Lorsque les inégalités et les discriminations sont ancrées dans la société, certaines personnes se démarquent et proposent leur aide à ceux qui se trouvent dans le besoin. Parmi elles Madeleine Antoine.
Madeleine Antoine, retraitée, ancienne conseillère d’orientation psychologue et professeure des écoles, a partagé son parcours et ses motivations. Elle a à coeur de partager son combat contre les discriminations notamment avec des jeunes.
Cette envie de rendre service aux autres est innée chez elle. Madeleine Antoine est investie dans plusieurs associations : la Ligue des droits de l’homme (LDH) et Réseau éducation sans frontières (RESF). Son combat consiste principalement à venir en aide aux mineurs isolés et aux femmes migrantes. Dans cet objectif, elle apporte des conseils dans le domaine administratif, notamment pour l’obtention des titres de séjour. Pour cela elle accompagne fréquemment les personnes concernées à la préfecture par exemple. Elle assiste également les personnes dans la recherche de travail ou de formation. Elle oeuvre à faire reconnaître les droits des personnes.
Par ailleurs elle est fortement préoccupée par la situation des mineurs isolés qui se retrouvent seuls en Europe. Mais aussi par les femmes en demande d’asile souvent porteuses d’histoires personnelles difficiles (victimes de violences conjugales, mariages forcés…) qui les obligent à quitter leur pays.
Quand on demande à Madeleine Antoine ce qui la pousse à s’engager ainsi : « Le principe de fraternité », répond-elle avec conviction.
Après les explosions du 4 Août 2020 à Beyrouth, le Liban est passé en dessous du seuil de pauvreté. La précarité est presque généralisée : « Après les explosions de Beyrouth, les explosions de la faim ».
Rappel des faits : Le 4 Août 2020 dans le port de Beyrouth au Liban, deux explosions ont eu lieu. Le stock de nitrate d’ammonium entreposé dans le port est à l’origine de la violence de ces explosions. Le bilan de cet accident s’élève à 207 morts, plus de 6500 blessés, 9 disparus et des dégâts matériels estimés à plusieurs milliards de dollars. Face à la situation catastrophique, des ONG du monde entier apportent leur aide. Parmi elles, le Secours populaire Français qui organise des collectes de fonds et de vêtements.
Camille Saadé est en classe de terminale au Lycée Edmond Perrier, elle est bénévole au Secours populaire de Tulle et a bien voulu répondre à nos questions :
– Comment, en tant que lycéenne de 17 ans peux-tu aider le Liban ?
CS : Je suis bénévole au Secours populaire. En premier lieu, j’ai rencontré une bénévole du secours populaire qui a proposé La bénévole du Secours populaire m’a proposé de créer un club « Copains du monde » en Corrèze (groupe propre au secours populaire, il en existe partout en France selon les départements) et de réfléchir à un projet spécialement pour le Liban.Et donc nous mettons en place ce club avec des jeunes de Corrèze dans les collèges et lycées. Pour l’instant nous avons des bénévoles à Victor Hugo, à Clémenceau et à Ussel qui vont mettre en place des collectes dans leurs établissements pour le projet.
– Quelles sont les actions prévues ?
CS : Le projet est sous forme d’une vente (des habits, des jouets, des livres…) à partir de collectes réalisées dans les lycées et collèges grâce à la participation des élèves. La collecte est prévue à la fin de l’année au lycée mais aussi sur les marchés. C’est le fruit de la vente de cette collecte qui sera reversé à une association au Liban DPNA*. Le but est de laisser une autonomie financière et de ne pas gérer à leur place.
Plus précisément, nous souhaitons apporter une aide au Liban qui permette un développement, un apport d’argent/de denrées à long terme pour que, à terme, les personnes que nous aidons soient autonomes financièrement.
Le Secours Populaire a déjà eu ce genre de projet au Salvador il y a quelques années.
– Qu’est ce qui t’a poussé à t’engager dans de ce projet ?
CS : Je me suis engagée car je suis Libanaise et parce que j’ai de la famille au Liban. La crise économique et politique ayant déjà mis à terre le Liban, les explosions ont été de trop et ont eu pour conséquence une vague d’extrême pauvreté.
« A mon niveau, j’ai décidé de faire une collecte de vêtements avec le secours populaire
au sein des lycées et collèges de Tulle au profit du Liban. »
Chacun à son niveau peut s’engager pour une cause, même à 17 ans.
Merci à Camille, vous entendrez parler de ce projet sur ce blog et ailleurs dans la presse.
*DPNA : Developpement for people and nature association.
« Après les explosions de Beyrouth, les explosions de la faim » – Corinne Makowski, secrétaire nationale du Secours Populaire Français
Devenir pompier volontaire : une passion, des valeurs ! Compte-rendu d’interview d’un commandant et d’une sapeur pompier.
Parcours d’une jeune sapeur pompier :
Elodie, 18 ans, est une JSP, c’est à dire une jeune sapeur pompier. Son but est d‘aider la population et d’être utile. Ses valeurs sont d’avoir du respect envers les autres, savoir vivre en collectivité et s’entretenir physiquement. Pour devenir pompiers volontaires il existe plusieurs options mais Elodie a choisi la plus courante celle d’être JSP et de passer un brevet cadet en suivant des formations, dès l’âge de 12 ans jusqu’à 17 ans. A côté de cette activité bénévole, elle est scolarisée en bac professionnel métier de la sécurité à Tulle. Elle souhaite par la suite devenir pompier professionnel.
Durant leur période d’engagement au sein des JSP, les jeunes élèves apprennent les gestes du secourisme, la manœuvre incendie, l’utilisation des lots de sauvetage…etc. Sans faire d’intervention, on leur enseigne la fonction de sapeurs pompiers. Suivant les formations qu’ils ont choisies, ils seront affectés à différentes missions. Il y a plusieurs formations possibles comme « équipier incendie » pour se spécialiser dans la gestion des feux, « équipier SAP » pour ce qui concerne les ambulances. La mission la plus valorisante et la plus dangereuse d’après elle, est celle en rapport avec les incendies : on y trouve et on y apprend beaucoup de choses.
Parcours du commandant Durina Eric :
Le commandant Durina est le responsable de la direction départementale des sapeurs pompiers et du développement du volontariat. Pour être pompier volontaire il faut répondre à certains critères, comme avoir au minimum 16 ans et au maximum 60 ans, « Qu’importe que nous soyons homme ou femme, étranger ou non, cela ne change rien. Il faut tout de même être en bonne santé physique et donc passer des examens médicaux ».
On n’est pas obligé de passer par la case jeune sapeur pompier, il faut aller au Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS), par la suite remplir un dossier d’engagement, puis le compléter avec des formations. Toutes les missions sont dangereuses étant donné qu’un sapeur pompier peut prendre des risques même sur la route, comme tout le monde.
Les pompiers volontaires s’engagent pour une moyenne nationale de 11,7 ans. Pour les hommes cela équivaut à environ 12 ans et pour les femmes à 8 ans. Les femmes sont en effet de plus en plus présentes dans les casernes et pour une bonne intégration les responsables ont créé des vestiaires non mixtes.
Lors du recrutement, Mr. Durina a interrogé les futurs pompiers volontaires sur leur motivation et leur but. La grande majorité a répondu que c’était pour rendre service aux autres, puis une autre partie pour la valeur morale et finalement une autre pour la discipline, l’esprit d’équipe et le contact humain.
Les pompiers volontaires n’ont pas d’heures limite, ils ont 40 heures de formations obligatoires tous les ans. Selon les JSP, les avantages sont les valeurs,les services rendus et la notion de groupe. Il existe ce pendant des inconvénients : la perturbation de la vie privée et celle dans le travail.
Aujourd’hui, les militaires qui ne sont plus actifs professionnellement s’investissent activement pour la jeunesses.
Eric Zavras et Yves Lasvigne Délégué militaire Corrèze du SNU
Yves Lasvigne est un militaire toujours en activité qui a pour responsabilité de représenter toutes les armées en Corrèze. Engagé depuis longtemps dans la citoyenneté il explique que dès sa jeunesse il a voulu s’impliquer pour les autres notamment dans des clubs de sports lorsqu’il était au lycée.
Eric Zavras est un militaire retraité de 62 ans et tout comme son confrère, a fait partie de l’armée de terre pendant près de 40 ans. Il s’occupe de la direction de la citoyenneté deux fois par semaine à Tulle.
Le SNU, service nationale universel, a été créé par Édouard Philippe en 2019 et est une des promesses de campagne du président Macron. Ce service a pour objectif de renforcer les liens de fraternité entre les jeunes français et de promouvoir l’investissement des jeunes dans la société actuelle ainsi que le sentiment d’engagement dans la république. « L’apprentissage en collectivité est nécessaire » insiste Eric Zavras.
Le métier de militaire n’est pas une profession facile, n’est pas un métier comme les autres. Un militaire, se doit de faire preuve d’une citoyenneté « exacerbée » tant dans son métier qu’en tant que civil précise Eric Zavras.
Quand on leur demande si le SNU permet aux jeunes de devenir un peu plus citoyens dans le monde actuel et si le niveau de citoyenneté a évolué avec le temps, ils sont unanimes pour dire que le SNU permet d’augmenter la citoyenneté et de s’impliquer. Ils sont plus mitigés quant à l’évolution dans le temps : « il y a plusieurs années on n’avait pas besoin de faire des actions pour inciter les personnes à s’engager en tant que citoyen, cela se faisait plus naturellement ». Il semblerait en effet que les jeunes perdent les valeurs de la France.
Par ailleurs, ils expliquent que depuis 20 ans on parle plus de la citoyenneté à cause des attentats. Pour eux, « être un citoyen impliqué dans la vie, se résume principalement à vivre en collectivité mais surtout apprendre ses droits mais aussi ses devoirs ».Une des qualités du service militaire (disparu en 2002) était de réaliser un « brassage des jeunes ». Cela permettait de rencontrer des personnes provenant de tout milieu social et géographique. Cependant la fin de ce service a été inévitable car l’armée étant professionnelle elle nécessite des études spécifiques.
Ainsi le SNU a été crée afin de permettre aux jeunes de participer à des actions dans un département différent du leur, de sortir de leurs habitudes et d’apprendre à vivre en collectivité. Pour pouvoir y participer les jeunes doivent d’abord faire la démarche de s’inscrire. Puis ils vont participer à un séjour de 15 jours en collectivité avant de pouvoir apprendre à s’investir pour les autres en faisant des travaux d’intérêt général par exemple.
Le rallye citoyen, un lieu de d’engagement
Le rallye citoyen fête cette année ses 7 ans d’existence. Il est dédié aux collégiens regroupés en équipes, et le principe consiste en plusieurs ateliers civiques et sportifs sur un thème local et le but de cette opération est de permettre des échanges historiques et citoyens entre les collégiens et les partenaires comme les pompiers, la gendarmerie, l’armée, des représentants de communes ou des associations.
Ce rallye est composé de plusieurs ateliers comme allant par exemple du secourisme, à la découverte des métiers de la défense, en passant par le parcours du combattant qui est l’activité majeure et sélective pour l’armée et bien d’autres. Le Lieutenant colonel Lasvigne précise que ce rallye a été organisé sur une journée avec différents intervenants qui doivent expliquer aux collégiens leurs différentes implications dans la citoyenneté en fonction de leurs métiers. « Ces interventions apportent une prise de conscience dans les différents niveaux de citoyenneté chez les jeunes ». A l’issue de cette journée les jeunes repartent donc avec une connaissance plus élargie des domaines de l’entraide, « une réelle prise de conscience de la citoyenneté ». Il y a aussi une émulation grâce au classement final avec des récompenses.