pas engagée après ma carrière politique, je me suis engagée très tôt auprès de cette association d’éducation populaire. Je me suis sentie concernée très jeune. »

Quel est votre rôle au sein de cette association ?

« Je suis représentante légale car Peuple et Culture n’a pas vraiment de président. Il faut donc des représentants légaux pour prendre des décisions ensemble »

Comment les rencontres et animations sont-elles organisées pendant la période de crise sanitaire ?

« Cette crise nous demande une réflexion importante puisque notre objectif est de travailler le plus possible de la même manière avec un public restreint et isolé qui a besoin d’éducation citoyenne et de rencontres interculturelles. Nous avons donc choisi de nous occuper d’un public isolé qui connaît d’importantes difficultés, comme des familles pauvres et des migrants. Nous avons dû prendre des initiatives pour ceux qui ont le plus besoin d’un enseignement culturel.

Que pensez vous de l’occupation du théâtre qui a lieu en ce moment ?

« Je suis tout à fait pour et je suis impliquée : j’ai occupé le théâtre pendant des jours et trois nuits. Je participe à l’occupation principalement pour faire valoir nos revendications et pour mettre en commun ces revendications. On organise des spectacles et pendant les assemblées générales, on réfléchit à ce qui peut rassembler et intéresser le personnel de santé et le public en général.

Est-ce que pour vous c’est important l’ouverture des lieux culturels ?

« Oui et j’ai été particulièrement touchée et meurtrie par les propos du gouvernement en qualifiant les lieux culturels de non-essentiels. Cela signifie la non-reconnaissance d’une partie de notre société et de notre citoyenneté. Pour moi, il est essentiel de rouvrir les lieux culturels car se sont des lieux d’échanges sociaux et de développement culturel, c’est une partie importante de notre société ».

L’engagement de Dominique Grador reste intact depuis de nombreuses années, au service de la culture et des plus démunis.

Calixte et Lisa