Afin de réfléchir sur la liberté d’expression,
voici une sélection de ressources disponibles ici
Pétillantes actus de Perrier !
Blog d'actualité du Lycée Edmond Perrier
Lundi 13/04 il fallait garder son sérieux et assurer sa voix pour l’enregistrement de l’émission Charlie Bram !
Après plusieurs heures de séances préparatoires dans le cadre de l’ECJS, le jour J est arrivé et les élèves se sont donc retrouvés devant le micro pour présenter leur chronique.
Encadrés par Pierre Vignaud (journaliste), Philippe d’Hauteville, (président de Bram’ FM) ainsi que par leur professeure d’ECJS et les professeures documentalistes, les jeunes reporters avaient libre antenne concernant la liberté d’expression, les jeunes et les médias. Les sujets des rubriques avaient été pré-définies et un travail de recherche, de reportage et d’analyse a été réalisé lors des séances précédentes. Le travail de radio nécessite une préparation et une écriture méticuleuses des chroniques, une analyse fine et pertinente. Les élèves se sont bien rendus compte que si le travail avait été réalisé sérieusement en amont, il était ensuite bien plus aisé de s’exprimer dans les conditions du direct.
Sur le plan technique, chacun a pu tester un logiciel de montage et, la palme d’or revient à Heather, Brice et Alexandre qui ont réalisé un gros travail de montage concernant une interview doublée par un traducteur*.
Quelques unes des rubriques traitées :
historique de la liberté de la presse en 1 minute 30 – top chrono / Les jeunes et les médias (sondage au sein du lycée et analyse) / portrait d’un caricaturiste russe / reportage concernant l’opération Renvoyé spécial et interview de Iyad Abdallah, journaliste syrien (cf article : une rencontre qui éveille les consciences) / Censure et humour / Censure et chanson…
Un grand merci à pour ce partenariat qui a permis aux élèves de découvrir le monde de la radio !
L’émission sera diffusée mercredi 22 avril à 17h30 sur 98.3 ou en direct depuis le site de Bram.
Elle sera également disponible en podcast.
Mary Rochais, Stéphanie Alexandre, professeures documentalistes
« L’homme est un animal communicant. Il parle, écoute, et répond » disait Bernard Maris dans son Antimanuel d’économie publié en 2006. Professeur d’économie, écrivain, et journaliste, il s’était en effet efforcé tout au long de sa vie à rendre accessible et compréhensible l’économie en tant que science.
Oncle Bernard -surnom qu’il s’était attribué dans ses articles pour Charlie Hebdo- se voulait simple, clair, et surtout lucide sur les questions sociétales et économiques. Mettant en pratique sa volonté pédagogique d’abord à Sciences Po Toulouse en tant que professeur, il l’avait poursuivie ensuite au travers de différents journaux de toutes opinions politiques (Marianne, Le Figaro, Le Monde…). Avec un art incontestable de la vulgarisation des principes économiques, il prenait plaisir à expliquer en quoi l’économie devait être une science avant tout humaine (ou molle) et non, comme trop souvent considérée, une science mathématique (ou dure). Il portait en effet un message cher à ses idées : « les modèles sont omniprésents, l’économie est formalisée, elle est devenue inabordable aux littéraires ». Prenant par exemple le modèle de concurrence pure et parfaite, il tentait de démontrer en quoi il n’était qu’une utopie, et que cette même concurrence n’avait que des bienfaits illusoires. Pour oncle Bernard, les économistes contemporains ne pensent plus que par des théories, et ne réfléchissent plus aux pratiques et aux fonctionnements humains. Les hommes sont trop souvent représentés comme « des fourmis raisonneuses, rationnelles, égoïstes, épargnantes, calculatrices ». Il défendait ainsi la doctrine Keynésienne (de l’économiste du même nom) qui voulait que l’humain effectue des choix en fonctions de phénomènes incalculables (la peur, le désir, l’incertitude…). Ce combat qu’il menait contre les économistes classiques lui valait une image d’un humaniste, considérant que « les équations permettent de se boucher le nez » devant « un réel sale, sentant le bidonville, la souffrance ». Il pensait en outre, que l’économie était dominée par des phénomènes subjectifs et politiques, et que l’usage prépondérant des mathématiques dans ce domaine ne servait qu’à faire « plus sérieux ». C’est donc l’aspect « ludique » -bien que complexe- de l’économie qui poussait Bernard Maris à débattre sur les plateaux de C dans l’air sur France 5 et dans les studios de France Inter (chaque semaine). Accordant sa science et son temps à de nombreux téléspectateurs et auditeurs, il leur avait permis d’écouter un avis différent de ceux de nombreux économistes libéraux, et de se forger ainsi des réflexions éthiques et morales sur le fonctionnement des sociétés actuelles.
En somme, le surnom Oncle Bernard reflétait bien l’homme qu’il était : un personnage public pédagogue, engagé, et en même temps, très proche des gens à qui il s’adressait. Un économiste qui voulait que sa matière de prédilection soit remise à une place plus modeste, qu’elle fasse émerger des principes et des valeurs comme la solidarité et la gratuité, et que les calculs rationnels n’étouffent pas ces idéaux. Finalement, la transmission du savoir était la plus belle chose que Bernard Maris a pu nous offrir, et aujourd’hui quel plus beau cadeau pouvons nous lui rendre, si ce n’est un hommage digne, à la hauteur de l’homme. Keynes disait : « Les idées, justes ou fausses, des philosophes de l’économie et de la politique ont plus d’importance qu’on ne le pense en général. À vrai dire, le monde est presque exclusivement mené par elles ». Espérons désormais que les paroles d’Oncle Bernard puissent ainsi perdurer et entretenir de profondes réflexions sur tous ces thèmes qui lui étaient chers.
Jean-Briac Le Louette
Cet homme de nature drôle et passionné par ce qu’il faisait avait le don de rendre jubilatoire une discipline,l’économie, très souvent présentée comme étant austère.
A travers les différents livres qu’il a pu écrire dont «La bourse ou la vie», «Keynes ou l’économiste citoyens» et ses caricatures à «Charlie Hebdo», Oncle Bernard comme ont le surnommait arrivait à expliquer l’économie au grand public tout en critiquant certains de ses confrères néoclassiques. Par exemple lorsqu’il a expliqué que pour sortir de la crise il fallait effacer une partie des dettes de la zone euro. Grâce à son goût du débat et son humour, Bernard Maris trouve un débouché naturel à la radio et à la télévision. Chaque samedi,sa chronique sur France Inter «J’ai tout compris à l’économie» prolongeait les nombreux ouvrages de vulgarisation dans lesquels il montrait les failles du capitalisme et ses excès.
Bernard Maris laisse derrière lui «le brouillon d’un livre inachevé, un éloge de cette France qu’il a tant critiqué parce qu’il l’aimait» ( A. D’Abbundo)
Axel Magadoux.
Les élèves de 1er Es,602, ont réalisés des travaux à propos de Charlie.
Bernard Maris est mort avec ses amis dans le massacre de Charlie Hebdo. Chez les économistes, il est donc de bon ton de saluer la mémoire de l’ancien collègue. Il y a les hommages émouvants, comme celui de l’équipe de l’émission « On n’arrête pas l’éco » sur France inter qu’on entendait pleurer à l’antenne samedi dernier.
Il y a les hommages distanciés et sincères, comme celui du gouverneur de la Banque de France Christian Noyer qui déplore le décès du membre atypique du comité de politique monétaire qu’était Oncle Bernard. Etonnants, comme la photo (voir ci-dessous) prise par les employés de la Banque centrale de l’Etat de New York.
Sur une photo publiée sur Twitter, des membres de la Federal Reserve Bank posent avec un écriteau «Je suis Bernard».
Bernard Maris aurait souri en ce moment. Voir des membres de la Federal Reserve Bank of New York lui rendre hommage en tenant un panneau avec écrit «Je suis Bernard», l’aurait amusé. Décédé dans la fusillade au sein de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, l’économiste était un personnage atypique.
Pourfendeur du libéralisme, candidat en 2002 aux élections législatives sous l’étendard des Verts, il avait été nommé membre du conseil général de la Banque de France en 2011, par le président du Sénat Jean-Pierre Bel.
C’est cette institution qui a posté hier une photo dans laquelle des collaborateurs de la Fed New York saluent l’économiste. La banque fait partie de la Réserve fédérale des États-Unis, autrement dit la banque centrale.
«Oncle Bernard» a collaboré pour différents journaux, dont Charlie Hebdo dans lequel il tenait une chronique économique. Il était également actionnaire du journal à hauteur de 11%. Le jour de l’attentat, l’économiste était en conférence de rédaction dans les locaux de l’hebdomadaire.
Bernard Maris a rédigé de nombreux ouvrages de vulgarisation économique. Ayant une grande estime pour l’économiste britannique John Maynard Keynes, il a publié en 1999 Keynes ou l’économiste citoyen (Les Presses de Sciences Po).
http://www.franceinter.fr/personne-bernard-maris
Dionisio Sara, Arnold Camille, Jammot Camille
Aïcha et Camille se sont intéressées aux différentes pressions et menaces qui peuvent s’exercer dans certains pays à l’encontre des journalistes dans le cadre de leur cours de DGEMC (Droit et grands enjeux du monde contemporain)
Liste non exhaustive de ce à quoi vous vous exposez si vous devenez journaliste*:
– insulte
– intimidation
– pression sur l’entourage
– surveillance policière
– espionnages
– piratage
– saisie de matériel informatique
– pression financière
– menaces de morts
– campagne de calomnies et de haine
– procès
– licenciement
– privée de revenus
– interdiction de parution
– interdiction d’exercice de sa profession
– arrestation injustifiée
– violence physique
– interdiction de sortie du territoire (confiscation de passeport)
– exil
– emprisonnement
– kidnapping
– torture
– assassinat
« Je suis journaliste. Vous m’avez détruit les mains, mon œil
gauche ne voit plus rien, des cicatrices me recouvrent le corps … mais
vous vous êtes trompé, vous ne m’avez pas coupé la langue. »
Gorka Landaburu, journaliste espagnol
*Dans les pays suivants : Syrie, Tunisie, Chine, Bangladesh, USA, Russie, Australie, Birmanie, Italie, Cambodge, Vietnam, Chili, Malaisie, Lybie, Tonga, Maroc, Egypte, Grece, Japon, Cuba, Iran, Mali, Ukraine, Yemen, Algerie, Guatemala, Serbie, Liberia, Afganistan, Honduras, Colombie, Pakistan, Inde, Erythrée, Rwanda, Ethiopie, Perou, Tibet, Phillipines, Bulgarie, Slovenie Mexique, Haiti, Israel, Thailande, Mexique, Tchad, Sri-Lanka …
Détails sur Reporters Sans Frontière, http://fr.rsf.org/
Par Aicha O. et Camille V.
Marie et Ines se sont intéressées à la représentation de la liberté d’expression à travers le droit dans le cadre de leur cours de DGEMC (Droit et grands enjeux du monde contemporain)
Le droit de répandre des informations et des idées est l’élément le plus évident de la liberté d’expression. Il comprend le droit de dire ce que l’on pense ou ce que l’on sait, en privée ou dans les médias. Mais la liberté d’expression a un objectif plus large, elle permet à chacun d’accéder, le plus largement possible aux informations et aux opinions, cela s’appelle le droit à l’information et il prend plusieurs formes : lire des journaux d’informations, écouter des débats publics, regarder les télévisions, surfer sur Internet et accéder à l’information détenue par les autorités publiques. Cependant, même si la liberté d’expression est garantie, elle n’est pas absolue et comporte des limites dans le but d’assurer le respect de l’ordre public. Comme le dit l’adage « la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres », toute liberté ne peut donc pas être entièrement satisfaite. L’article 10 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestations de trouble pas l’ordre public établi par la loi » nous montre que la préservation de l’ordre public est une notion qui permet de limiter la liberté d’expression. Ainsi, aucune distinction n’est autorisée sur les critères suivants : le niveau d’éducation, la race, la couleur de peau, le sexe, la langue, la religion, les opinions en général, les origines nationales ou sociales et les biens.
Nous allons donc voir dans un premier temps, la liberté d’expression et ses limites au niveau nationale, dans un deuxième temps, la liberté d’expression et ses limites au niveau européen et enfin au niveau internationale.
Au niveau national :
Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen en 1789 :
« Article 10. – Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestations ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. »
« Article 11. – La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux pour l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. » Mais elle est aussi consacrée par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, ou l’article 1 garantie la liberté d’impression et de librairie. »
Au niveau européen :
Article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme :
« 1. Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considérations de frontières. Le présent article n’empêche pas les États de soumettre les entreprises de radiodiffusion, de cinéma ou de télévision à un régime d’autorisations
2. L’exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à l’intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la défense de l’ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d’autrui, pour empêcher la divulgation d’informations confidentielles ou pour garantir l’autorité et l’impartialité du pouvoir judiciaire. »
Au niveau international :
Accords de l’ONU sur les droits de l’homme :
1. « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions »
2. « Toute personne a droit à la liberté d’expression ; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix. »
3. » L’exercice des libertés prévues au paragraphe 2 du présent article comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales. Il peut en conséquence être soumis à certaines restrictions qui doivent toutefois être expressément fixées par la loi et qui sont nécessaires : 1. Au respect des droits ou de la réputation d’ autrui ; 2. A la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publique. »
Art. 19 : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »
VALETTE Marie et DEBRAS Inès